ANNOVILLE SUR MER
  CC 08.01 CANTON DE MONTMARTIN-SUR-MER
   
  Tourneville, Tornevilla, Tournevilla.
         
 

Eglise de Tourneville, CPA collection LPM 1900

 
     
 

La paroisse de Tourneville fut associée dès le 13e siècle à celle d' Annoville, d'où le nom d' Annoville-(et-)Tourneville donné à cette communauté taillable du 14e siècle à 1826. La fusion administrative eut lieu dès la Révolution, époque à laquelle Tourneville fut officiellement rattachée à Annoville.

 

 
 

Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances

Renault, 1853 et additif de 1861 « Annuaire du département de la Manche »

 

La paroisse de Tourneville fut associée dès le 13 siècle à celle d' Annoville, d'où le nom d'Annoville et Tourneville donné à cette communauté taillable du 14 siècle à 1826. La fusion administrative eut lieu dès la Révolution, époque à laquelle Tourneville fut officiellement rattachée à Annoville.

 

L'église est un carré oblong sans aucun style.

 

Le mur septentrional ne présente pas d'ouverture, et les fenêtres méridionales, qui sont rondes, datent de 1730.

 

La cloche est suspendue dans une espèce de petit portecloche à une baie, formé par le prolongement du mur occidental.

 

L'autel et son retable, qui sont en bois, offrent seuls un peu d'intérêt.

 

Le devant de l'autel, le tabernacle et les panneaux du retable sont ornés de riches sculptures qui représentent des fleurs, des figures d'anges, des calices, des patènes et autres objets. Une inscription nous apprend que cet autel fut donné par le curé qui alors administrait la paroisse. Voici cette inscription :

 

IMP. DNÏ. 10. QUINETTE

HUIUS. LOCI. RECTOR1S. 1732.

 

Dans l'église, on trouve quelques pierres tumulaires qui portent les dates de 1633, 1699 et 1738, et protègent les cendres de plusieurs membres de la famille Billard, famille ancienne dans le pays. Sur une de ces pierres, j'ai relevé l'inscription qui suit :

 

CY GIST LE CORPS DE M° DENIS BILLARD

DE CETTE PAROISSE LE QVEL DÉCÉDA LE 29° DE

FEB. 1693. LE QVEL FIEFFA CETTE

PLACE POVR 4 LIVRES 10 SOUS DE RENTE

AV TRÉSOR ET 14 LIVRES 10 SOUS Pr OBIT

Pr DIRE TOVS LES 1° MARDI DU MOIS

2 MESSES A NOTE ET 2 LE JOVR DE

SON INHVMATION ET 2 MESSES

BASSES LE JOVR DE ST DENIS Pr

SEANCE ET SEPVLTVRE.

P. DIEV POVR LVI.

 

A côté se trouve la tombe de Marguerite Hinet, sa femme, décédée le 28 du mois d'août 1710 . L'église est sous l'invocation de la sainte Vierge. Elle dépendait de l'archidiaconé de la chrétienté et du doyenné de Cérences. Le seigneur du lieu nommait à la cure.

 

Sur le tableau des paroisses, dressé en 1665, Tourneville et Annoville figurent comme étant deux cures réunies. Cette réunion existait dès le XIII° siècle ; car on lit dans le Livre noir : Et valent Annovilla et Tornevilla VI xx X. lib. Le Livre blanc nous apprend que, dans le siècle suivant, le patron d'Annoville-Tourneville était maître Guillaume de Chanteloup. Ecclesie de Annovilla et de Tournevilla nunc est patronus magister Guillermus de Cantalupo.

 

Sur la liste que donne l'historien Dumoulin des seigneurs renommés en Normandie depuis Guillaume-le-Conquérant jusqu'au temps où Philippe-Auguste réunit la province à la France, figure un Guillaume de Tourneville.

 

On lit dans un aveu de l'année 1327 : « L'abbé et couvent de Hambuye tiennent en la parr. de Tourneville une portion de franc fié qui leur fut donné et ausmoné des seigneurs du lieu dont le revenu vaut bon an mal an 4 liv. »

 

Dans les premières années du XVIII° siècle, on trouve comme seigneur de Tourneville Jean-Baptiste Belin, qui se qualifiait de messire et de chevalier.

 

Près de l'église, existe l'ancien presbytère. On y admire dans la salle d'honneur, une fort belle boiserie qui tapisse la cheminée entière et la plus grande partie des murs. Elle est de la même époque que la boiserie de l'autel. On y remarque sculptés des patènes, des calices, des têtes d'anges, des griffons et des syrènes. Il ne faut pas s'étonner de voir ainsi au milieu d'objets consacrés au culte des griffons et des syrènes. Ou les trouve souvent reproduits dans les églises, où ils ont un sens symbolique. Le griffon avait été adopté comme doué du pouvoir d'éloigner les mauvais esprits, et la syrène comme représentant l'âme chrétienne purifiée par le baptême. Aussi, nous apprend M. de Caumont, la trouve-t-on souvent sur des baptistères.