ANNOVILLE SUR MER
  CC 08.01 CANTON DE MONTMARTIN-SUR-MER
   
  FAITS HISTORIQUES
         
 

Annoville Château CPA collection LPM 1900

 
     
 

Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances

Renault, 1853 et additif de 1861 « Annuaire du département de la Manche »

 

. — Des aveux rendus au roi dans les XIV° et XV° siècles font connaître que le fief d'Annoville avait dépendu du comté de Mortain.

 

« Colin Grosparmy, clerc, dit un aveu de 1327, tient de Raoul Grosparmy escuyer son frère une vavassorie franche à gage plège, cour et usage par parage en la paroisse d'Annoville, et garde l'aisney de la dicte vavassorie la foire de Montmartin une nuict quand le cas s'offre, et en rent audict escuyer les trois aydes de Normandie, et vaut de revenus environ 7 livres bon an mal an. »

 

Dans le mois d'avril de l'année 1555, les abbés et religieux du Mont-Saint-Michel rendirent aveu de leur baronnie de Saint-Pair, qu'ils tenaient du roi. Cet acte, qui fut reçu par le bailliage royal de Cotentin, séant à Coutances, nous apprend qu'Annoville, Lingreville et Regnéville relevaient noblement de cette baronnie. Ainsi, ces trois paroisses avaient pour suzerain le baron de Saint-Pair, abbé du Mont-Saint-Michel.

 

Hervé Le Court, qui, au commencement du XVII° siècle, possédait comme seigneur la terre d'Annoville, la vendit à Antoine de la Luzerne. Cette seigneurie consistait en domaine non fieffé, gravage, marais, mielles, mares et pâturages.

 

Antoine de la Luzerne, deux ans après, vendit son domaine à Jacques Michel, qui l'a transmis à ses descendants; l'un d'eux le possède encore.

 

Lorsqu'on rédigea l'état des fiefs pour le bailliage de Coutances, dans le cours du XVII° siècle, on comptait cinq fiefs nobles à Annoville. Le fief d'Annoville et celui de Villiers appartenaient à Pierre Michel, escuyer, sieur de Villiers.

 

Les fiefs de grand et petit Thot. Un aveu de 1327 nous apprend que

 

« Guillaume d'Isigny, escuier, tient un fié de haubert, appelé le Fié du Thot, es paroisses de Annoville, Tourneville, Quettreville et Bricqueville sur-la-Mer en parage de Ricart en hommage de M. de Courcy chevalier sire de Remilly du quel fié de haubert M. Ricart Malherbe tient la 6e partie. Et Guillaume Murdrac escuyer en tient la 8e partie et en doict le dit Guillaume au d. Mre Ricart pour toutes choses 6 liv. à la St Michel et 5 sols à la my-caresme pour esclusage et vaut le di fié 100 liv. de revenu communs ans. »

 

Ces deux fiefs de grand et petit Thot appartenaient, dans le XVII° siècle, à François Dancel, sieur du Thot, dont la famille avait été anoblie dans le cours du XVI° siècle.

 

Le village du Thot et le moulin du Thot figurent sur la carte de Cassini.

 
     
 

 Annoville Le manoir du Thot CPA collection LPM 1900

 
     
 

Lorsqu'en l'année 1580, Henri III, roi de France, établit un présidial à Coutances, ce fut Gilles Dancel qui en fut nommé président.

 

Il y avait encore à Annoville une partie de fief avec extension sur Lingreville, appartenant à Adrien Belin, escuyer, sieur de Tourneville, conseiller du roi au présidial de Coutances. Sa famille était noble depuis plusieurs années.

 

A la fin du XVII° siècle, on trouve comme seigneur et patron d'Annoville-Tourneville et autres lieux Jacques-Léonor Michel.

 

Sa fille Marie-Magdelaine épousa Jean-François Sorin, sieur de Lespesse, écuyer, fils de noble homme Nicolas-Marc-Antoine Sorin.

 

Son fils Charles-Léonor Michel, président au bailliage et siège présidial de Coutances, prenait le titre de seigneur et patron d'Annoville. Il épousa noble dame Renée-Françoise-Gabrielle Fremin du Mesnil.

 

Pierre-Charles-Léonor Michel, leur fils, seigneur et patron d'Annoville et Villiers, des fiefs de grand et petit Thot, et de relui des Rotiers de Douilly à Ouville, officier au régiment de Penthièvre, épousa Marie-Sophie Fremin , fille de Pierre-Jacques Fremin , seigneur de Lingreville, et de Anne-Marie-Sophie de Castelbajac.

 

Il fut maire d'Annoville dans les premières années du XIX° siècle, et fit exécuter de grands travaux pour niveler, dessécher et livrer à la culture des marais et des terres incultes. Ces travaux, exécutés avec intelligence et dans un but d'utilité publique, valurent à leur auteur une médaille que M. de Montalivet, alors préfet de la Manche, lui remit de là part de M. Chaptal, ministre de l'intérieur.

 

CHATEAU.— A peu de distance de l'église, on trouve le château de la famille Michel d'Annoville. Il est habité par un des membres de cette ancienne famille, M. Charles Michel d'Annoville. Il est de construction assez moderne.

 
     
 

 Annoville Château CPA collection LPM 1900