CHANTELOUP
  CC 07.04 GRANVILLE TERRE ET MER
   
  L'EGLISE SAINT-PIERRE
         
 
 
   
 

Renault, « Annuaire du département de la Manche » 1854

Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances

 

L’église, petite et sans caractère marqué, n’offre aucun intérêt.

 

La nef, quoiqu’elle ait subi des reprises, est du XI° ou XII° siècle. On remarque encore dans le mur septentrional de l’opus spicatum, c’est à dire des pierres disposées en arête de poisson. On y voit aussi une petite fenêtre en forme de meurtrière, comme on en faisait pour les églises de campagne dans les XI° et XII° siècles. Un contrefort peu saillant, de la même époque, existe sur ce mur. Une porte cintrée, aujourd’hui bouchée, se remarque dans le mur méridional.

 

La charpente de la nef est restée à nu à l’intérieur, et elle est couverte en essente.

Le chœur, avec ses fenêtres et son mur absidal à pans coupés, est du XVIII° siècle.

 

La tour, placée extérieure-ment au nord, entre chœur et nef, paraît appartenir au XV° siècle. Elle est quadrilatère dans sa partie inférieure, et se termine par un toit octogone, couvert en ardoise.

 
         
 

L’église est sous le vocable de Saint-Pierre. Le patronage était laïque, et le seigneur du lieu présentait à la cure. Elle était taxée à 22 livres pour décime, et dépendait de l’archidiaconné de la chrétienté et du doyenné de Saint-Pair.

 

Le duc Richard II donna au Mont-Saint-Michel cette église, appelée dans l’acte de donation l’église de Chanteleu.

 

Dans le XIII° siècle, Robert de Chanteloup avait le patronage de l’église. L’abbé de Hambye avait deux gerbes que Foulques de Chanteloup avait, en l’année 1228, données aux moines avec un emplacement pour y batir une grange . Le curé avait la troisième gerbe et le casuel.

 

Dans le siècle suivant, Foulques Paynel, seigneur de Hambye, possédait le patronage de l’église de Chanteloup, à cause d’Agnès de Chanteloup, son épouse. Alors, sur les deux gerbes appartenant à l’ab-baye de Hambye, le curé avait dix quartiers de froment, autant d’avoine et deux cent de paille. Il y avait, à cette époque, dans l’église, deux autels : l’un dédié à sainte Catherine, et l’autre à saint Etienne. Le curé, pour les desservir, avait, chaque année, 18 quartiers de froment.

 

Eglise Saint-Pierre