BREHAL
  CC 07.01 GRANVILLE TERRE ET MER
   
   SAINT-MARTIN-LE-VIEUX
         
 

Saint Martin Le Vieux, CPA Collection LPM 1900

 
   

Saint-Martin-le-Vieux dans l'«Annuaire de la Manche»

1854 par M. RENAULT.

 

Saint Martin Le Vieux Sanctus Martinus vetus

 

L’église offre un carré oblong, et apaprtient au XI° siècle. Les murs, sauf les reprises, sont en arête de poisson, et percées de plusieurs petites fenêtres cintrées, courtes et étroites, ressemblant asez à des meurtrières. Quelques autres fenêtres datent du XV° ou du du XVI° siècle. Il en est même qui sont d’une époque plus moderne.

 

Au-dessus de l’arcade triomphale, entre chœur et nef, s’élève un petit clocher-arcade à deux baies. Cette église n’a pas de porte occidentale. La porte principale est cintrée, et placée dans le mur méridional de la nef.

 

Le mur absidal est droit, et se termine en forme de fronton triangulaire. Il est percé d’une petite fenêtre du XIII° siècle, qui se compose de deux ouvertures lancettes, encadrées dans une plus grande ogive.

Lorsque je visitai cette petite église, je la trouvai abandonnée et tombant en ruines. Chaque jour des herbes sauvages envahissent cette modeste maison de Dieu, et pendent le long de ses murs dégradés. Son petit clocher, triste et silencieux, est privé de sa cloche, qui, pendant des siècles, appela les fidèles à la prière.

 

Dans le cimetière, pas une pierre, pas un signe annonçant que là reposent les cendres de nombreux chrétiens.

 

Je rencontrai à la sortie du cimetière, une femme agée qui, me voyant un livre sous le bras, du papier et un crayon à la main, m’interrogeat avec inquiétude. Elle regrettait beaucoup qu’on laissat l’église dans un état de ruine, et craignait que je fusse venu pour la visiter, mesurer la quantité de pierres qu’elle produirait, l’acheter et la démolir. Je m’empressai de la tranquilliser, et je lui fis voir à quels signes on remarquait que son église avait 7 ou 800 ans. Elle m’affirma qu’en effet elle avait toujours entendu dire, par les anciens de la paroisse, qu’elle avait été batie par les anglais. En vain je lui fis observer qu’elle était bien antérieure au séjour des anglais en France, elle me parut s’en tenir à la tradition du pays. Je retrouve cette tradition souvent dans les campagnes, où, en général, les habitants attribuent aux anglais toutes les anciennes constructions. L’église était sous le vocable de Saint-Martin. Le patronage était laïque, et le seigneur du lieu présentait à la cure. Elle payait une décime de 17 livres, dépendait de l’archidiaconé de la Chrétienté et du doyenné de Saint-Pair.

 

La dime se partageait entre le curé et l’abbaye de Hambye. Foulques Paynel, sans doute un des parents du fondateur, avait donné et aumoné à l’abbaye la troisième gerbe de Saint Martin le Vieux de Bréhal. Le curé avait les deux autres gerbes et le casuel.

 

La paroisse de Saint Martin le Vieux est aujourd’hui réunie à Bréhal pour le spirituel et le temporel.

 

On lit dans un aveu du XIV° siècle :

 

«  Guillaume de Creully seigneur de Saint-Quentin tient Saint Martin le Vieil en parage

de M. Guillaume de Brae chevalier et le tient franchement à gage plège et vaut 60 livres

de revenus bon an mal an poy plus poy moins ».

 

En l’année 1689, il y avait à Saint Martin quatre fiefs nobles.

   
 

-L’extension du fief de Chanteloup

-Le fief de Saint Martin, appartenant à Adrien Gaultier, écuyer, sieur de Saint-Martin. Pierre Gaultier, président de l’élection de Coutances, en était seigneur en 1643.

-Une extension appartenant à l’abbaye du Mont-Saint-Michel. Paul-François Brohon en était le sénéchal, et Lemonnier, le greffier.

-Une autre extension du fief de Villiers était au sieur de Villiers.

 
 

 

Il y avait aussi un moulin à eau et à blé, relevant du fief de Chanteloup, et rapportant 200 livres. Il appartenait à la mare-Brohon.

 

Lors de la réunion des trois ordres du grand bailliage de Cotentin, André Potier y comparut comme seigneur en partie du fief de Saint-Martin-le-Vieux.

 

Sous l'Ancien Régime, Saint-Martin-le-Vieux dépendait de la baronnie de Saint-Pair.

 

La baronnie de Bréhal

 

Bréhal était le siège d'une baronnie qui s'étendait sur toutes les paroisses de Bréhal, Bourrey et de Hautteville-sur-Mer et en partie seulement sur celles de Hudimesnil, Le Loreur et de Cérences.

 

Au XVIème siècle, la baronnie appartenait à la famille d'Orléans-Longueville. En 1596, Eléonore d'Orléans-Longueville épousa Charles de Matignon, comte de Thorigny, Lieutenant général du Roi en Normandie. Cette union fit passer Bréhal aux Matignon.

 

Au XVIIIème, Louise-Hippolyte de Grimaldi épousa Jacques de Goyon Matignon. Son oncle, l'archevêque Honoré-François, lui survécu jusqu'en 1748 et avec lui s'éteignit la branche des Grimaldi de Monaco. En dépit de la Règle de succession et avec l'aval du roi de France, Jacques de Goyon Matignon succéda à son beau-père et devint Jacques I Grimaldi, abandonnant son nom et ses armes.

 

Ainsi la Baronnie de Bréhal se trouva en la possession des Grimaldi, Princes de Monaco.


Saint Martin Le Vieux, retour de péche aux varech CPA Collection LPM 1900