BREHAL CC 07.01 GRANVILLE ENTRE TERRE ET MER
EGLISE SAINT-MARTIN | ||||
© Geneviève LOUICELLIER-CALMELS | ||||
En l'an III, la paroisse de Saint-Martin-le-Vieux a été rattachée à Bréhal. L'église de Saint-Martin-le-Vieux Article tiré de L'art roman dans la baie du Mont Saint-Michel de Marie Lebert - 2006 Cette église est aujourd'hui en ruine. Les parties anciennes sont du XIème et XIIème siècle, de l'époque romane par conséquent. Elle est surmontée d'un double campanile, en granit de Chausey, du seizième siècle très rare dans la Manche.
Le village de Saint-Martin-le-Vieux est situé entre Bréhal et la mer, près du hâvre de la Venlée, très exactement à 2 kilomètres à l’ouest de Bréhal et à 9 kilomètres au nord de Granville. L’église en ruines, se dresse sur un petit promontoire. Le village était traversé par le chemin montois qui, venant du Mont Saint-Michel, passait à Saint-Pair pour se diriger vers Cherbourg.
Histoire
L’église était placée sous le vocable de Saint Martin. Le second saint était Saint Eutrope. La paroisse appartenait au doyenné de Saint-Pair et à l’archidiachoné de Coutances.
Foulques Paynel, sans doute un parent de Guillaume Paynel, fondateur de l’abbaye d’Hambye en 1145, avait donné à cette abbaye la troisième gerbe de Saint-Martin-le-Vieux. Cette donation figure dans le Cartulaire de l’abbaye d’Hambye: “Notum sit omnibus tam praesentibus quam futuris quod ego Fulco Paganellus dedi deo et abbatiae Sanctae Mariae de Hambeja monachisque ibidem deo servientibus in perpetuam et puram elemonisam tertiam garbam decimae Sancti Martini Veteri de Brehal quam ego in manu habebam…”
Pendant la Révolution, l’église fut fermée. Elle servit d’arsenal et tout son mobilier fut vendu. Elle fut rendue au culte en 1801. Vers 1804 ou 1805, elle menaçait de s’effondrer et ne fut plus utilisée. Depuis cette époque, la paroisse de Saint-Martin-le-Vieux est rattachée à celle de Bréhal.
Le plan
L’église est formée d’un vaisseau rectangulaire régulièrement orienté (d’ouest en est) composé d’un choeur à chevet plat et d’une longue nef (voir le plan). Le choeur et la nef sont séparés par un double campanile ajouté au 16e siècle. L’ensemble, en ruines, est envahi par la végétation. | ||||
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Les matériaux
Les appareils
Les maçonneries présentent un appareil irrégulier fait de moëllons de schiste et de granit. De nombreux éléments d’opus spicatum sont visibles, surtout dans la partie infé-rieure du mur sud de la nef. Le granit est utilisé pour les arcs et les piédroits des ouvertures. Le schiste est la pierre locale. Quant au granit, il pourrait provenir du massif granitique de Vire affleurant à quelques kilomètres au sud. Le double campanile du 16e siècle a été édifié en granit rose de Chausey.
Les enduits
Des plaques d’enduit à la chaux et d’enduit de ciment subsistent sur les murs intérieurs de la nef et du choeur. Il n’y a plus ni dallages, ni plafonds, ni toitures. Toutefois quel-ques grandes plaques de schiste disséminées dans les ruines du choeur dénotent un ancien dallage en schiste. | ||||
Le chœur
Extérieur
Le chevet est ouvert par une grande baie médiane autrefois géminée et surmontée d’un arc brisé. Le meneau central a disparu. Dans sa partie basse, le mur du chevet est con-solidé par un épais contrefort plat central.
Face à un terrain en forte déclivité, le mur nord du choeur est épaulé de deux contre-forts plus épais dans leur partie basse que dans leur partie haute. Entre les deux contre-forts, une étroite petite baie en plein-cintre a été bouchée. Ses piédroits et son cintre creusé dans un linteau monolithe de granit sont très visibles.
Le mur sud du choeur ne dispose pas de contreforts. Il est percé de trois grandes baies: une baie à l’arc brisé, une baie trilobée et une baie à l’arc surbaissé qui, comme celle du chevet, sont très postérieures à la construction du choeur. Peut-être ont-elles été ouvertes au moment de l’édification du double campanile au 16e siècle
Intérieur
Le mur nord présente un vestige d’arcade en plein-cintre. Une piscine surmontée d’un arc surbaissé subsiste dans le mur sud.
Les ruines de l'église romane. Entre le choeur (remanié) et la nef romane, le double campanile ajouté au 16e siècle et édifié en granit rose de Chausey. Pendant la Révolution, l’église servit d’arsenal et tout son mobilier fut vendu. Elle fut rendue au culte en 1801. Vétuste, elle ne fut plus utilisée à partir de 1805. La paroisse fut rattachée à celle de Bréhal, situé à deux kilomètres.
La nef
Le mur sud de la nef est percé de trois étroites petites baies au cintre creusé dans un linteau monolithe de granit. Deux de ces baies sont ouvertes. La troisième, située le plus à l’est, est bouchée. Ce mur est ouvert par une porte au cintre surbaissé et aux contours chanfreinés. | © Geneviève LOUICELLIER-CALMELS © Geneviève LOUICELLIER-CALMELS | |||
Le chanfrein est encadré de deux petits tores. La porte est surmontée par une petite ou-verture trilobée. La partie orientale du mur est percée d’une grande baie à l’arc surbais-sé. Ces deux ouvertures sont sans doute contemporaines de celles du choeur.
Le mur occidental était percé en son milieu par une grande baie en plein-cintre aujour-d’hui bouchée.
Le mur nord a pratiquement disparu. Seuls subsistent les maçonneries situées près du mur occidental, sur une longueur de 2,30 mètres environ.
Datation
L’église date certainement du 11e siècle. Ceci est attesté par les nombreux éléments d’opus spica-tum, la porte au cintre surbaissé de la nef et les étroites petites baies au cintre creusé dans un linteau monolithe de granit. Le fait que l’église soit dédiée à Saint Martin est aussi une preuve d’ancienneté.
L’église a été l’objet de remaniements posté-rieurs: percement de la baie géminée du chevet et des baies des murs sud du choeur et de la nef, édification d’un double campanile au 16e siècle
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© Geneviève LOUICELLIER-CALMELS | © Geneviève LOUICELLIER-CALMELS | |||
Le mur sud de la nef romane et sa porte, avec son cintre surbaissé et ses piédroits aux contours chanfreinés. La petite baie présente sur la gauche est elle aussi romane. Son cintre est creusé dans un linteau monolithe de granit. La petite baie trilobée située au-dessus de la porte date sans doute du 16e siècle | Le mur sud de la nef romane. La grande baie à l’arc surbaissé date sans doute du 16e siècle, tout comme le double campanile. A droite de la grande baie, on distingue une petite baie romane bouchée, au cintre creusé dans un linteau monolithe de granit. | |||