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L'archipel de Chausey est constitué d'une île principale, la Grande-Île, qui est certainement celle qui a donné son nom (jadis Calsoi basé sur le germanique augia « île ») à tout l'archipel, qui fait environ 1,5 km sur 0,5 km pour ses dimensions les plus larges (environ 45 hectares), et de 365 îlots à marée basse contre environ 52 îles à marée haute.
De quelques dizaines d'hectares de terres émergées à marée haute, l'archipel passe à environ 2 000 hectares d'estran à marée basse dans un rectangle d'environ 6,5 km de largeur et 12 km de hauteur. La Grande Île n'est appelée ainsi que pour la distinguer des autres îles, car en fait Chausey désigne à la fois l'archipel et la Grande Île, qui est la seule habitée. La Grande Île est sans voiture.
L'île est constituée d'une formation géologique granitique (granite précambrien) soumise à l'érosion de la mer et du vent. Des grèves de sables et cordons relient plusieurs parties de Chausey. Les marées y sont les plus fortes d'Europe (jusqu'à 14 mètres de marnage lors des marées d'équinoxe). Les hauteurs d'eau variables nécessitent donc de bonnes ancres pour tous les bateaux au mouillage. |
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Chausey a longtemps fait l'objet de rivalités entre Anglais et Français. Contrairement aux îles voisines anglo-normandes, l'archipel est français depuis le XIIIe siècle. Site de piraterie et de contrebande, cet univers labyrinthique fut longtemps un repaire prisé des navigateurs-fraudeurs. Il suffisait de s'engager dans le Sound (le chenal naturel longeant la Grande Île), ou de mouiller dans la Passe Beauchamp pour être à l'abri des regards indiscrets.
Selon la légende de la forêt de Scissy, une marée aurait en 709 séparé ces îles, comme les Mont-Dol et Tombelaine, du continent.
En 1022, Richard II, duc de Normandie, fait don de Chausey et de la baronnie de Saint-Pair-sur-Mer aux religieux du Mont Saint-Michel, qui bâtissent sur la Grande Île un prieuré bénédictin, proche de l'actuelle Ferme.
Calsoi, le nom primitif de Chausey, apparaît d'ailleurs pour la première fois à l'occasion de la rédaction de cet acte de cession .
Au XVIIIe siècle, l'abbé Jean-Michel Nolin tente d'importer sur Grande-Île les principes de la physiocratie alias le «gouvernement par la nature».
L'étonnante dentelle de granite qu'est cet archipel a été longtemps exploitée : pendant huit siècles, il servit, entre autres, à bâtir l'abbaye du Mont-Saint-Michel et à reconstruire Saint-Malo, à dresser les quais des ports de Dieppe et de Londres, à paver les trottoirs de Paris. Au XIXe siècle, Chausey abritait environ 500 carriers.
Longtemps aussi, des exploitants venus de Blainville exploitèrent la soude, en fait du carbonate de sodium tiré du varech recueilli sur les côtes et qui servit à l'industrie du verre jusqu'à ce que les chimistes produisent le carbonate de sodium de synthèse. Cette soude a peut-être été utilisée dans l'industrie du savon de Rouen.
Ensuite, le varech a été utilisé, toujours par brûlage, pour produire de l'iode, élément de base de la teinture d'iode, utilisée comme désinfectant en pharmacie.
Le constructeur Louis Renault passa beaucoup de temps et investit beaucoup d'argent dans l'archipel, au point d'en être considéré comme un bienfaiteur. |
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Le chateau de la Grande Île Archipel de Chausey |
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