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Lovif vue du bourg CPA collection LPM 1900 | ||||||||||||
Avranchin monumental et historique, Volume 2 Par Edouard Le Hericher 1845
Lolif affecte la forme générale '.d'un cercle , dont le centre est le plateau où s'élève l'église: ses limites sont dès-lors peu naturelles; il est sillonné par deux vallées parallèles qui affluent à la Sée , celle de la Braise ou Broise, celle de Vergon. Sur sa surface considérable sont répandues, beaucoup de localités dont les noms offrent de l'intérêt : la Haye-Gontier, Veva, le Val, la Croix-du-Gage, les Corvées, le Mesnil , les Portes, la Vallée, le Perron, Fierville, la Butte , la Détourbe, Coulonces , la Croix-Coulomb. Beaucoup de ces noms dérivent d'essences d'arbres, la Boulaie, le Rouvron, le Gros Seu, le Chesnay , l'Épine, les Vigues, le Ronccron , le Chesne , les Genêts. Du cimetière de Lolif on découvre un vaste pays, la vallée de la Sée, Avranches qui épand ses maisons sur la pente de sa montagne ou qui s'en forme une couronne, et la baie du Mont Saint-Michel, qui, de là, apparaît comme un monde nouveau , que l'on ne reconnaît bien que par la réflexion et l'analyse.
L'église n'a rien de remarquable: elle date de la fin du xvr siècle, et il ne reste rien de l'édifice primitif. La nef a cté refaite au xvnr siècle. La sacristie est de 1697 ; l'intérieur offre une tombe de 1601. Des vestiges de nervures attestent que le chœur était voûté. Une plus longue analyse ne signalerait que des objets peu importans. Le presbytère, bâti par un curé appelé Delongraye, avec son perron à deux volées, a un air de manoir seigneurial. Mais l'habitation du seigneur de Lolif, patron de l'église, était sur la terre de Misoir , dite aussi Feodum de Bosco medio, qui fut cédé par Godefroi, fils aîné de Roger de Lolif « de Olivo, » à Rie. Pellevilain pour une demi-livre de poivre d'hommage, en 1194'. Les Pellevilain sont une famille célèbre , que nous retrouvons en plusieurs endroits, notamment aux Cresnays. Quelques documens nous permettent d'entrevoir la série des seigneurs de Lolif, pendant plusieurs siècles.
En 1084, Willelmus de Olivo signait la charte de Vezins insérée dans les Instrumens du Gallia. En 1194, Godefroi, fils aîné de Rogerius de Olivo, cédait le fief de Misoir. Vers 1230 , Willelmus de Olivo témoignait dans la charte par laquelle Nigel confirmait à Savigny la possession de Champcervon. Raoul de Fougères, au Xh* siècle, devait au Mont un chevalier pour son fief de Bouillon, Chavoy, Lolif. En 1250 , la terre « que vocatur le Mes de la Boelaie... inter limites parrochiarum de Suligne et de Olivo » fut l'objet d'une transaction insérée au Livre Vert, qui cite aussi le « Mes de Laleie2. » Les de Belin, dont le nom est resté dans la Belinière, étaient une famille importante de Lolif: Martin de Belin fit, en 1269, une charte3que nous citerons en grande partie pour ses détails locaux : « Ego Martinus de Belin de Olivo, clericus filius et heres Stephani de Belin de Olivo vendidi W. de Torceio archid, Abr. tres virgatas terre sitas in clauso qui dicitur novus clausus in parrochia de Olivo jungentes ad viam que ducit a hamelto de Belin ad ecc. de Olivo... dimidiam acram in clmiso gui dicitur Dadoti sico inter magnum Cheminum Regis* et clausum Droes... la Corciere... etc. Actum in plena parrochia de Olivo. »
En 1648, l'église Saint-Martin de Lolif rendait 600 liv. En 1698, elle en rendait 1,200 : elle avait alors cinq prêtres. La paroisse payait 1,797 Ht., renfermait 126 taillables, et quatre personnes nobles : Jean Tesson, N. de Poilvilain, Cb. de Bonnais, demoiselle Aze. En 1765, Lolif comptait 130 feux.
On a tiré le nom de Lolif de deux chose» opposées, de l'olivier, comme Cenalis, ce qui est une flatterie, de l'ivraie, lolium, ce qui est une calomnie. Les citations des chartes, qui toutes appellent ce lieu Olioum, simplifient la difficulté, et nous montrent dans ce mot un nom d'homme, Olive, Olivier, nom Scandinave , dont les formes voisines sont dans le Domesday où abondent les Olova, Olof, Olviet, Olvius, Olf, Oliver, etc. | ||||||||||||
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