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L’église Saint Samson. CPA collection LPM 1900 | ||||||||||||
Avranchin monumental et historique, Volume 2 Par Edouard Le Hericher 1845
Circonscrite par les vallées du Creux-d'Angey et du ruisseau qui porte le nom de la Maison-Blanche ou des Planches, cette localité affecte la forme générale d'un triangle curviligne. La Peronne, la Croix-Saint-Samson, la ForteÉcurie, la Ferrerie sont les villages dont les noms ont le plus de signification. Son clocher porte , dans Cassini, le signe et la dénomination de Prieuré.
Angey est sans doute un nom altéré, dont l'orthographe primitive semble s'être conservée dans le nom d'une commune voisine, Saint-Pierre-Langers, qu'on trouve écrit LezAnger : dès-lors on devrait écrire Anger. Ce nom est essentiellement saxon et normand : le Domesday renferme une quinzaine d'Angarus, Angerus, Ansgarus, Anger, Angeredus, Ansgerus, etc. Ce qui donne à croire encore que ce mot est un nom propre, ce sont les nombreux Angerville, Angreville, Augervilliers, Angestot.
Le logis d'Angey, habitation du XVIeme siècle, naguère régulière et complète, ne conserve plus qu'un pavillon, une tourelle et les arrachemens dela façade. Celle-ci régnait le long du chemin de l'église et présentait à ses deux angles un pavillon et une tourelle. La Ferme ou Basse-Cour complétait Je carré. L'entrée était très-féodale : c'était un grand cintre flanqué de bâtimens accolés de tourelles. On a démoli le château pour bâtir au-delà du vieux pont une maison bourgeoise , dite la Grande-Maison : dans cent ans il n'y aura plus de châteaux. Ce château avait appartenu aux de Gouvets, puis à des Girardin, qu'on se rappelle dans le pays comme ayant été de grands éleveurs de chevaux. On dit même qu'un Girardin ferrait ses chevaux en personne. L'habitation peu éloignée, dite Forte-Écurie, pourrait se rattacher a cette famille et à ce souvenir.
La petite et pauvre église d'Angey est un oratoire de l'époque romane. Le chœur est à peu près resté intact; la base de la tour et des plaques d'opus spicatum nous parlent encore des temps antiques. Pas de portail à l'ouest '. Ici comme à Saint-Jean-le-Thomas l'église et le presbytère semblent ne faire qu'un : la nef est dans le jardin du pasteur. L'intérieur offre les robustes piliers de la tour, trois belles lames tumulaires dont une insculptée d'un large trèfle et d'un écusson à deux étoiles ou deux fleurs avec la date de 1696 ; il y a une tombe de M. Turgot, de 1635. Le baptistère, ciselé d'une arcature en ogive, attire encore les regards. Cette église, prieuré de la Luzerne, était dédiée à Saint-Samson : aussi ce nom est-il répandu dans la commune : vous y trouvez la Croix-Saint-Samson, la Saisonnière.
D'après les termes de notre épigraphe, W. de Saint-Jean donna l'église d'Angey à l'abbaye de la Luzerne. En 1222 , Eudes d'Angey confirma ce don par une charte qui existe encore avec son sceau : « Sigil. Odonis de Angeio », armé d'une fleur à quatre pétales , quatre sépales et huit étamincs '. Alors l'évêque nomma à la cure Robert d'Anjou. En 1257 , Foulques d'Angey contesta le patronage, à la mort du curé Pierre Olivier; l'évêque confirma encore ce bénéfice à la Luzerne et y nomma N. de Saint-Sever. En 1291, nouvelles contestations que nous avons relatées à la Luzerne. Le Livre-Vert cite « J. Drouinot, demeurant à Angiers. »
D'après le Livre des Constitutions, l'église d'Angey, au xive siècle, était (axée à 40 s.3 En 1648, elle rendait 300 liv.; en 1698 , 400 : il y avait deux prêtres outre le curé; 82 taillables payaient 695 liv. Alors les gentilshommes étaient René Leduc, écuyer, et Louis Malherbe, écuyer. En 1765 , on y comptait 66 feux. | ||||||||||||
Angey. CPA collection LPM 1900 | ||||||||||||