LA GODEFROY
  CC 03.02 AVRANCHES - MONT-SAINT-MICHEL
   
  HISTOIRE
         
 

 La Godefroy le Manoir du Plessis (XIXème siècle), CPA collection LPM 1900

 
         
 

Aranchin Monumental & archéologique

Edouard Lehéricher 1865


         
 

Ex dono Ric. de Suligncio et consensu Dyonisie,

uxoris ejus, eceliam Sancte Marie GodefredL

(Ghartc du xn» si&cle. LivrbVbrt.)

 

Cette commune a la forme d'un arc, dont la courbe est tracée par la Pilorette et ses affluents, et la corde par une ligne à peu près idéale. Elle occupe un petit plateau sur le flanc da bassin de la Sée.

 

Son nom est évidemment un nom d'homme. Ses formes sont très-variées. M. Cousin écrit Godefrida, Godofrida, Gothfrida, la Colhfroi. Robert Genalis l'appelle Ecclesia de Godofrcdd et Ara Godofredi. Le Livre Vert écrit Ecclesia Ste Marie Godofredi, — ailleurs, in parrochid de la Gotefreire, — ailleurs encore, la Godefrei.

 

Plusieurs souvenirs historiques s'attachent à la modeste église de cette paroisse. Au xii eme siècle, elle fut donnée à l'évêque d'Avranches, d'après une charte insérée au Livre Vert , d'où nous avons tiré noire épigraphe , par Richard de Subligny * et du consentement de Denise du Grippon , son épouse. Il est dès-lors certain qu'une église existait en cette paroisse au moins dès le xir siècle. En 1316, un curé de la Godefroy, Jean Tesson, disputa à Jean de la Mouche l'épiscopat d'Avranches , et fut sur le point de réussir ; mais la cour de Rome se prononça en faveur de ce dernier. « Johan- nés de Muscâ, dit Robert Cenalis, passus est sibi refragantem Johannem Tesson, rectorem ecclesiœ de Godofridâ. »

 

Un autre souvenir s'attache encore à celte commune, la fondation de la bibliothèque du chapitre d'Avranches par le chanoine Th. Goelon. On lit dans une charte du Livre Vert': « Ego Thomas de la Godefrei, vendidi et concessi magisiro Thom. Goelon , canon, Abr. , duodecim sol. tttr. quos ego possidebam in rocherixs sitis juxtà campum quo venduntur equi ad nundinas Sti Lamberti et torrentem de Chanion, cum omni terrâ ad dicta rocheria pertinente, » Thomas Goelon affecta ce revenu à la formation d'une bibliothèque au chapitre, « 60 sol, tur. pro faciendâ quâdam bibl. deçàno et capitulo Abr a. » Au milieu du xiii* siècle, une charte fut inscrite au Livre Vert du chapitre, pour acquisition de trois acres de terre, — « m prochiâ béate Marie de Gote- freire, juxtà cemeterium. »

 

Le cimetière, qui surplombe sur un ravin, offre l'apparence d'une motte, et on peut remarquer ici que l'élévation des cimetières est généralement une indication sûre de l'antiquité de l'église. 11 existe des vestiges assez considérables, mais seulement en maçonnerie, de l'église romane de cetle paroisse, de celle qui fut donnée par la charte précitée. La disposition en épi ( opus spicatum ) , se remarque dans la base de la façade occidentale, généralement bâtie en blocage (opus mixtum). Sur cette façade deux contreforts, à double retrait, aiguisés au sommet, encadrent un portail cintré, simple et peu ancien, qui a sans doute remplacé la porte romane. Deux fencstrelles, allongées et cintrées, d'un caractère roman, aujourd'hui bouchées, se dessinent sur le fronton de cette façade. Les deux pans du mur primitif, réunis par la base, qui bossellent le côté septentrional de la nef, présentent la maçonnerie en épi, bien caractérisée; sur cette face on remarque encore une ancienne porte. Le côté opposé offre de la maçonnerie en blocage, semée de pierres d'un rouge sombre, qui simulent la brique. Dans les angles ont été encastrés des fragments de sarcophages, faits avec ce tuf poreux de Sainteny , dont les carrières ont fourni notre pays de cercueils dans la période romane et gothique On peut assigner la date du xv eme siècle au chœur de cette église , d'après les caractères d'une fenêtre latérale, d'une niche, d'une croisette, et de la fenêtre orientale aujourd'hui masquée à l'intérieur par le retable et à l'extérieur par une sacristie. Les fenêtres offrent une bizarre réunion : il y a des fencstrelles romanes, une fenêtre trilobée du xv e siècle, une fenêtre carrée du xv eme siècle et une fenêtre en anse de panier du xv eme siecle. Ce qu'on voit de la tour à l'extérieur est moderne et sans art, mais sa base dans l'intérieur est remarquable : c'est un énorme coin ogival, d'un profil assez pur, dont les chambranles regardent l’une le chœur, l'autre la nef. Près du portail est un bénitier primitif, monolithe, qui représente la base avec le premier module d'une colonne. Une bande armoriale courte autour de toute l'église. Une croix récente, carrée, s'élève derrière le cœur ; la croix primitive, courte et ronde, est sur le bord du chemin.

 

En 1648, celte église, dont le patron était le seigneur du lien, rendait 300 liv. C'était une chanoinie de la cathédrale.

 

On trouve dans l'Aveu de Robert Cenalis à François I er (1535) la souscription de noble homme François Gaudin, sieur de la Godefroy. En 1698, les gentilshommes à- la Godcfroy étaient René Gaudin, sieur du Plessis, et Louis Le Magnen, écuyer

 

On lit cette note dans M. Cousin : « M. Herbert, curé de la Gothfroi , mourut en 1763. Il avait beaucoup contribué par ses soins infatigables aux réparations et à la décoration de son

Église. »

 

La Godefroy, en 1763, faisait partie de la sergenterie de Pigace , et renfermait 47 feux

 
     
 
 
 

La Godefroy église Notre-Dame