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L'église Saint-Étienne Quelques clochers de la Manche |
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Aranchin Monumental & archéologique Edouard Lehéricher 1865 |
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La petite commune de Chavoy présente la forme d'une ellipse, déterminée à l'est par la profonde et pitoresque vallée de Neuville , un des lieux les plus charmants du pays, et à l'ouest par un vallon. L'extrémité du nord n'a pas de lignes naturelles. La rivière de Chavoy, se réunissant à celle de Plomb, forme sa limite du sud et se jette dans la Sée au Pont-Saint-Étienne, sous l'église de Ponts
Chavoy, Cbavoi ou Chauvoi , Cavaïum, Cavoium vel Cavatttm, seu Calvouim , tels sont les noms que donne à cette paroisse M. Cousin dans son tableau de 1745. Robert Cenalis dit sans explication et sans autorité: « Calvaria, gallicè Chavoy. » Dans le nom de Chavoy et dans sa traduction latine,on reconnaît aisément deux éléments latins et français, Ccœa via, Gave voie.
Cette étymologie devient presque une certitude, quand on sait que le grand chemin, la grande artère du village, est un ravin très-profond que Ton appelle la Gavée. Ge nom d'origine latine, cette route profonde, comme la plupart des voies romaines, les briques romaines qu'on trouve auprès de l'église, la rectitude générale de la ligne autorisent à penser que la voie de Cosedia ou Coutances à Lcgedia ou Avrancbes , marquée sur la Table Théodosienne, passant par le Repas et la Haye-Pesnel , se prolongeait sur Ponts par Chavoy.
L'église est bâtie au flanc d'un côteau qui surplombe sur la Cavée. Presque entièrement rajeunie, solidement construite dans le siècle dernier en dalles de divers appareils, elle ne montre rien d'ancien à l'extérieur qu'un masque encastré au-dessus d'une des fenêtres du chœur, quelques vieilles pierres, entre le chœur et la nef, répondant à l'arc central, un contre- fort roman et quelques vestiges de la tour et du portail antérieur, auquel on a accolé la nouvelle. Elle est de forme simple, comme une chapelle , et s'arrondit en pentagone à son chevet.
Le lourd clocher carré, avec son portail en anse de panier, ses lucarnes ovales, son faîte conique, s'élève à l'entrée et forme la façade occidentale. Il fut fait en 1757. Cette disposition se retrouve dans les églises du voisinage, le Luot, Bradais, Plomb. Toutes les fenêtres ont le galbe de cette époque: leur linteau supérieur s'arrondit en anse de panier. La nef a été construite en 1743. La croix du cimetière, élevée en 1781, est carrée comme celles de cette époque, mais les croisillons s'évasent légèrement en forme de croix de Jérusalem. |
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Sans art à l'extérieur, l'église de Chavoy renferme de charmantes choses. C'est d'abord une chaire du gothique le plus fleuri, faite en 1478, dont les quatre panneaux épanouissent quatre fenêtres flamboyantes, couronnées d'accolades et encadrées par des contreforts avec leurs pinacles. Le dossier, plus simple, est du même style. Le dais, l'escalier et le cul-de-lampe ont été refaits, et contrastent avec la grâce et la délicatesse du corps de la chaire. Ensuite, ce sont les boiseries du chœur. Le même ciseau a sans doute découpé la balustrade de la communion et la partie supérieure du retable du maître-autel.
Ce retable est très curieux, en ce qu'il présente l'association du gothique fleuri et du genre rocaille, dans ce que celui-ci a de plus gracieux. Le sommet se replie en dais dont le ciel d'azur est semé d'étoiles ; au-dessous cinq panneaux, couronnés d’accolades, encadrent des peintures , et la partie inférieure est couverte de tous les caprices et des frivoles arabesques du style Louis XV, siècle malheureux en architecture, mais agréable dans son ornementation. |
L’église Notre-Dame de Chavoy © Marie-Thérèse MAROCCO 2007 |
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Les enroulemens végétaux de cette époque se retrouvent encore dans les devans des autels du centre. Ce chancel avec la chaire, rappelle une chapelle de châtelaine du xvi eme siècle conservée et décorée par une marquise du xviii.eme
L'ancien arc de séparation, entre la nef et le chœur, existe encore. 11 est probable qu'il était couronné d'un campanier. Les fonts forment presque une chapelle, comme en quelques autres églises. Un dais de bois les recouvre, un mauvais tableau tapisse le mur, une grille enferme un baptistère en forme de coupe ou de pyxide, dont le couvercle conique est une toile tendue, semée de bouquets de rose. Il n'y a qu'une pierre tombale dans l'église: elle est gravée en caractères gothiques et porte l'image d'un calice. Le cimetière en renferme plusieurs ; ce sont principalement les sépultures des membres de la famille seigneuriale, les Païen de Chavoy. Uns d'elles est écrite en un style qui tient de la prose et de la poésie : « Cy git avec son père, avec sa mère, Pierre Païen , toujours ami du bien. Il commença sa vie.en brave militaire et finit sà carrière en vrai prêtre chrétien. — Htcjacet Est fier Rottand Païen de Chavoy 9 vir aureâ fide , civù 9 pater , maritus , amicus. Ob. 21 nov. 1767, et Anna Franc. Artur, lectissima et benè compar viro conjux. Ob, 15 nov. 1787. — Une autre inscription est celle-ci : « Cy gît le corps de Alexandre Ricber, sieur du IlameP 1728. » Elle est accompagnée d'un écusson Grossier, en partie gratté.
En 1698 , la cure de N.-D.-de-Chavoy valait 800 liv. : il y avait un vicaire. La taille était de 347 liv. et le nombre des taillables 69 2 . En 1648, elle rendait 300 liv. de revenu».
Chavoy a dû avoir un château. Le logis actuel est tout moderne , et sa position ne permet guère de croire qu'il soit sur remplacement de l'ancienne habitation féodale. La tradition la place près de l'église, sur un lieu élevé contigu au presbytère. Le curé nous a assuré que quand on creuse dans le champ du Presbytère ou de l'Aumône, on trouve partout d'anciens murs très-solides. |
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Le Cartulaire du Mont St-Michel nous apprend que Raoul de Fougères devait au monastère le service d'un chevalier pour le fief de Bouillon, de Chavoy et d'une partie de Lolif. Les Le Marchand furent seigneurs de Chavoy au xvi e siècle.
A quelque distance de l’église, dans un carrefour, et au bord de la Cavée, on voit un calvaire entouré de quatre mélèzes: c'est une croix, à angles abattus, dite la croix du Voulge; on a trouvé au ph d’une grande quantité d'ossemens , dus , d'après ce qu'on raconte , à une grande mortalité. Un seigneur du Voulge figure dans la liste des nobles qui restèrent catholiques dans le mouvement de la Réforme.
Au nord de la commune, a peu de distance de la chapelle du Châtellier, est une terre appelée la Poissonnière, où il y avait une chapelle en 1698. Elle est citée parmi les chapelles payant décime, dans la Statistique de M. Foucault, et taxée à 50 livres
Chavoy faisait partie de la sergenterie de Benoist, et renfermait 39 feux on 1763 |
Chavoy Croix du Voulge Xfigpower — Travail personnel |
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