AVRANCHES
  CC 03.01 AVRANCHES - MONT-SAINT-MICHEL
   
  ORIGINES
         
 

Avranches en 1910, CPA collection LPM 1900

 
 
 
 

Sa position stratégique a valu à Avranches un passé à la fois riche et agité.

 

Ses origines remontent du fond des âges.

 

Au 9ème siècle avant Jésus-Christ, ce sont des Celtes, les Abrincates (gens des abers), qui occupent la région : sous leur férule, la cité connaît déjà animation et vitalité.

 

Après la guerre des Gaules, la voici capitale gallo-romaine, jouissant pendant trois siècles d’une certaine prospérité. Viennent ensuite les incursions des Saxons puis des Francs qui s’y installent. Dès les premiers siècles, le pays se christianise et Avranches devient le siège d'un évêché : pendant plus d’un millénaire, les évêques seront les personnages les plus importants de la cité. L’un d’eux, Saint Aubert, fonde en 708 sur le Mont-Tombe un sanctuaire qui allait devenir le lieu de pèlerinage le plus connu de l’Occident.

 

Charlemagne aurait séjourné à Avranches (bien que non historiquement prouvé), mais c’est la domination normande qui, après la réunion de l’Avranchin au duché de Normandie en 933, va en faire une citadelle puissante.

 
         
 

Hugues « Le loup», compagnon de Guillaume le Conquérant, et vicomte d’Avranches, deviendra même comte de Chester en Angleterre.

 

Une cathédrale romane, « la Belle Andrine », dédiée à Saint André, s’éléva face à la baie. Des italiens, Lanfranc de Pavie et Anselme d’Aoste, futurs archevêques de Cantorbéry, s’illustrèrent dans l’enseignement autour du palais épiscopal. Le puissant roi d’Angleterre

 

Henri II Plantagenêt dût venir en 1172 faire amende honorable devant les légats du pape, à la porte de la cathédrale, pour le meurtre de Thomas Becket, qui avait ému toute la chrétienté.

 

Après le rattachement de la Normandie à la France en 1204, Avranches devient cité royale par la volonté du roi Louis IX. Saint Louis aimait séjourner dans la « Bonne Ville» dont il fit fortifier les murailles.

 

 

Armoirie de Hugues le loup

 
         
 

La guerre de 100 ans voit s’affronter sans merci les Anglais, les Navarrais et les partisans du roi de France. Pendant les guerres de religion, au 16ème siècle, la cité prend fait et cause pour la Ligue, ultra catholique, et refuse de reconnaître Henri IV comme roi légitime.

 

Les canons du duc de Montpensier, durant l’hiver de 1590, ébranlèrent et réduisirent les défenses de la ville assiégée. En 1639, les « nu-pieds » se révoltent avec Jean Quetil. Richelieu voulait imposer aux gens de la région, qui vivaient des richesses de leurs salines, l’impôt sur le sel « la gabelle » aux dépens du privilège de « quart-bouillon ».

 

L’armée royale exerça une répression féroce et les soudards mirent à feu et à sang les faubourgs de la ville.

 

Ces luttes fratricides n’empêcheront pas les Avranchinais de participer à l’essor humaniste de la Re-

 

Le donjon d’Avranches

naissance puis aux grands courants culturels du Siècle des Lumières. C’est l’époque où Daniel Huet, évêque d’Avranches, passe pour l’un des hommes les plus instruits de son temps (1630 / 1721).

 

La révolution apporte à la cité des réformes nécessaires accueillies favorablement et son lot de malheurs. Les prêtres « réfractaires » sont persécutés, l’Avranchin se révolte. Bleus et Chouans se battent jusque dans les rues. Avranches perd son évêché et la cathédrale Saint André, symbole de ce bouleversement, s’effondre une nuit d’avril 1794.

 

Au 19ème siècle, la ville connaît une certaine expansion démographique et étend ses faubourgs autour de sa colline. Les guerres de l’Empire donnèrent à la cité son héros Napoléonien, Roger Valhubert, blessé mortellement par un boulet à Austerlitz.

 
   
 

Avranches Place Litré en 1908, CPA collection LPM 1900