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L'église Saint-Martin-de-Marcilly Ikmo-ned 2011 | ||||||||||||
Avranchin monumental et historique, Volume 2 Par Edouard Le Hericher 1845 Rogerius de Marcilttia milet pro ulult anime mec et uxoris utee et antectsMrum mcorum ctsticccssorumassensutt voluntaie Gervasii mci filii deili Deoet abbatie Savigneijus palronatus ccc.fosïc quoi! mihi et antecestoribus mcu jure heredilario noscitur pertinere. (Charte de SavignyXIIeme siècle.)
La commune de Marcilly, au milieu de laquelle celle de Saint-Osvin pousse une pointe, est divisée en deux parties par ce coin aigu et un vallon, de manière à présenter l'image de deux folioles insérées sur le même pétiole, ou d'une feuille échancrée. Le pétiole est formé par le Loir, Liger, qui dessine encore le contour inférieur de la foliole orientale, bordée des deux autres côtés par le ruisseau du Moulin-du Bois et celui du Manoir. Le ruisseau des Crottes, une ligne idéale, et la route d'Avranches a Saint-Hilaire bordent la foliole occidentale: le ruisseau du Moulin-l'Évêque ou de Digny se précipite dans le sinus formé par l'invasion de SaintOsvin, et se jette dans Loir. Ses localités les plus intéressantes pour l'antiquaire et le philologue sont le Vaudoir, le Mès, le Mès-Robert, la Cour, Curtis ', le Chêne-ès-Fourmis, la Saudraie, l'Ormet, le Pont-Grimaut d'où une longue avenue1 se dirigeait vers la Planche-Jumelle.
Marcilly est latinisé dans les chartes en Marsitleium et en Marcilliacum dans la Nomenclature de 1735. La terminaison illy, comme la terminaison gny et ey est paragogique et renferme l'idée d'habitation. Le radical de ce mot Marc ou Marci, qui est dans le Domesday, est peut-être le nom propre qui a formé le plus grand nombre d'expressions topographiques3.
Un Radulphus de Marci était à la Conquête : c'était un sous-tenant qui avait des possessions dans les comtés de Suffolk et d'Essex *. Comme il peut être revendiqué par Marcey, nous n'affirmerons pas qu'il soit parti de Marcilly. La première mention que nous connaissions d'un seigneur de Marcilly date de la fin du xr siècle, et se trouve dans une charte de Savigny. Roger de Marcilly, chevalier, donna à cette abbaye le patronage de l'église et la dlme de la paroisse, qu'il tenait de ses ancêtres.
« Rogerius de Marcilleio miles eternam in Domino salutem. Noverit universitas vestra quo ego divine pietatis intuitu pro sainte anime mee et uxoris mee et antecessorum meorum et successorum assensu et voluntate Gervasii fUii tnei dedi Deo et abbatie Savignei cisterciensis ordinis et monachis ibidem Deo servientibus in puram et perpetuam etemosinam liberam et quietam jus patronatus ecclesie quod mihi. et antecessoribus meis jure hereditario nosciiur pertinere, videlicet jus presentationis eidem ecclesie et omnes garbas decimi tocius parochie nichil juris omnino in eodem patronatu mihi mit heredibus meis retinens. Quodsiquis... »
Dans le siècle suivant, l'abbaye de Savigny fit l'abandon en faveur de Guillaume, évêque d'Avranches, de tout ce qu'elle avait ou pouvait avoir sur l'église de Marcilly. La charte de concession fut rendue par Richard, évêque de Coutances, principalement en ces termes:
« Noverit aniversitas vesira abbatem Savignei cisterciensis ordinis nobis presentibus dimisisse in disposicione domini W. Abr. episcopitotum jus quod ipse et domus Savignei habebant aul habere potcrant in ecclesia de Marcitteio »
Roger de Marcilly consentit à l'abandon , à peu près dans les termes de sa charte de donation.
Guillaume, évêque d'Avranches, concéda à son tour une partie de ses droits à son Chapitre, par la charte suivante:
« Noverit universitas vestra nos dedisse Capitulo Abrincensi et in usus perpetuos in augmentum commune sue misericorditer concessisse duas partes decimarum ecclesie de Marcilleio casque eidem Capitulo in perpetuum sicut pernotatum est in usus proprios auctoritate episcopali confirmasse. Dilecti vero in Christo magister Henricus tune temporis decanus et Capitulum Abrincense nobis liberaliter concesserunt quod quinque anniversaria facient in decimis memoratis: itaque in anniversario felicis memorie Johannis quondam Abrincensis episcopi qui dedit manerium sancti Philiberïi ecclesie Abrincensi percipient xx sol. tur. In anniversario patris et matris nostre percipient xx sol. tur. Pro Johanne fratre nostro quondam magistro scolarum x. sol. tur. Pro magistro Roberto de Ponte quondam cantore x. soL tur. Pro Berengeria regina uxore quondam regis Ricardi xx s. tur. Hœc autem habebunt juxta consuetudinem ecclesie Abrincensis per manum ejus qui communam Abrinc. servabit at~ que predicta anniversaria erunt in capitula Abrincensi celebrata, totumque residuum predictarum decimarum in usus communes applicabitur...»
Le fils de Roger de Marcilly, Gervais, cité dans la charte paternelle, vécut dans la seconde moitié du XIIeme siècle, et concéda aux moniales de l'Abbaye-Blanche de Mortain des droits sur ses moulins. Il paraît qu'il mourut sans enfans, car sa seigneurie de Marcilly passa à la fin de ce siècle à Rolland Avenel, qui vécut encore dans le premier quart du siècle suivant, et mourut en 1228. Il confirma au chapitre d'Avranches la donation de ses prédécesseurs par cette charte:
« Universis Rollandus Avenellus miles salutem in Domino. Noverit universitas vestra me ratam et gratam habere donationem et elemosinationem quam Rogerius de Marcilleio miles fecit in feodo meo abbati et monachis de Savigneio super jure patronatus ecclesie de Marcilleio quod jure hereditario possidebat. Quam donationem et elemosinationem dicti patronatus memorati abbas et monachi postmodo ecclesie Abr. contulerunt. Ergo nos Rollandus Avenellus pro sainte anime mee et antecessorum meorum utrique donationi et elemosina- tioni benevolum prebuimus assensum. »
Rolland Avenel eut pour fils atné et successeur Guillauma Avenel, qui fut aussi seigneur de Marcilly : il mourut en 1258, ne laissant que des filles, Guillemelte et Guillemine : ses biens furent divisés entre les Sotherel et les La Champagne. Au siècle suivant, nous trouvons un Nicolas de Marcilly sur le Nécrologe du Mont Saint-Michel auquel il avait donné 20 sous de rente. Dans le XVeme siècle, Guillaume de Sotherel, qui avait réuni toute la baronnie des Biards ou des Avenel, fut dépossédé par le roi Henri v, qui la donna à Thomas Bonnet, et à la mort de celui-ci à Wilson. Pendant ce temps-là, un seigneur de Marcilly, appelé François ', était dans le Mont Saint-Michel qu'il défendait contre l'étranger. Il rentra dans ses biens après l'expulsion des Anglais. Au XVIIeme siècle, nous trouvons le sieur de La Vatinière, seigneur de Marcilly, auquel succéda sa veuve2. Au commencement du siècle suivant, le seigneur était Hippolyte de Uosnivillain qui se noya à Avranches dans le puits de l'Hivet. Ensuite Marcilly entra dans l'illustre famille des Camprond . Le dernier Camprond de Marcilly ne laissa que des filles, et le manoir seigneurial passa aux Grimbaut. Les Marcilly portent au champ de sable, à trois barres d'or horizontales.
Le château de ces seigneurs s'élève dans une charmante vallée, au bord d'un étang qui afflue dans le Loir. On reconnaît aisément deux époques dans ses constructions: du côté de la douve est une ancienne tour ronde, qui pourrait remonter au XIIIeme ou XIVeme siècle, et le reste appartient à la fin du gothique. C'est un charmant châtelet de cette époque d'architecture éprise du charme des détails, des festons, des feuilles et des fleurs: c'est, dans l'arrondissement, avec Brion ', l'unique type d'architecture civile de cette transition qui conduit du gothique à la Renaissance, et dont l'année 1500 est la véritable date. Ce manoir du XVIeme siècle n'est plus complet; mais ce qui en reste est fort joli et fort gracieux. La base est en talus; le milieu est festonné d'une guirlande formée de deux câbles arrondis qui encadrent une fleur dans l'ellipse de leurs entrelacs; le sommet est découpé par les accolades, les guirlandes et les pinacles de deux fenêtres. Sur cette façade se détache une tour hexagone appliquée, qui est la partie la plus élégante et la plus ornée. Outre la grace de sa pose, on remarque les sculptures de ses fenêtres. L'élégance de ce manoir se combine avec les souvenirs des chevaliers et des seigneurs dont nous venons de présenter la série, et à sa vue on ressent cette douce et forte impression que produit l'union de la poésie et de l'histoire L'église de Marcilly cache son humble et frêle clocher de bois au milieu des arbres, sur le flanc d'un coteau que baigne la petite rivière qui descend du village de Digny. Un if antique, dont le tronc ressemble à un faisceau d'arbres, couvre une des extrémités du cimetière et abrite une croix polygonale élégante, semée de ces bosses par lesquelles ou a voulu imiter les nœuds d'un tronc (. Les tronçons ronds d'une croix antérieure sont épars dans le cimetière, souvenir de cette église du XIeme siècle, que Roger de Marcilly donna à l'abbaye de Savigny. L'église actuelle offre la disposition en croix; le chœur et les transepts sont récents: l'un d'eux date de 1823, l'autre renferme une porte en accolade qui a été encastrée. La façade occidentale est assez ancienne : cette église n'avait que des porches latéraux, on vient d'y ouvrir un portail. La partie antique est la face septentrionale de la nef dont le porche ogival offre des caractères assez voisins du roman, surtout son coin intérieur. Un devant d'autel du XVIIIeme siècle, dans lequel des anges parent de fleurs l'Agneau, une statue de saint Denis, un joli bénitier2, et un bas-relief représentant l'Embaumement et la Résurrection, assez grossier sous le rapport des formes, mais avec de jolis ornements flamboyants», tels sont les principaux objels qu'offre l'intérieur. Nous devons ajouter les nombreuses pierres tombales, ou mutilées par le pic révolutionnaire ou usées par le frottement, quelques-unes avec l'antique forme du cercueil.
L'église Saint-Martin-de-Marcilly était à la présentation de l'évêque d'Avranches; il paraît cependant qu'il la partagea avec le chapitre, à une certaine époque, car nous trouvons dans la Statistique de M. Foucault:
« Marcilly, paroisse où il y a 166 familles et 1500 personnes. La veuve du sieur de La Varinière en est dame, et l'évoque présente alternativement au bénéfice avec sou chapitre, 1598. »
En 1648, elle rendait 400 livres | ||||||||||||