DUCEY
  CC 02.05 AVRANCHES - MONT-SAINT-MICHEL
   
  LE CHATEAU
         
 

Photo 2010

 
     
 

CPA 1909, collection LPM 1900

 
         
 

Son château XVIIe dominant la rivière et remis en valeur depuis quelques années, révèle encore un passé historique important. Il est l'œuvre de Gabriel II de Montgomery, fils du célèbre Gabriel Ier (1526-1574), qui blessa mortellement Henri II, roi de France, lors d'un tournoi.

 

La seigneurie de Ducey est entrée dans la famille des Montgomery en 1521 avec le mariage de Jaques Ier de Montgommery issu d'une vieille famille normande, avec Claude de la Boissière, héritière des terres de Ducey. Après la mort de Gabriel Ier de Montgomery, son fils Gabriel II décide de reconstruire le château de Ducey. Les travaux débutent dans les premières années du XVIIe.

 

A l'origine, le château avait un plan classique en forme de U face à la rivière.

 

Sur sa façade, se juxtaposent le granit et la brique pour le parement et la pierre calcaire pour les décorations les plus délicates.

 

Il abrite un escalier monumental novateur pour l'époque, deux imposantes cheminées richement décorées ainsi qu'un plafond à la française et un plafond à caissons "à l'italienne" caractéristique de l'art de la Renaissance.

 

CPA collection LPM 1900

 
         
 

A partir de 1711, la seigneurie et son château vont changer de propriétaire à un rythme accéléré. Au cours du XXème siècle, une distillerie va s’installer dans le parc du château, puis laissera des ruines industrielles derrière elle, quelques années après sa fermeture. En octobre 1984 la commune de Ducey devenait propriétaire du château.

 
     
 

Escalier monumental, CPA 1900, collection LPM 1900

 
         
 

L'incendie au château de Ducey en 1841

 

Le 14 septembre 1841, une flamme s'élève au dessus de la cheminée du grand pavillon du château. Il est environ une heure de l'après-midi. Les pompiers prévenus, se hâtent sur le lieu du sinistre et observent le feu jaillissant 30 mètres plus haut.

 

 L'incendie s'étant déclaré au dernière étage du bâtiment, dans la chambre dite des Nourrices, il est rapidement décidé de remplir la salle d'eau afin que la suie calcinée et enflammée n'enflamme le parquet. On commence par boucher hermétiquement la cheminée à l'aide de bottes de foin mouillées pendant que deux autres pompiers coupent les chevrons de la toiture pour se faire un passage. D'autres pompiers et des "citoyens zélés", transportent péniblement la pompe et ses agrés. Pendant ce temps, le pompier BIDOIS arrive à atteindre le toit et se place sur la cheminée qu'il arrose à l'aide de seaux d'eau "montés à l'aide de cordages par les soins des sieurs DESHAYES et BLANDIN". La chaleur des pierres de la cheminée devenant de plus en plus forte, BIDOIS se renverse de l'eau sur les cuisses et les jambes afin de tenir jusqu'à ce que la pompe devienne opérationnelle et le libère de ce poste dangereux. Dix minutes plus tard, le feu est éteint et le danger écarté.

 

 La presse détaille, quelques jours après, ce fait divers en soulignant l'admirable zèle du sergent DESHAYES, du sieur BLANDIN et de la subdivision des pompiers. Le courage et la tenacité de la population est également mise à l'honneur, notamment les personnes "qui ont fait preuve d'activité et d'intelligence" comme le vicaire de Tessy M. TROCHON qui se trouvait par hasard sur les lieux et Messieurs François CHAMPION et Jean-Marie LETESTU.

 

 L'article du journal L'Avranchin daté du 17 septembre 1841, s'achève sur ces mots : "Il n'est pas permis d'en dire autant des ouvriers maçons occupés aux travaux du Pont-Neuf, qui ne se sont rendus sur le théâtre de l'incendie qu'après sommation de la part du maire".