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Servon CPA collection LPM 1900 | ||||||||||||
Avranchin monumental et historique, Volume 2 Par Edouard Le Hericher
Le aire de Servon porte d'argent au chef de gueules à un lionceau d'or passé en chef. , Dumoulin , Liste de la Croisade de Rober.
Servon est une commune très-irrégulière , à limites pour la plupart artificielles, sillonnée par (rois cours d'eau à peu près parallèles, la Guintre, le ruisseau de la Lande, et le ruisseau du Gué-Maheu.
L'église de Servon, dont le dôme moscovite s'aperçoit d'assez loin, est toute moderne, excepté le chevet qui est du xvr siècle, et où l'on remarque la grande fenêtre orientale, triple lancette flanquée de deux pinacles avec des médaillons frustes. De la verrière qui sans doute remplissait cette baie, reste une Crucifixion avec quelques particularités : le Christ a la tête d'un vieillard, une des saintes femmes tient une liole, et au pied de la croix sont des ossemens. La grande dimension des verres indique le xvi" siècle, signe confirmé par cette inscription : « L'an 1706 le pignon de ce Lieu ycy fut parachevé et parfait et fut... par R. Boutery tressoryer de seans, priez Dieu pour luy. »
La voûte en bois du chœur est couverte d'une riche peinture, un paradis dont les teintes et les airs de tête rappellent les suaves écoles catholiques du XVeme et du XVIeme siècle. Les barbes pointues, les trônes renaissance, les cheveux nattés, les riches auréoles, les formes effilées, la quiétude des faces annoncent cette transition du Moyen-Age à la Renaissance qui s'opérait au commencement de ce XVIeme siècle.
Les autres objets dignes d'intérêt sont les fonts, espèce de colonne romane enterrée portant une cuve à sept angles, une jolie chaire du XVIIIeme siècle, les devants d'autels aux riches arabesques, trois panneaux peints de la sacristie avec une tête de Christ d'une grande suavité , la niche de la sacristie, dont les pointes retombent comme des pendentifs , le grand tabernacle, trop chargé de dorures, le tabernacle flamboyant d'un autel latéral, les (rois tombes sous le lutrin , l'une avec cette inscription : « Cy gist Gilles Briend, curé de Servon et doyen de la Croix. 1755. »
Cette église, placée sous l'invocation de saint Martin et de saint Brice, fut donnée au Mont Saint-Michel, l'an 1239, par Thomas, chevalier, seigneur de Servon; Foulques de Servon et Foulques Paynel, ses successeurs, confirmèrent cette donation2. Au xiv e siècle, elle était taxée à 15 liv.3 En 1648, elle rendait 300 liv, et, en 1698, 600; alors elle avait quatre prêtres. Une taxe de 1711 liv. était payée par 150 taillables | ||||||||||||
Église Saint-Martin à Servon GO69 — Travail personnel | ||||||||||||
Un illustre abbé du Mont Saint-Michel tirait son nom de cette paroisse, Geoffroi de Servon, vingt-neuvième abbé de ce monastère.
Le manoir de Servon a à la fois un caractère d'art et d'antiquité. C'est une vaste cour entourée de bâtimens irréguliers. La porte d'entrée est la partie la plus ancienne et la plus belle : c'est une voûte de trois travées, dont les arcs cintrés retombent par trois sur les encorbellemens, dessinant trois ogives sur chaque paroi. Cette porte, qui unit l'élégance à la force, est de la transition ou du xii° siècle. Une jolie tourelle hexagone, servant d'escalier, porte, comme le chevet de l'église, le type du Xeme siècle. Il y a de belles voûtes dans les caves, et un grand colombier avec sa litre héraldique.
C'est dans ce manoir que naquit, en 1771, M. Le Chevalier, l'organisateur et, pour ainsi dire, le créateur du Jardin des Plantes d'Avranches , professeur d'histoire naturelle à l'école centrale de cette ville, dont le souvenir restera attaché à la Rosa Abrincensis, dont il fit la découverte.
On peut grouper autour de ce manoir, qui dut être un château à la fois fort et considérable, un certain nombre de souvenirs, spécialement ceux des de Servon, des Paynel et des Saint-Jean.
Le sire de Servon était à la croisade du duc Robert.
Vers la fin du XIIeme siècle, Guillaume, fils de Guimond, aumôna au Mont Saint-Michel la dîme du Luot et de Servon.
En 1104, son fils Robert confirma cette donation.
W. Paynel, de Servon, figure dans L’Échiquier pour 1198: « TV. Paganell de Servon deb, xx U. versus Rob. Murdac.
Pour ce XIIeme siècle, on a la charte : « Fulconis de Servon de una acra terre Servun »
Ce don est relaté dans une charte de 1210, où on lit encore: « Ex dono W. de S. Johanne omne tenementum suum de Servon. »
En 1239, Thomas Paynel donna l'église au Mont St-Michel: deux Foulques, ses successeurs, confirmèrent son aumône.
Il est probable que dès-lors la seigneurie resta au Mont Saint-Michel.
En 1698, le gentilhomme de Servon était Gilles Angot, sieur de la Bretèche.
En 1755, Jean Bâillon, intendant de la Rochelle, était seigneur de Servon.
A l'époque de la Révolution, le manoir appartenait à M. d'Ormesson, conseiller au parlement de Paris.
Le logis de la Perruche est une habitation d'un aspect seigneurial, avec les toits allongés du xvne siècle. « Le nom de Perrelle, dit M. de Gerville, indique une propriété en terrains pierreux; celui de Perruque, dans le même sens, n'est pas très-rare dans le Cotentin. »
Le logis de la Bretèche a appartenu à la famille Montgommery. En 1664, Louis de Montgommery était seigneur de la « Bretaiche. » Plus tard, il passa aux Angot. En 1760, mourut Gilles Angot, dout nous avons parlé, sieur de la Bretèche, subdélégué de l'Intendant de Caen.
Le logis du Bois-Chiquot, maison moderne abritée par sa foutelaie, qu'on aperçoit de loin, au bord de la plaine de Servon, complète la série des grandes habitations de cette commune. Il fut bâti par M. Blondel, l'auteur de la Notice sur te Mont Saint-Michel.
Quelques localités de Servon sont citées dans les chartes: « Carta R. Anglici de tribus boissellis frumenti in parochia de Servon de feodo Galart. 1235. » — « Ejusdem de uno boissello apud le Tertre. Servon. »
Dans un champ s'élève une pauvre chapelle, consacrée à saint Grégoire, où viennent encore quelques pèlerins. Elle mériterait à peine une mention, si la légende ne lui donnait quelque intérêt. Nous avons raconté ailleurs la tragique histoire qui s'y rattache. « Saint Grégoire de Servon est toujours revenu de l'église paroissiale dans sa chapelle au milieu d'un champ. A ce propos, on raconte une histoire qu'on peut voir sur les papiers et les écrits. Saint Grégoire eut beaucoup de peine à se faire comprendre des habitans de Servon. Après l'avoir transporté plusieurs fois à l'église, et l'avoir toujours vu revenir dans son champ, les Servonnais l'y laissèrent. Placé dans les branches d'un pommier , exposé aux injures de l'air, il eut encore à souffrir les injures des hommes. Un jour, un des fermiers de la Perruche hersait le champ de Saint-Grégoire. Ayant besoin d'une pierre pour alourdir sa herse, il aperçut saint Grégoire dans son pommier; il le mit sur sa herse, et ajouta même ces paroles ironiques et impies:
Il n'y a pas de saint Grégoire ou de paint Grégoré, Il faut que tu herses mon gnéret.
Mais qu'arriva-t-il? Il est probable que le champ ne donna pas de récolte; mais il est certain que les deux bœufs qui tiraient la herse moururent dans l'année, et que leur maître ne les suivit pas de loin. Les Servonnais ouvrirent les yeui, et élevèrent la chapelle qu'on voit aujourd'hui'. »
Servon est un nom d'homme, que nous retrouvons dans Champcervon, Campus Scrvonis.
A Servon, du côté de Huisnes, on trouve une plante peu commune, la vesce jaune, Vicia lutea, et, à la Brctèche, le Galeopsis grandiflora, et VInula Helenium | ||||||||||||
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Tanis |
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La gare de Servon - Tanis est une gare ferroviaire (fermée) de la ligne de Lison à Lamballe, située au lieu dit La Gare sur le territoire de la commune de Servon, à proximité de Tanis
Elle est mise en service en 1878 par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest et fermée vers la fin du XXe siècle par la Société nationale des chemins de fer français (SNCF).
Situation ferroviaire
Établie à 13 mètres d'altitude, la gare de Servon - Tanis est située au point kilométrique (PK) 100,135 de la ligne de Lison à Lamballe, entre les gares de Pontaubault (fermée) et de Pontorson - Mont-Saint-Michel (ouverte).
Histoire
Par décision ministérielle du 23 mars 1877, la création de la gare de Servon - Tanis et son emplacement sont déterminés sur la ligne de Saint-Lô à Lamballe, troisième section d'Avranches à Pontorson, de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest. La « station de Servon - Tanis » est mise en service le 30 février 1878, lors de l'ouverture à l'exploitation de la section d'Avranches à Dol-de-Bretagne.
En 1957, c'est une gare de la région Ouest de la SNCF, qui dispose d'un bâtiment voyageurs et de voies de service.
La gare est fermée, sans doute vers la fin du XXe siècle.
Service des voyageurs
Gare fermée. |
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