LES PLANTES QUI GUERISSENT
  2. VALÉRIANE (Valeriana officinalis)
         
 

VALÉRIANE (Valeriana officinalis)

 

– La Valériane officinale, de la famille des Valérianées, est bien connue dans les campagnes où elle est, en général, assez commune quand elle trouve les conditions nécessaires à son bon développement et notamment une humidité suffisante. C’est, en effet, dans les marais, au bord des eaux, quelquefois dans les bois humides, qu’elle croît de préférence et se fait alors remarquer par sa grande taille, ses feuilles agréablement découpées, ses fleurs tassées les unes contre les autres, d’un beau blanc, légèrement rosé, et répandant une odeur douce. Elle est si jolie et si élégante qu’on la cultive dans quelques jardins : on la multiplie soit à l’aide de graines semées au printemps, soit à l’aide d’éclats de pieds. La culture affaiblit malheureusement beaucoup ses propriétés médicinales.

 

La Valériane est célèbre depuis longtemps par une curieuse particularité qui lui a fait donner le nom d’Herbe aux chats. Quand on présente, en effet, sa racine à un chat, celui-ci la flaire et en est comme enivré. Il se livre alors à mille cabrioles, fait sauter la racine en l’air, se roule dessus pendant des heures entières comme un petit fou : dans les jardins botaniques, on est même obligé de la cultiver sous verre pour empêcher la déprédation des chats.

 

Cette racine est aussi la partie de la plante que l’on utilise en médecine.

 
 
       
    PLANCHE I  -2 VALERIANE
 
         
 

On la recueille au printemps, lorsqu’elle a trois ans environ, et avant que la tige aérienne n’ait poussé, on la dessèche à l’air et à l’étuve : elle doit être renouvelée tous les ans, car ses propriétés s’affaiblissent rapidement. Sèche, elle dégage une odeur assez forte que l’on a comparée à celle de l’urine de chat ; sa saveur est âcre et amère. Dans le commerce on en trouve deux variétés : l’une, qui a poussé dans une terre sèche et sablonneuse, est blanche, cylindrique et d’apparence cornée (variété sylvestris) ; l’autre, qui a poussé dans des endroits marécageux, a des radicelles d’un gris foncé, plus ridées et plus déliées (variété palustris). Cette dernière paraît moins efficace que l’autre.

Les principes actifs de la racine de la valériane sont une huile éthérée, le valérol ; un camphre, le bornéol ; un acide, l’acide valérique, et une résine noire et âcre.

On l’emploie surtout comme excitant et calmant (suivant la dose) du système nerveux, dans ce que l’on appelle des « vapeurs », des « maux de nerfs ». On l’ordonne dans diverses maladies nerveuses, telles que l’épilepsie, l’éclampsie, les étouffements, la chorée, etc. Toujours très désagréable à absorber, on la prend sous forme de poudre (1 à 10 grammes) ; de tisane (10 grammes pour un litre d’eau) ; de teinture éthérée (2 grammes) ; de teinture alcoolique (5 à 15 grammes) ; d’extrait en pilules (2 à 4 grammes) ; d’huile essentielle (6 à 10 gouttes) ; de teinture ammoniacale (20 à 30 gouttes).

Caractères botaniques de la Valériane

 

– Hauteur : de 1 mètre à 1 m. 5. Velue à la base. Racine formée de nombreuses radicelles épaisses, odorante. Tige droite, creuse, un peu divisée seulement dans le haut. Feuilles opposées, les inférieures avec un pétiole, les supérieures sans pétioles, divisées en 8 à 12 segments crantés. Fleurs apparaissant en juillet-août, rosées, d’un blanc rosé, odorantes, hermaphrodites. Inflorescence en corymbe. Ovaire infère. Corolle tubuleuse à cinq lobes, à tube bossu à la base. Trois étamines. Ovaire à un seul ovule. Style filiforme. Stigmate bifide. Akène strié, ovoïde, pourvu d’une aigrette plumeuse (b). Vivace.