LA GRANDE ARMEE
 
 Une armée mobile

 

Napoléon fait parcourir de très grandes distances à son armée (20 km par jour en marche normale, 40 km en marche forcée, ce qui provoque des pertes dans les régiments : des soldats tombent de fatigue ou se cassent les pieds en marchant, et très rapidement, la rapidité de manœuvre est un élément décisif de ses victoires (voir Austerlitz, Friedland). Au total, c’est par dizaines de milliers qu'il faut compter les kilomètres parcourus par les soldats, qui de 1805 à 1814 prennent part aux campagnes d'Autriche, d'Allemagne, d'Espagne et de Russie. Cette mobilité est due en partie à la division de la Grande Armée en plusieurs corps d'armée.

 

La Grande Armée bénéficie ainsi d'une grande mobilité stratégique qui lui confère un ascendant décisif sur ses adversaires. Cette mobilité est toutefois très réduite pendant la campagne de Russie, une partie de l’intendance utilisant des chars à bœufs.

 

Il faut noter que les chaussures des soldats étaient du même modèle pour les deux pieds, ce qui permettait aux soldats de n'avoir qu'une chaussure de rechange dans le sac pour chaque étape.

 

Fidèle à l'Empereur

 

Outre sa taille, la Grande Armée est marquée par l'inébranlable fidélité des hommes la composant envers l'Empereur et sa politique de conquêtes.(des grognards aux « Marie-Louise » et des artilleurs aux officiers de santé )

 

Rompus à une discipline de fer, exténués par les marches forcées et les fréquentes batailles, souvent mal vêtus, mal nourris, mal soignés, payés avec retard, ces hommes font preuve d'un courage et d'un dévouement héroïques jusqu'à la chute de l'Empire.

 

 

   

En effet, après une légère lassitude et un certain découragement à la fin de 1813, la plupart des conscrits récalcitrants sont stimulés à l'annonce de la résurrection de l'Empire, durant les Cent-Jours, et l'ensemble de la Grande Armée se bat à Waterloo avec une énergie farouche et retrouvée.

 

Apparemment surprenant, ce phénomène s'explique, d'une part, par le fait que les officiers de la Grande Armée ne touchèrent durant la Première Restauration qu'une demi-solde (d'où leur surnom), mais peut-être surtout du fait que rarement l'ensemble d'une armée ne s'était sentie autant motivée et galvanisée pour porter les armes en territoire ennemi. Les hommes de la Grande Armée étaient les héritiers idéologiques d'une Révolution partant en guerre contre la vieille Europe monarchique. Enfin, si certains soldats rêvaient au bâton de Maréchal, beaucoup pensaient obtenir comme récompense suprême la légion d'honneur.

 

Modèle de courage, de gloire, d'endurance et de fidélité, la légende de la Grande Armée est indiscutablement liée à celle de Napoléon Ier, mais aussi à celle des seize maréchaux lui ayant fait conquérir le plus grand empire territorial - de Hambourg à Rome et de Brest à Varsovie - que la France ait jamais eu.

 
     

Dans les pays adverses, la Grande Armée laisse au contraire l'image d'une armée particulièrement violente et meurtrière, mais aussi immensément puissante et importante.