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Le voyage officiel sera aussi l’occasion de venir s’assurer du soutien des notables (maires, conseillers d’arrondissement, conseillers généraux…) et réveiller l’ardeur de populations assez peu enthousiastes. Si la chouannerie n’a véritablement sévit que dans le sud du département, les habitants du Cotentin restent mesurés dans leur adhésion au régime, en dépit des efforts des préfets successifs et des évêques qui s’appuient sur le Concordat pour réconcilier prêtres réfractaires et curés jureurs, clergé et fidèles (c’est encore dans le sud du département que quelques opiniâtres résistent, autour de Mortain). Mais le brigandage et l’insoumission ont reculé de manière remarquable. Il faut pourtant encore en avril 1811 faire marcher en différents points du département des colonnes mobiles pour rechercher et arrêter les réfractaires et déserteurs et le préfet Bossi doit menacer en juillet de la même année les communes de fuyards d’y envoyer une garnison militaire et d’y multiplier les frais et le nombre de garnisaires jusqu’à ce qu’ils aient été livrés. Napoléon a d’ailleurs avec lui son ministre de l’Intérieur, fin connaisseur du département puisqu’il en fut le préfet d’août 1801 à mars 1804, Jean-Pierre Bachasson de Montalivet (1766-1823). Nul doute que Bachasson de Montalivet qui s’était plaint en février 1803 du « mauvais état d’esprit des populations » et de « l’impéritie et de la mauvaise foi des 672 conseils municipaux composés d’hommes qui savent à peine lire », éclaira l’empereur sur les sentiments des nombreux représentants rencontrés lors du séjour. Ministre de l’Intérieur depuis 1809, ancien Directeur des Ponts et Chaussées, Bachasson de Montalivet, est tout désigné pour accompagner Napoléon dans ce périple qui est conçu à la fois comme un voyage d’inspection et une visite politique. | ||||||
Plan de port Napoléon Arch. dép. Manche (1Fi Cherbourg 157) | ||||||