PROVINCES & DEPARTEMENTS EN 1790

   
  PROVENCE
         
   
     
   
     
   
     
   
     
 

Ancienne province

Département (nouveau)

Ville principale

Provence

04 - Basses Alpes

13 - Bouches-du-Rhône
83 - Var

Digne les Bains

Marseille

Toulon

 
         
 

VIEILLES PROVINCES DE FRANCE
   
  LA PROVENCE    -16
         
 

La Provence est une région historique et culturelle ainsi qu'une ancienne province dans le sud-est de la France, de la rive gauche du Rhône inférieur à l'ouest, jusqu'à la frontière avec l'Italie à l'est et bordée au sud par la Méditerranée. La Provence fait aujourd'hui partie de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et correspond aux départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Bouches-du-Rhône, du Var et d'une partie du Vaucluse, des Alpes-Maritimes et de la Drôme.

 
         
 

Histoire Wikipedia


Historiquement, après la fin de l'empire romain, « Provence » désigne l'entité incluse en 536 dans le Royaume franc et devenue marquisat de Provence dans le cadre du royaume de Bourgogne-Provence de 947. Elle devient ensuite comté de Provence, avec pour capitale Arles puis Aix-en-Provence (la ville d'Arles subissant des attaques continues du comte de Toulouse, marquis de Provence), mais des frontières fluctuantes : en 1388, à la suite de la mort de la reine Jeanne, ses territoires situés à l'est du Var sont perdus, rattachés aux États de Savoie par la Dédition de Nice, aboutissant dans un premier temps aux Terres neuves de Provence puis au comté de Nice à partir de 1526. Un siècle plus tard, en 1481, le comté de Provence revient par succession au roi de France Louis XI et devient ainsi une province française.

 
 
         
 

Au Moyen Âge, la Provence englobe ainsi les Alpes du Sud jusqu'aux affluents de rive gauche du Var inclus. Une partie des régions alpines en est ensuite détachée : au nord celle englobée dans la province du Dauphiné et à l'est celle du Pays niçois concédé à la Maison de Savoie en 1388 sous l'appellation des Terres-Neuves de Provence. Cette acquisition savoyarde au détriment de la Provence donne naissance de 1526 à 1860 à la division administrative du comté de Nice.

 

À la Révolution, la Provence est découpée en trois départements : Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence à partir de 1970), Bouches-du-Rhône et Var. Le département de Vaucluse est créé en 1793 à partir d'Avignon, du Comtat Venaissin et de la partie nord des Bouches-du-Rhône. Les Alpes-Maritimes sont créées en 1860 à partir du Comté de Nice et de la partie est du Var (arrondissement de Grasse).

 

Le sud de la Drôme, bien qu'historiquement partie du Dauphiné, est appelé Drôme provençale. Il peut être rapproché de la Provence par la langue parlée, le fait que l'évêché de Saint-Paul-Trois-Châteaux appartenait à la province métropolitaine de Provence (archevêché d'Arles), que la région de Bouchet appartenait au Comtat venaissin (Haut-Comtat) ou que le Diois et le Valentinois étaient vassaux du marquis de Provence.

 

La formation de la Provence

 

En l'an 879, la région fut incorporée à la Bourgogne Cisjurane ou Cisjurásica, et elle fut ensuite intégrée au royaume d'Arles au Xe siècle. En 947, Boson d'Arles, comte d'Arles fut investi du comté de Provence.

 

 

 «Carte de La Provence» par Oie blanche

 
       
   
 
         
 

Ce dernier fut détenu, en indivis, par ses descendants. Pendant que le titulaire du royaume d'Arles (autrement dit de Bourgogne-Provence) perdait progressivement toute autorité réelle, le comte Guillaume d'Arles réunissait une armée afin de chasser les pirates sarrasins qui sévissaient à partir de leur base du Fraxinet, aujourd'hui la Garde-Freinet, et qui venaient d'enlever Mayeul, abbé de Cluny, natif de Valensole. Victorieux, il se vit surnommé Guillaume le libérateur et étendit son autorité sur l'ensemble de la Provence. Il est à noter que ce comté de Provence correspond à peu de chose près au territoire d'origine ligure et grecque où, progressivement, s'est constitué une langue issue du latin, et une culture propre. Bien entendu il serait vain de chercher des frontières précises à ce territoire. D'une part parce que, culturellement, il existe bien plus des zones de transition et d'échange que des ruptures brusques, d'autre part en raison de l'organisation politique féodale qui existait alors.

 
         
 

Provence D'or à quatre pals de gueules.  

 

Armes de la Provence dites « anciennes », témoignées pour la première fois sous Raimond Bérenger V de Provence (1209-1245), petit-fils de Alphonse II d'Aragon.  

 

Plusieurs hypothèses existent quant à l'origine de ce blason. Selon l'héraldiste français Michel Pastoureau, l'origine de ces armes serait provençale : ils les attribuent au Royaume d'Arles et, selon lui, c'est en gouvernant la Provence que les comtes de Barcelone auraient ramené ces armes en Catalogne. Cette hypothèse est refutée par l'héraldiste Faustino Menéndez Pidal de Navascués, selon lequel ce blason ne revint pas à Raimond-Bérenger IV en tant que comte de Barcelone, mais par une attribution légendaire au XVIe siècle des comtes de Provence à la maison royale d'Aragon, elle-même à l'origine du blason, par le biais du grand-père du Raimond-Bérenger V de Provence, Alphonse II d'Aragon

 

 

 

Provence

 

D’azur, à la fleur de lys d’or,

surmontée d’un lambel de gueules

 

Ces armes remontent au XVIIIe siècle :

il s'agit d'une version simplifié des armes

des ducs d'Anjou capétiens qui,

à compter de Charles Ier en 1245,

sont comtes de Provence.

 

 
 
       
   
 
   
 
   
         
 
 
     
 

 

 

   

LA BUCHE DE NOËL

EN PROVENCE

 

D'après

La nuit de Noël dans tous les pays

paru en 1912

 

Monseigneur CHABOT

Prélat de Sa Sainteté

CURÉ DE PITHIVIERS (LOIRET)

 
         
 

Les Provençaux apportaient au foyer le joyeux cariguié, ou vieux tronc d'olivier choisi pour brûler toute la nuit; ils s'a-vançaient solennellement en chantant les paroles suivantes : Caclio fio. Cache le feu (ancien).

 

 
 

Bouto fio. Allume le feu (nouveau).

 

Dieou nous allègre. Dieu nous comble d'allégresse !

 

Le plus ancien de la famille arrosait alors ce bois, soit de lait, soit de miel, en souvenir de l'Eden, dont l'avènement de Jésus est venu réparer la perte, soit de vin, en souvenir de la vigne cultivée par Noé, lors de la première rénovation du monde. Le plus jeune enfant de la maison prononçait, à genoux, ces paroles que son père lui avait apprises :

 

" O feu, réchauffe pendant l'hiver les pieds frileux des petits orphelins et des vieillards infirmes, répands ta clarté et ta chaleur chez les pauvres et ne dévore jamais l'étable du laboureur ni le bateau du marin. "

 

Cette scène si touchante de la bûche de Noël occupe toute une salle du musée d'Arles ; en voici la description : Neuf mannequins de grandeur naturelle sont groupés autour de la cheminée dans laquelle flambe la bûche de Noël.

 
 
         
 

La première personne de gauche est l'aïeul, en costume du dix-huitième siècle. Il arrose, il bénit la bûche avec, du vin cuit et prononce les paroles sacramentelles. Cette formule renferme tout à la fois une prière et d'heureux souhaits pour toute la famille, debout devant la table chargée des plats réglementaires.

 
         
 

Alègre ! Alègre ! Dieu nous alègre.

Calendo ven, tout ben ven

E se noun sian pas mai, que noun fuguen men !

Dieu vous fague la graci de veire l'an que ven.

 

Dieu nous tienne en joie ; Noël arrive, tout bien arrive ! Que Dieu nous fasse la grâce de voir l'année prochaine, et si nous ne sommes pas plus nombreux, que nous ne soyons pas moins ! "

 

En face, assise, l'aïeule file sa quenouille. Derrière elle, le fermier, aîné des garçons, dit lou Pelot, s'appuie sur la cheminée, ayant sa femme vis-à-vis. A coté du Pelot, sa jeune sœur, souriante et rêveuse ; elle s'entretient avec lou rafi (valet de ferme). Près de la table, à gauche, l'aînée des filles prépare le repas, tandis qu'au fond le guardian, armé de son trident, et le berger avec son chien, se préparent à assister au festin familial. Une jeune enfant écoute religieusement la bénédiction du grand-père (benedicioun d'ou cacho-fio) (Le Museon Arlaten, par Jeanne de Flandreysy).

 
 

 

Mistral, quand il fut nommé membre de l'Académie marseillaise, en cette langue provençale si colorée, qu'il parle si bien, nous a donné, dans son discours, un tableau pittoresque de cette scène ravissante de la bûche de Noël :

 

" Au bon vieux temps, la veille de Noël, après le grand repas de la famille assemblée, quand la braise bénite de la bûche traditionnelle, la bûche d'olivier blanchissait sous les cendres et que l'aïeul vidait, à l'attablée, le dernier verre de vin cuit, tout à coup, de la rue déjà dans l'ombre et déserte, on entendit monter une voix angélique, chantant par là-bas, au loin dans la nuit. "

 

Et le poète nous conte alors une légende charmante, celle de la Bonne Dame de Noël qui s'en va dans les rues, chantant les Noëls de Saboly à la gloire de Dieu, suivie par tout un cortège de pauvres gens, miséreux des champs et des villes, gueux de campagne, etc., accourus dans la cité en fête.

 

" Et vite alors, tandis que la bûche s'éteignait peu à peu, lançant ses dernières étincelles, les braves gens rassemblés pour réveillonner ouvraient leurs fenêtres, et la noble chanteuse leur disait : " Braves gens, le bon Dieu est né, n'oubliez pas les pauvres ! " Tous descendaient alors avec des corbeilles de gâteaux, et de nougats - car on aime fort le nougat dans le Midi - et ils donnaient aux pauvres le reste du festin ".

 

Comment résister au désir que nous avons depuis longtemps de publier la bûche de Noël de Frédéric Mistral qui a bien voulu correspondre avec nous et nous donner des renseignements si intéressants sur les coutumes de Noël.

 

Cette description si gracieuse, si poétique, faisait primitivement partie du poème de Mireille : l'auteur a cru devoir la supprimer pour éviter les longueurs. (Il faut être bien puissant et bien sûr de soi pour négliger un tel tableau ou le reléguer dans les bas côtés de son œuvre. Lisons, relisons la traduction de ces beaux vers. Quelle naïveté ! Quelle beauté simple et pieuse ! Quelle rusticité pleine de saveur! De plus, quelle noblesse fière ! Oui, c'est ainsi que doit être sauvée Pâme d'un peuple et maintenue la haute tradition d'un pays. Chaque stance est soutenue par un souffle divin ).

 

" Ah ! Noël, Noël, où est ta douce paix ? Où sont les visages riants des petits enfants et des jeunes filles ? Où est la main calleuse et agitée du vieillard qui fait la croix sur le saint repas ?

 

" Alors le valet qui laboure quitte le sillon de bonne heure, et servantes et bergers décampent, diligents. Le corps échappé au dur travail, ils vont à leur maisonnette de pisé, avec leurs parents, manger un cœur de céleri et poser gaiement la bûche au feu avec leurs parents.

 

Du four, sur la table de peuplier, déjà le pain de Noël arrive, orné de petits houx, festonné d'enjolivures. Déjà s'allument trois chandelles neuves, claires, sacrées, et dans trois blanches écuelles germe le blé nouveau, prémice des moissons.

 

Un noir et grand poirier sauvage chancelait de vieillesse. L'aîné de la maison vient, le coupe par le pied, à grands coups de cognée, l'ébranlé et, le chargeant sur l'épaule, près de la table de Noël, il vient aux pieds de son aïeul le déposer respectueusement.

 

Le vénérable aïeul d'aucune manière ne veut renoncer à ses vieilles modes. 11 a retroussé le devant de son ample chapeau, et va, en se hâtant, chercher la bouteille. H a rois sa longue camisole de cadis blanc, et sa ceinture, et ses braies nuptiales, et ses .guêtres de peau.

Cependant, toute la famille autour de lui joyeusement s'agite... - " Eh bien? Posons-nous la bûche, enfants ? - " Allégresse ! Oui ". Promptement, tous lui répondent : " Allégresse. " - Le vieillard s'écrie : " Allégresse ! Que notre Seigneur nous emplisse d'allégresse ! Et si une autre année nous ne sommes pas plus, mon Dieu, ne soyons pas moins ! "

 

Et, remplissant le verre de clarette devant la troupe souriante, il en verse trois fois sur l'arbre fruitier. Le plus jeune prend l'arbre d'un côté, le vieillard de l'autre, et sœurs et frères, entre les deux, ils lui font faire ensuite trois fois le tour des lumières et le tour de la maison.

 

Et dans sa joie, le bon aïeul élève en l'air le gobelet de verre : " 0 feu, dit-il, feu sacré, fais que nous ayons du beau temps ! "

 

Bûche bénie, allume le feu ! Aussitôt, prenant le tronc dans leurs mains brunes, ils le jettent entier dans l'âtre vaste. Vous verriez alors gâteaux à l'huile et escargots dans l'aïoli heurter dans ce beau festin vin cuit, nougat d'amandes et fruits de la vigne.

 

D'une vertu fatidique vous verriez luire les trois chandelles, vous verriez des esprits jaillir du feu touffu, du lumignon vous verriez pencher la branche vers celui qui manquera au banquet, vous verriez la nappe rester blanche sous un charbon ardent et les chats rester muets !