CES VELOS DISPARUS

   

 PNEU MICHELIN

 
     
 

"Par un bel après-midi de 1891, un char à bancs, traîné par des boeufs, arrive à l'usine des frères Michelin à Clermont-Ferrand. Un touriste anglais descend du véhicule avec sa bicyclette dont les pneumatiques sont crevés. La surprise est totale. C'est la première fois que l'on voit une pareille machine à Clermont. Monsieur Edouard Michelin traduit le "Manuel du réparateur", écrit en anglais, et préside lui-même à la réparation. Trois heures pour fendre l'enveloppe caoutchoutée qui maintient la chambre sur la jante, accéder à la chambre, démonter, réparer, recoller puis recoudre le tout. Toute la nuit pour laisser à la dissolution le temps de sécher : c'est une authentique opération chirurgicale. Le lendemain, lorsque le propriétaire vient reprendre son bien, Monsieur Edouard Michelin demande la permission d'essayer l'engin dans la cour de l'usine. Le confort du roulage l'enthousiasme, mais en moins de cent mètres, la réparation cède. - Il faut, conclut-il, que nous fabriquions un pneumatique démontable en quelques minutes par le premier venu ! Trois mois après, le pneumatique démontable en un quart d'heure sort de l'usine Michelin. L'ensemble est fixé par 17 boulons : la crevaison n'est plus une catastrophe, ce n'est qu'un simple incident."

 

 

 

 

La réparation de ces pneumatiques, entoilés et collés sur jante, nécessite trois heures de travail et une nuit de séchage. Edouard Michelin imagine quel pourrait être l'avenir si le pneu devenait facilement réparable.

 

Ce cycliste avec son problème de crevaison éveilla l'intérêt d'Edouard Michelin pour les pneus. Il comprit que les pneumatiques pouvaient devenir un grand succès à condition d'être faciles à réparer. Il eut l'idée de ne pas fixer entièrement le pneu à la roue et imagina une méthode permettant de démonter facilement le pneu. Au début, il raccourcit le temps de réparation à 15 minutes, puis même à 2 minutes.

 

Ce sont trois brevets sur les pneumatiques démontables et réparables pour vélocipède qu'Edouard et André Michelin déposent en juin 1891.


Au patin de frein, succède le pneu démontable pour le vélo.

 

Il fallait bien lancer leur réalisation. Ils équipent de leurs pneus, contre l'avis de l'entraineur du coureur, Charles Terront qui doit participer à la première édition de Paris-Brest-Paris en 1891.

 
     

Charles Terront est donc le seul cycliste muni de pneus démontables sur 210 concurrents représentant 59 marques de pneus pleins. Malgré cinq crevaisons, il remporte l'épreuve avec huit heures d'avance sur son poursuivant, donné pour favori, Jiel Laval qui utilise des bandages pleins. Il parcourt 1208 km à 17 km/h de moyenne, 3 jours et 3 nuits sans dormir sur une machine pesant 21 kg. L'arrivée à la Porte Maillot est un véritable triomphe. (cliquez sur le schéma pour l'agrandir)


"C'est un perfectionnement ? - Non, c'est une révolution " proclame un prospectus.


En 1892 ils organisent la course cycliste Paris-Clermont-Ferrant et parsèment la route de clous pour prouver que la crevaison n'est pas une difficulté insurmontable pour leur pneu démontable. C'est 10.000 cyclistes qui adoptent le pneumatique.

 

 

L'invention du pneu démontable est donc un immense succès.