LES HOMMES DE CHERBOURG | ||||||||
PHILIPPE MIUS D'ENTREMONT 1601-1700 | ||||||||
Baron de Pobomcoup et colonisateur ; Lieutenant-major, procureur du roi Naissance 1601 ou 1609 Cherbourg Décès 1700 ou 1701 Port-Royal ou Grand-Pré Famille Pierre Melanson
Philippe Mius [1] d'Entremont, baron de Pobomcoup était un lieutenant-major, procureur du roi et colon ayant vécu au XVIIe siècle. Il est l'ancêtre des Mius d'Entremont, une importante famille acadienne de la Nouvelle-Écosse. Philippe Mius est né en Normandie, probablement à Cherbourg, vers 1601 ou 1609. Les origines de Philippe Mius sont floues. D'après l'historien Placide Gaudet, il avait des liens avec les Bourbons et il fut fait sieur d’Entremont par Louis XIV. Selon H. Léandre d’Entremont, le titre de noblesse daterait plutôt du XIe siècle, et une branche de cette famille d'origine savoyarde aurait déménagée en Normandie au XVIe siècle.
Son grand père pourrait être Nicholas Mius, né vers 1571, un fidèle compagnon de l'Amiral de Coligny, d'origine Suisse ou Allemande qui choisira de mourir avec son maitre lors du massacre de la Saint Barthélémy le 24 août 1572. Son épouse, Jeanne de Meullon, sera recueillie par la jeune veuve de Coligny, Jacqueline de Montbel d'Entremont qui donnera son nom et ses armes au jeune garçon de Mius. C'est ce dernier qui aurait eu à son tour un fils [2].
En 1649, alors qu'il était capitaine dans un régiment, Philippe Mius épousa Madeleine Hélie (ou Élie) Du Tillet, née en 1626.
Vers 1670, à l'entrée en vigueur du traité de Bréda, le gouverneur Andigné de Grandfontaine s’établit à Pentagouet. D’Entremont fut nommé procureur du roi, poste qu'il garda pendant 18 ans malgré son âge avancé. En 1675, un groupe d'hollandais le força à quitter la baronnie [3]. Il s'établit en 1678 à Port-Royal avec son épouse et deux de ses enfants [3], alors que son fils aîné Jacques reçut le titre de baron de Pobomcoup.
Il décéda à la fin de 1700 ou au début de 1701, âgé de plus de 90 ans. D’après la tradition, il mourut à Port-Royal. Selon Léandre d’Entremont, il serait plutôt mort à Grand-Pré, où il se serait retiré chez sa fille Marie-Marguerite Melanson, qui avait fondé ce village 20 ans plus tôt avec son époux Pierre Melanson.
Famille et postérité
Sa fille Marie-Marguerite, née en France, épousa Pierre Melanson dit La Verdure, fils de Charles Melanson. Ses deux fils, Jacques, né en 1659, et Abraham, de Plemazais (ou Plemarch), né en 1661 ou 1662, épousèrent les filles du gouverneur Charles de La Tour et de Jeanne Motin, Anne et Marguerite. Peu de choses sont connues sur le troisième fils, Philippe, qui épousa en 1707 l'une des filles de Jean-Vincent d'Abbadie de Saint-Castin. Il semble que son autre fille, Madeleine, soit restée célibataire.
Philippe Mius d’Entremont a de nombreux descendants en Acadie. La baronnie de Pobomcoup resta à la famille jusqu’à la déportation des Acadiens. Lors du « Grand dérangement », une partie de ses descendants sont déportés à Cherbourg, un siècle après le départ de leur aïeul, où ils vivent dans le dénuement. Pobomcoup, dont le nom est généralement anglicisé en Pubnico, compte toujours une centaine de familles d'Entremont. Parmi ses descendants figurent l'homme politique Simon d'Entremont (1788-1886), Aldric d'Entremont, actuel préfet d'Argyle et Paul-Émile d'Entremont, cinéaste.
Son château sera prochainement reconstruit au Village historique acadien de Pobomcoup [4]. Une statue à son effigie est déjà située à l'entrée du parc. La statue, haute de 3,6 mètres, fut sculptée sur place dans un tronc de pin par Albert Deveau d'Edmundston. Elle fut offerte par Le Réveil de Pombcoup, la société culturelle locale, au Village en août 1998 à l'occasion du Festival acadien de Pombomcoup-Ouest. Pour le visage, Albert Deveau s'est inspiré d'une aquarelle du Père Maurice LeBlanc. En effet, il n'y a aucun portrait authentique connu de Philippe Mius d'Entremont [5]. | ||||||||
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