HISTOIRE DE PECHES
  LA PECHE A LA SOLE
         
 

La pêche à la sole

Texte : Jean Lepigouchet
Avec la participation de Jacques Bosquet et de Marcel Danis

 

Il existe une pêche qui passionne la côte ouest du département de la Manche depuis la nuit des
temps, c’est celle pratiquée par les "bassiers" de Granville à Agon-Coutainville qui vont débusquer le poisson plat, en particulier la sole, avec de curieux engins parfois montés sur roulettes pour rendre le trajet moins pénible.
 
La technique consiste à tirer, en reculant, un râteau dont les dents, en pénétrant dans le sable,
vont "lever" les soles. Ce râteau ne doit pas faire plus de 1m30 de largeur ; les dents, espacées au minimum de 7cm, doivent être droites et ne pas accrocher le poisson (toute dent- hameçon est proscrite). La prise s’exécute à la main, ce qui demande un certain savoir-faire. Il faut éviter de repasser sur les traces d’autres râteaux.


La sole commune (solea solea) vit sur les fonds sableux parfois caillouteux et encombrés de
crépidules ; à marée basse, on en trouve aussi bien à sec que dans l’eau.

 
 
         
 

L’attraper à la main à sec est relativement facile mais dans l’eau c’est une autre histoire !
Dès qu’une sole est levée, il faut immédiatement stopper son râteau : soit la sole reste dedans,
soit, parfois nerveuse, elle va s’enfouir à quelques mètres ; une nouvelle traque commence.
Il faut alors la retrouver en fouillant délicatement à la main l’endroit supposé de son enfouissement, identifier le sens dans lequel elle se trouve, remonter très doucement vers la tête (la peau est rugueuse lorsque l’on va vers la tête), passer le creux de sa main sous la tête et serrer... si elle veut bien se laisser faire !

 

Le râteau à soles

 

Largeur maximale à son extrémité : 130 centimètres. Cette extrémité est composée de dents non piquantes d’une longueur maximale de 20 centimètres et espacées de 7 centimètres au minimum