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La pêche de la palourde dans la région de Granville Jean Lepigouchet
Dans le Sud Manche, il existe quatre sortes de palourdes: la palourde européenne, la palourde rose, la palourde bleue appelée communément « coque bleue » et la palourde japonaise introduite involontairement par l’élevage qui s’est développé il y a une petite trentaine d’années.
Les « puristes » recherchent toujours la palourde européenne(Venerupis decussata ou Ruditapes decussatus) qui trahit sa présence par deux petits trous bien ronds écartés de quelques centimètres | Coque bleue. Le Val de Saire vu par Ph L | |||||||
Force est de reconnaître qu’elle est devenue assez rare, probablement parce que son pouvoir de reproduction n’est pas très important contrairement à sa cousine japonaise (Ruditapes philippinarum) qui a littéralement envahi nos côtes.
Selon les endroits, la marque de la japonaise n’est pas la même : sur la côte on la repère par une petite dépression, souvent auprès d’une petite pierre et par un ou deux trous rapprochés; à Chausey, la marque de la japonaise se rapproche de celle du manche à couteau en plus petit. Les palourdes, comme tous les coquillages fouisseurs, filtrent l’eau de mer par leur siphon pour se nourrir et respirer ; le siphon de la japonaise ne se divise en deux qu’à son extrémité supérieure alors que celui de l’européenne est nettement séparé en deux parties qui s’écartent dès la base, expliquant la différence de marque. Une petite griffe à dents suffit pour déterrer l’animal voire le couteau à palourde et même le doigt pour la japonaise qui se situe en général à une profondeur moindre que l’européenne.
La palourde bleue (Venerupis pullastra) ou coque bleue a une coquille plus lisse et moins striée que ses consœurs ; sa couleur est en rapport avec le milieu dans laquelle elle vit : bleue souvent mais aussi couleur sable; on ne la considère pas comme une vraie palourde. Elle faisait l’objet, il y a quelques années, d’une pêche importante ; les gens venaient de loin la pêcher. Elle est nettement en diminution sans qu’on en sache vraiment la raison (maladie ? Concurrence de la japonaise ? Mystère…). | ||||||||
Aujourd’hui, on en trouve encore un peu sur les bancs sablo-vaseux où elle se repère à la « pissée », ce petit jet d’eau qu’elle expulse à la moindre alerte, trahissant ainsi sa présence ; tout comme d’ailleurs la palourde rose (Venerupis rhomboïdes) qui cohabite souvent avec les praires.
Ces quatre palourdes ont un intérêt culinaire certain | Coque bleue. Le Val de Saire vu par Ph L | |||||||