LES PLANTES QUI NOURRISSENT
  7. ORGE (Hordeum distichum)
         
 

 ORGE (Hordeum distichum)

 

– Les orges sont caractérisées par leur inflorescence, qui n’est pas un épi composé comme le froment, mais un épi de cymes. L’axe central ondulé est constant, mais la disposition des épillets est variable ; ils sont réunis par trois dans chaque dent du rachis. Les glumes sont très étroites, les glumelles très grandes et l’inférieure longuement aristée dans les fleurs fertiles ; c’est ce qui constitue les barbes d’orge. Le fruit est le plus souvent soudé avec les glumelles ; quelquefois cependant il est nu. Suivant le nombre de fleurs fertiles dans chaque épillet, on distingue des orges distiques (à deux rangs) et des orges hexastiques (à six rangs).

 

Dans les orges hexastiques, si les épillets médians restent plus petits que les latéraux, on a l’orge commune ou l’orge canée. L’orge est la céréale cultivée entre les limites géographiques les plus étendues ; on la trouve à Lulea par 67° de latitude nord où elle peut mûrir en 60 jours ; en Afrique, elle résiste mieux que l’avoine à la sécheresse, et elle est utilisée pour la nourriture des chevaux. L’orge vient à peu près sur tous les terrains, pourvu qu’ils soient sains, profonds et substantiels. En terrains humides et acides, les rendements ne sont jamais bien élevés. Comme les orges de printemps parcourent vite leurs phases de végétations, il faut donner des engrais bien appropriés et vite assimilables. C’est une plante moins épuisante que le blé ; aussi, souvent, dans l’assolement triennal, la fait-on succéder à cette plante sans donner au sol une nouvelle fumure.

 
 
       
   
PLANTES QUI NOURISSENT

PLANCHE I  -7 ORGE

 
       
 
 
 

L’orge est cependant une des plantes capables de payer amplement les fumures complémentaires qu’on lui accorde. Le choix des semences est très important ; il faut s’attacher à ne semer que des graines bien pures, bien jaunes, du poids de 65 kilogrammes pour les orges d’hiver et de 70 kilogrammes pour les orges de printemps. Il faut rejeter les grains bruns ou noirs ou piqués de points noirs à leur surface. Les orges d’hiver se sèment en septembre et en octobre. Au printemps on sème dès février quand la chose est possible. Quand les semailles sont tardives, l’orge monte irrégulièrement ; l’épiaison est alors moins bonne.

 

L’orge se récolte sous le climat de Paris dans le courant de juillet ; les orges de printemps ne se moissonnent que dans le mois d’août. Le moment de couper est indiqué par la coloration particulière que prennent les tiges, par l’inclinaison de plus en plus grande des épis vers le sol, par la consistance des grains. Après la coupe, il faut lier aussi rapidement que possible, car les moindres pluies déprécient beaucoup la qualité du grain ; il devient, sous l’action de l’eau, terne, jaune soufre. Par le battage, les barbes sont parfaitement enlevées quand on soumet la céréale à l’action des machines perfectionnées, possédées par la grande culture (J. Tribondeau).En France, il y a environ un million d’hectares cultivés en orge.

La farine de l’orge ne contient que peu de gluten ; aussi ne donne-t-elle qu’un pain lourd, de digestion difficile et désagréable au goût.

En médecine, on emploie la tisane d’orge comme adoucissant. On se sert surtout d’orge mondé, c’est-à-dire débarrassée de ses enveloppes. Si le grain est en outre débarrassé de son tégument propre, il devient un peu arrondi, il est dit alors perlé.

Le principal usage de l’orge est la fabrication de la bière. On fait subir aux grains un commencement de germination pour transformer une bonne partie de l’amidon en sucre. Puis on fait sécher au four pour avoir le malt. En traitant par l’eau, on obtient un jus sucré que l’on fait fermenter en y ajoutant de la levure de bière. Généralement, on y ajoute divers aromates et notamment du houblon (voir pl. IV, fig. 25). Après fermentation, on obtient de la bière.