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Je ne sais si vous avez remarqué combien nous sommes susceptibles, pointilleux et même vindicatifs lorsque nous envisageons notre amour-propre personnel et enclins au contraire au sans-gène frisant l'inconvenance du moment qu'il s'agit de ménager autrui.
- Miss, appelait sévèrement une jeune fille du meilleur monde en s'adressant à une levrette en paletot, viens ici !
| SAGERS 1910 | |||||||||
Plus loin, deux jeunes gens lançaient des cailloux à un énorme danois :
Je ne sais quelle était la couleur des idées des demoiselles anglaises, des sujets turcs et des compatriotes de Moulay-Hafid qui entendaient ces appellations incongrues. Mais je m'imaginais assez facilement quelle serait la nôtre si, voyageant en Angleterre, nous entendions appeler les chiennes « Mademoiselle », si voyageant en Turquie nous entendions appeler les chiens « Français » si, voyageant au Maroc, nous subissions qu'on leur applique le surnom de « Poincaré ».
Et ce n'est pas tout. Combien rencontrez-vous de gens qui, à haute voix, raconteront qu'ils ont été décavés la veille au soir par une espèce de « Grec » ! Combien d'autres ne manqueront jamais de comparer un homme trop chargé de bijoux à un « rasta péruvien » ! Combien qui, pour dépeindre un rustaud malpropre, le traiteront de « sale moujik » | ||||||||||