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Dagobert avait trois fils qui, tous les trois, après lui, sont montés sur le trône : Sigebert, né en 630, Chlodowig II, né en 634, et Thierry III. Le nom de Dagobert, en langue franque, signifie brillant comme le jour ; Sigebert signifie brillant par la victoire ; Chlodowig signifie illustre guerrier, et Thierry brave parmi le peuple.
A la suite du grand festin durant lequel l’ermite et saint Amand avaient parlé, une maladie de langueur s’était emparée de Dagobert ; mais les soins de ses amis prolongèrent sa vie de quelques années.
Il était rentré tout à fait dans les chemins de sagesse et de justice. Le royaume était heureux. Tout à coup on vit dépérir le roi : il s’arrêta, à cause de sa faiblesse, dans sa métairie d’Épinay-sur-Seine, et, le 19 janvier 638, il rendit l’âme à Saint-Denis où il s’était fait transporter.
Un peu avant de mourir, lorsqu’il eut congédié ses amis, Dagobert avait fait venir ses chiens et les avait caressés doucement : « Il n’y a si bonne compagnie qui ne se quitte, » leur dit-il. Par un article de son testament, Dagobert les léguait à saint Éloi, avec prière de les soigner toute leur vie et de ne les plus mener à la chasse. Saint Éloi accomplit religieusement la volonté du roi.
Funérailles de Dagobert.
Aussitôt que le roi fut mort, commença la cérémonie des funérailles. On avait coutume, en ce temps-là, de tenir prête pour l’heure de la mort une statue du roi, faite de bois et de cire, parfaitement bien peinte, de grandeur naturelle, et vêtue de la même manière que le roi s’habillait en santé. Cette effigie, pendant trois jours et trois nuits, représentait le roi défunt et recevait les hommages de ses serviteurs. On prit donc la statue royale, on la leva le matin, on la mit dans la chambre du Conseil, on la promena dans le chariot du roi, et on lui servit les plats qu’aimait Dagobert.
César, Hercule et Bellérophon, qui se faisaient vieux, mais qui portaient bien leur vieillesse, furent induits en erreur lorsqu’ils virent cette effigie de leur maître ; ils jappèrent joyeusement. Ce spectacle fit pleurer les serviteurs du roi.
A quoi bon essayer de peindre la douleur des Parisiens lorsqu’ils apprirent la mort du roi, la douleur des moines de Saint-Denis, et celle des porteurs de sel qui, suivant le droit de leur corporation, portèrent le corps du roi de son lit de mort jusqu’en sa tombe ? Sur cette tombe, on a longtemps admiré un bas-relief qui représentait une scène miraculeuse. C’est ici le lieu de rappeler ce qui se passa peu de temps après la mort de Dagobert, et d’invoquer le témoignage des Grandes Chroniques de France, conservées avec l’oriflamme dans le trésor de la basilique de Saint-Denis. | ||||||||
Mort de Dagobert (639). Chronique des empereurs, XVème siècle | ||||||||