MARECHAUX D'EMPIRE

MARECHAL MACDONALD (1765-1840)

         
 

BIOGRAPHIES

DES MARECHAUX D'EMPIRE

Extrait du dictionnaire

Larousse du dix-neuvième siècle

 

Je ne suis pas assez riche pour récompenser

vos divers services. Je vois maintenant

comme on m’avait trompé sur votre compte ! Maréchal, donnez-moi la main et embrassez-moi.

 

                            Napoléon Bonaparte

 

Maréchal MACDONALD (Jacques-Etienne-Joseph-Alexandre), duc de Tarente, maréchal et pair de France, né à Sedan en 1765, d’une famille écossaise venue en France à la suite des Stuarts, mort en 1840. Il fit ses premières armes dans le régiment irlandais de Dillon, pendant la campagne de Hollande en 1784, et conquit le grade d’officier, qui lui fut conservé par la République.

 

Maréchal Macdonald

 
         
 

Fait capitaine après la bataille de Jemmapes, où il se distingua particulièrement il parcourut rapidement les autres grades jusqu à celui de colonel. Bientôt nommé général de brigade (1795), et commandant en cette qualité à l’avant-garde de l’armée du Nord sous Pichegru, il poursuivit, depuis Valenciennes jusqu’au delà de l’Ems, les Anglais commandés par le duc d’York, passa le Wahal sur la glace, sous le feu des batteries ennemies, et fit prisonnière la flotta hollandaise (1795). Ce fait d’armes, unique dans l’histoire, lui valut sa nomination au grade de général de division (1796). Après avoir servi en Allemagne et en Italie, le général Macdonald fut nommé gouverneur de Rome et des Etats de l’Eglise (1798). A l’approche de Mack, il évacua Rome et fut attaqué à Otricoli. Le général ennemi, dont l’armée était de 80.000 hommes fut battu et mis en déroute par 25.000 Français réunis sous les ordres de Championnet, et dont Macdonald commandait le principal corps. Devenu général en chef de l’armée des Alpes après l’arrestation de Championnet (1799), Macdonald achevait de soumettre le royaume de Naples, lorsque les avantages remportés par Souvarov dans la haute Italie l’obligèrent à évacuer les Etats napolitains. Il traversa la Toscane, alors qu’on le croyait cerné, et culbuta l’ennemi, puis disputa pendant trois jours à Souvarov la victoire de la Trebbia (juin 1799), et parvint à opérer, près de Gènes, sa jonction avec Moreau. A la suite de cette campagne, qui l’avait placé si haut dans l’estime publique, il fut employé à l’intérieur et eut le tort grave d’aider puissamment Bonaparte lors du funeste coup d’Etat du 18 brumaire. Après la bataille de Marengo, il reçut le commandement de l’armée des Grisons, eut à vaincre mille obstacles pour parvenir jusqu’au Splügen et chassa les Autrichiens de poste en poste sur une ligne de 60 lieues de montagnes (1801). Peu après, Macdonald fut envoyé comme ministre plénipotentiaire au Danemark, où il resta jusqu’en 1803. Disgracié lors de l’affaire de Moreau, dont il prit la défense, ce ne fut qu’en 1809 qu’il reprit du service. Mis alors à la tète d’une division en Italie, il passa l’Isonzo, chassa les Autrichiens de la position de Goritz, concourut à la victoire de Raab, et rejoignit Napoléon près de Vienne. A Wagram, sur le champ de bataille, il fut fait maréchal pour avoir décidé le succès de la journée en enfonçant le centre de l’armée ennemie, que protégeaient 200 pièces de canon, et à son retour à Paris il reçut le titre de duc de Tarente (1810). Envoyé ensuite en Catalogne, il s’empara de la place de Figuières (1811), payant partout de sa personne. Dans la campagne de Russie, il eut le commandement du 10e corps. Il passa le Niémen à Tilsitt, s’empara de Dunabourg et occupa la ligne de Riga. Après avoir, pendant près d’un mois, livré sous cette ville de sanglants combats, le 10e corps fut obligé de se replier par suite des désastres de la grande armée. Le 13 décembre 1813, Macdonald était abandonné devant l’ennemi par les Prussiens du général York, placés sous ses ordres, et cependant il soutenait vigoureusement les attaques des Russes, et faisait sa retraite sans être entamé. En 1813, ayant rencontré ces mêmes Prussiens du général York, il les battit à Mersebourg. A Lutzen, à Bautzen et à Leipzig, il se conduisit glorieusement ; plus heureux que Poniatowski, il traversa l’Elster à la nage. Il eut encore part à la victoire de Hanau, où les Français écrasèrent une partie des troupes germaniques qui venaient de les trahir. Pendant la campagne de 1814, il soutint sa grande renommée militaire, et suivit Napoléon à Fontainebleau. Aussitôt après l’acte d’abdication, il donna son adhésion au nouvel ordre de choses, et il accepta la pairie le 4 juin 1814. Au retour de l’île d’Elbe, le duc de Tarente. quitta Paris avec Louis XVIII dans la nuit du 19 au 20 mars 1815 et, après l’avoir accompagné jusqu’à Menin, il revint à Paris, refusa de servir l’Empereur, et fit son service dans la garde nationale comme simple grenadier. Enfin, après Waterloo, il reçut la mission de licencier l’armée de la Loire ; il fut nommé peu de temps après grand chancelier de la Légion d’honneur, dignité qu’il conserva jusqu’en 1831. Les honneurs de tout genre dont le combla le gouvernement de la Restauration ne l’empêchèrent pas de faire preuve, à la Chambre des pairs, d’une réelle indépendance. Après la Révolution de 1830, comme sa santé s’était sensiblement affaiblie, il se retira dans sa terre de Courcelles, où il resta presque constamment jusqu’à sa mort. Il s’était marié trois fois. De sa dernière femme, Mlle de Bourgoing, il eut un fils, qui hérita de son titre et fut, sous le second Empire, chambellan et membre du Corps législatif.