MARECHAUX D'EMPIRE
 

MARECHAL BERTHIER (1753-1815)

         
 

BIOGRAPHIES

DES MARECHAUX D'EMPIRE

Extrait du dictionnaire

Larousse du dix-neuvième siècle


En vérité je ne puis comprendre comment il a pu s’établir entre Berthier et moi une relation qui ait quelque apparence d’amitié. Je ne m’amuse guère aux sentiments inutiles, et Berthier était si médiocre que je ne sais pourquoi je m’amusais à l’aimer. Et cependant, au fond, quand rien ne m’en détourne, je crois que je ne suis pas tout à fait sans quelque penchant pour lui.

 

Si j’avais eu Berthier, je n’aurais pas eu ce malheur. [Waterloo]

 

                    Napoléon Bonaparte

 

Maréchal Berthier

 
         
 

Maréchal BERTHIER (Alexandre), maréchal de l’Empire, prince de Neufchâtel et de Wagram, né à Versailles en 1753, mort en 1815, entra à dix-sept ans dans le corps royal d’état-major, et fit ensuite la guerre d’Amérique avec La Fayette et Rochambeau. En 1789, il fut nommé major général de la garde nationale de Versailles, poste dans lequel il donna de nombreuses preuves de dévouement à la famille de Louis XVI. Il devint ensuite chef d’état-major du général Luckner, fit avec distinction les campagnes de la Vendée, et passa en Italie, en 1796, comme chef d’état-major de l’armée. Il s’attacha alors au général Bonaparte, le suivit en Egypte, le seconda au brumaire, fut nommé ministre de la guerre, puis général en chef de l’armée d’Italie, organisa le gouvernement du Piémont et conclut la paix avec l’Espagne. Dès lors, son histoire se lie intimement à celle de Napoléon, qu’il suivit dans toutes ses campagnes, en qualité de chef d’état-major général de l’armée, et qui le combla de bienfaits. Berthier fut nommé successivement maréchal de l’Empire, grand veneur, prince souverain de Neufchâtel, prince de Wagram, duc de Valengin, et épousa la nièce du roi de Bavière. Il était l’ami et le confident de Napoléon. Il n’en fut pas moins l’un des premiers à reconnaître Louis XVIII, qui le nomma pair de France et capitaine d’une compagnie de ses gardes du corps. Le retour de l’île d’Elbe le jeta dans la plus cruelle incertitude. Napoléon, qui ne pouvait croire à son ingratitude, lui avait écrit pour lui faire part de son projet : Berthier ne lui répondit point ; il voulut rester neutre et se retira a Bamberg, où il se tua peu de temps après, en se précipitant d’une fenêtre dans un accès de fièvre chaude. Suivant une autre version, six hommes masqués auraient pénétré auprès de lui, et l’auraient précipité dans la rue, où il fut relevé expirant. Des enthousiastes virent dans cette mort tragique le doigt de Dieu ; d’autres ont pensé que la main des hommes n’avait pas été étrangère au miracle. Cet événement mystérieux est resté un problème historique, qui jamais peut-être ne sera nettement résolu, attendu le nombre de versions contradictoires et les noms des personnages qu’on a soupçonnés, probablement sans aucun fondement. Berthier fut extrêmement utile à Napoléon, dont il saisissait rapidement la pensée, et dont il reproduisait les plans avec une admirable précision, Mais ses talents, son mérite étaient spéciaux et techniques ; dans les occasions où il fut chargé du commandement d’une armée, il resta toujours au-dessous de sa mission. Il a publié des Relations de batailles et de campagnes, et a laissé des Mémoires. – Napoléon-Louis-Joseph-Alexandre BERTHIER, son fils, prince de Wagram, né à Paris en 1810, hérita de la pairie a la mort de son père, fut du petit nombre de ceux qui refusèrent de prendre part aux débats du procès fait au prince Louis-Napoléon (futur Napoléon III), et a été nommé sénateur en 1852. Il a épousé la fille du comte Clary, cousine germaine de la reine douairière de Suède.

(Extrait du dictionnaire Larousse du dix-neuvième siècle)

 

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