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L’Afrique de l'Est 1
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L’Afrique De l'Est 1 | ||||||||
MADAGASCAR | ||||||||
Rappel historique entre 1890 et 1970
Grand comme la France, le royaume de Madagascar conclut un traité de protectorat avec la France en 1885 et le rompt en 1894. Une expédition militaire est organisée. Les troupes débarquent à Mahajunga et n’atteignent Tananarive que huit mois plus tard, ayant perdu 40 % de l’effectif, (20 000 hommes) le long de la piste par maladie ou épuisement. L’impréparation était manifeste. La reine Ranavalona lll accepte un nouveau traité de protectorat.
En 1896, l’annexion est réalisée. Gallieni, secondé un temps par Lyautey, est le premier gouverneur. Il pacifie en réprimant quelques soulèvements et organise en créant des subdivisions, en s’appuyant sur des cadres malgaches, en décrétant une assistance médicale gratuite et en ouvrant des écoles pour instituteurs, médecins, sage-femmes…
Routes et lignes de chemin de fer sont ouvertes. Les ports sont aménagés. Agriculture et élevage permettent d’exporter. L’administration encourage les petites exploitations agricoles malgaches.
Mais les aspirations à l’indépendance, à la reconnaissance d’une culture malgache se font de plus en plus pressantes à partir de 1918 mais restent en veilleuse pendant le Deuxième Conflit mondial. D’ailleurs l’administration française opte pour le régime de Vichy et il faudra le débarquement de troupes anglaises et sud-africaines pour que l’île revienne à la France Libre.
La Conférence de Brazzaville en 1944 suscite de grands espoirs chez les nationalistes. La déception qui suit est à l’origine du soulèvement populaire de 1947 qui est réprimé sévèrement. Dès lors, les événements conduisant à l’indépendance vont s’enchaîner.
En 1951, une assemblée territoriale élue au suffrage universel est organisée sur la base d’un double collège. Un Grand Conseil assiste le haut-commissaire.
La loi-cadre de 1956 dote le territoire d’un conseil de gouvernement présidé par le gouverneur de la colonie et dont les ministres sont nommés par l’assemblée territoriale élue au suffrage universel avec un collège unique. En 1958, l’adhésion à la Communauté française est approuvée . En 1960, Madagascar accède à l’indépendance et est admis dans l’Organisation des Nations unies.
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Epoque coloniale | ||||||||
De Louis XIV à la Révolution française, l'administration coloniale malgache dépend très indirectement des rois de France. L'évangélisation est assurée tout d'abord par les Anglais protestants, premiers occupants, puis par les Français, catholiques.
Ce n'est véritablement qu'au XIXe siècle, lors du partage de l'Afrique par les Européens à la conférence de Berlin (1884-1885), que sonne le glas de l'expansion et de l'indépendance du Royaume de Madagascar. Les politiciens malgaches jouaient jusqu'alors sur les rivalités des puissances occidentales pour conserver leur souveraineté. Le traité de Berlin attribue l'île à la France (sa seule position stratégique face aux Anglais, dans l'Océan Indien). La France signe alors un traité avec le Royaume de Madagascar qui repose sur l'ambiguïté de la langue malgache et qui ne donne théoriquement aucun droit à la République Française sur le Royaume de Madagascar. Mais, au fil des incidents diplomatiques, la France mène une politique de plus en plus agressive, puis entreprend la conquête de l'île.
La conquête française
La conquête de l'île par la France se déroule sans difficultés et presque sans combat. Le premier ministre malgache de l'époque avait vainement tenté de préparer la guerre, ou plutôt la défense, en cherchant un instructeur européen pour former une nouvelle armée professionnelle. Mais, en 1896, au début du conflit, le chef du gouvernement malgache ne se fait pas d'illusions sur l'issue des combats face à une armée occidentale, qu'il suppose moderne et entraînée. En fait, il comptait davantage sur l'insurrection populaire.
Le débarquement se fait sans encombre. Le Premier ministre envoie alors dans des forts militaires les 60 000 hommes de l'armée de réserve malgache, encadrés par des officiers, seuls professionnels de cette armée. Les nombreuses désertions affaiblissent l'armée malgache. De son côté, le gouvernement français envoie une armée de conscrits mal préparés qui progresse très lentement, la maladie faisant des ravages. On parle de 30% de pertes liées aux maladies tropicales Finalement, au premier coup de canon sur la capitale Antananarivo, la reine Ranavalona III fait hisser le drapeau blanc.
Les débuts de l'administration française
L'indépendance et l'expérience socialiste
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Empire britannique prend possession de l'île de Madagascar pendant l'opération Ironclad, avant de la remettre aux Français libres en décembre 1942.
En mars 1947, l'Insurrection malgache éclate, qui entraîne une répression sanglante par l'armée française ayant fait plusieurs dizaines de milliers de morts, les chiffres oscillant, selon les sources, entre une dizaine de milliers et 89 000 d'après Jacques Tronchon. Cependant, c'est la presse française qui avança souvent le chiffre de quatre-vingt mille morts. Jean Frémigacci, maître de conférence à Paris I et Madame Rabearimanana, professeur à l’Université de Tananarive montrent qu'il y eut : Cent quarante (140) Français et deux mille (2000) Malgaches tués par les insurgés ; Entre mille (1000) et deux mille (2000) Malgaches tués par les autodéfenses européennes ; Enfin, entre cinq mille (5000) et six mille (6000) insurgés malgaches tués par l'armée française.
Territoire d'outre-mer de 1946 à 1958, Madagascar obtient un premier niveau d'autonomie le 10 octobre 1958, en tant que République Malagasy au sein de la Communauté française. Puis elle accède à l'indépendance le 26 juin 1960.
Le 14 octobre 1960, Philibert Tsiranana est élu premier président de la République autonome malgache. La première République de Madagascar reste très étroitement liée à la France par les accords de coopération. Le président Tsiranana, critiqué par la population pour son soutien aux intérêts français, fait face à une contestation grandissante (en particulier la grève des étudiants menée de la capitale vers les provinces) et quitte le pouvoir en 1972.
Il donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa qui décide d'organiser un référendum afin d'officialiser son pouvoir pour une période transitoire. Le référendum l'ayant plébiscité, il crée un gouvernement d'union nationale, qu'il dirige jusqu'en 1975, avant de passer le flambeau au populaire colonel de gendarmerie Richard Ratsimandrava. Ce dernier est assassiné au bout d'une semaine, le 11 février 1975 à 20 heures. Après l'assassinat du général Ratsimandrava, Madagascar a été dirigé par un Comité national de direction militaire présidé par le général Andriamahazo.
Le 14 juin 1975, Didier Ratsiraka est nommé chef de l'État et du gouvernement. Le Comité national de direction militaire est alors remplacé par un Comité national de la révolution. Le 21 décembre 1975, les Malgaches ont approuvé par vote référendaire la Charte de la Révolution socialiste et la nouvelle Constitution instituant la Deuxième République avec Didier Ratsiraka comme président. Le 30 décembre 1975, le capitaine de frégate Didier Ratsiraka proclama la République démocratique de Madagascar. En mars 1976, il créa le parti Avant-Garde de la Révolution malgache (AREMA). Par la suite, il entreprend de s'aligner sur la position du bloc soviétique, tout en étant l'un des militants actifs du non-alignement. En 1976, le gouvernement termine l’expulsion de l'armée française et ferme les ambassades et consulats. Ratsiraka instaure le franc malgache (FMG) et délaisse le Franc CFA. L'État contrôle tous les échanges avec l'extérieur. Vers la fin des années 1980, après plus de 10 ans d'expérience socialiste, il est contraint d'engager le pays sur la voie d'un libéralisme prudent.
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