PROVINCES & DEPARTEMENTS EN 1790

   
  LORRAINE
         
 
 
 
     
 
 
 
     
 
 
 
     
 

Ancienne province

Département (nouveau)

Ville principale

Lyonnais

42 - Loire

69 - Rhône

Saint Etienne

Lyon

 
         
 

VIEILLES PROVINCES DE FRANCE
   
  LE LYONNAIS    -6
         
 

Lyonnais (Lyon) : Cette province trouve son origine dans le comté de Lyon (RF:1313).

Le Lyonnais est une ancienne province de France, située dans le sud-est de l'actuel département du Rhône. 

 
     
 

Le Lyonnais était lui même subdivisé en trois provinces :  

  -Le Plat pays de Lyonnais, qui correspond aux monts du Lyonnais. L'adjectif plat ne désigne pas ici le relief, qui est de moyenne montagne, mais le fait que cette province n'était pas considérée comme privilégiée et était notamment assujettie à la taille ;  

  -La ville de Lyon, non taillable  

  -Le Franc-Lyonnais, petite province non taillable, située au nord de Lyon, le long de la Saône.


Deux autres provinces formaient avec le Lyonnais le « gouvernement du Lyonnais » :Le Forez & le Beaujolais 

 
 
 

 

     
 
     
 

Histoire (WIKIPEDIA)

 

Beaujolais

 

En 1898, Claudius Savoye, instituteur en Beaujolais, écrit un ouvrage qui fait référence sur le Beaujolais préhistorique.

 

Le Beaujolais fut d'abord une baronnie qui était possédée au IXe siècle par Guillaume, comte du Lyonnais et du Forez, mort en 900. À sa mort, la baronnie échut à son fils Bérard qui le premier porta le titre de sire de Beaujeu. Cette première maison s'éteignit en 1265, en la personne de Guichard V.

 

Isabeau, son héritière, épousa Renaud, comte du Forez, qui devint chef d'une nouvelle maison de sires de Beaujeu, parmi lesquels on remarque Édouard Ier, maréchal de France. La baronnie de Beaujeu passa, vers 1400, dans la maison de Bourbon, par la cession qu'en fit Édouard II à Louis II de Bourbon, son oncle. Un des descendants de celui-ci, Pierre II de Bourbon, sire de Beaujeu, épousa Anne de France, fille de Louis XI, connue sous le nom de Dame de Beaujeu.

 

 

«Carte du Lyonnais» par Oie blanche

 

Partie méridionale du gouvernement général de Bourgogne où se trouvent les bailliages d'Autun, et de Challon, le Mâconois, la Bressedivisés en leurs mandemens. Gouvernement general du Lyonois divisé en Lyonois, Forez et Beaujolois, Vaugondy

 
         
 

En 1522, le Beaujolais, confisqué au connétable de Bourbon, fut donné à Louise de Savoie, mère de François Ier. Réuni à la couronne en 1531, il fut rendu en 1560 par François II, à Louis III de Montpensier, héritier du Connétable. Marie de Montpensier le porta en dot, en 1626 à Gaston d'Orléans, dont la fille, la célèbre Grande Mademoiselle, le légua à Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV.

 

Le Beaujolais, érigé en comté, resta depuis dans la maison d'Orléans. Le dernier prince qui ait porté le titre de comte du Beaujolais fut Louis Charles d'Orléans, le troisième frère du roi Louis-Philippe Ier, né à Paris en 1779 et mort à Malte en 1808.

 

C'est du Beaujolais que démarrent les premières dépradations commises par la bête du Lyonnais, qui fera une trentaine de victimes entre 1754 et 1756.

 
 
         
 

Le Franc-Lyonnais

 

Le Franc-Lyonnais était un ancien pays du Duché de Savoie puis du Royaume de France sous l'Ancien Régime.

 

Situé sur une étroite bande sur la rive gauche de la Saône, il était constitué de treize paroisses, formant deux parties :

Partie méridionale, à partir du rempart nord de Lyon : la-Croix-Rousse; Cuire; Fontaines-sur-Saône; Fontaines-Saint-Martin; Rochetaillée-sur-Saône; Fleurieu-sur-Saône; Vimy. À partir de 1665, Vimy est promue capitale et renommée Neuville, en l'honneur de Camille de Neuville de Villeroy, seigneur de la paroisse et archevêque de Lyon; Genay, la première capitale de la province; Bernoud ; Saint-Jean-de-Thurigneux.

Partie septentrionale, enclavée dans la Principauté de Dombes: Saint-Bernard-d'Anse, autrefois Saint-Barnard; Saint-Didier-de-Formans; Riottier.

 

 

Le Franc-Lyonnais

 

 
         
 

Le Franc-Lyonnais tire vraisemblablement son origine de terres appartenant à l'Église de Lyon. Après s'être placée sous la protection du comte de Savoie, en 1398, la province est réunie au royaume de France vers 1475, tout en restant une province réputée étrangère et sise en terre d'Empire, le Franc-Lyonnais passe en 1556 un contrat avec la monarchie, garantissant ses privilèges, principalement l'exemption de la taille et des aides. Toute histoire politique du Franc-Lyonnais est celle de la défense de ces privilèges, que la monarchie essaie de reprendre au XVIIIe siècle, par l'action de ses intendants.

 

Lors de l'organisation de la France en départements, en 1789, le Franc-Lyonnais est séparé entre les départements du Rhône-et-Loire et de l'Ain.

 
     
  Le comté de Forez

 

Les sources historiques relatives au Forez sont bien connues et ont été intégralement publiées sous le titre de "chartes du Forez".

 

Le Forez intégra vers 955 le royaume du Bourgogne, probablement apporté en dot lors du mariage de Mathilde de France avec Conrad de Bourgogne. Dès lors, un conflit chronique entre l'autorité comtale en Forez et l'Église de Lyon sur la question des droits sur Lyon et le lyonnais perdura jusqu'à la fin du XIIe siècle.

 

En 1167, Guigues II de Forez élevé sous la protection du roi, rendit hommage à Louis VII pour l'ensemble des places fortes qu'il occupait pour le roi en Forez.

 

Après une première transaction rétablissant les droits du comte sur Lyon, fut conclue en 1173 la permutatio, l'acte de vente de la majeure partie des possessions lyonnaise du comte, accord qui fut ratifié par le roi de France et le pape. Le comte de Forez renonçait à ses prétentions sur toute la rive gauche de la Saône, tout en assurant très probablement l'accession future de son fils cadet Renaud de Forez à l'archevêché de Lyon.

 

Dès le début du XIIe siècle, le Forez paraît dans les chartes avoir été une terre "libre" où l'achat, la vente et la transmission des terres se faisait, moyennant les droits en usage, en toute liberté. De même, les sources ne portent pas mention d'un quelconque système de servage.

 

Le titre de capitale du comté est retiré à la ville de Feurs, le 6 mai 1441, par lettres patentes de Charles Ier de Bourbon, 5e duc de Bourbon, duc d'Auvergne, comte de Forez et comte de Clermont (en Beauvaisis), et accordé à la ville de Montbrison. Ce transfert de capitale est confirmé, l'année suivante, par d'autres lettres patentes signées à Moulins. Toutefois, l'antique cité continuera à jouer un certain rôle dans la vie du fief comtal.

 

Trois dynasties de comtes se succédèrent dans le Forez ; la dernière fut celle de Bourbon, à laquelle le Forez échut par le mariage de Louis II, duc de Bourbon, avec Anne de Forez, dauphine d'Auvergne, seule héritière de ce comté. Après la défection du connétable Charles III (1523), le Forez fut confisqué et peu après (1531) il fut réuni à la couronne de France.

 

De la Révolution à nos jours

 

Lors de la Révolution française, la province du Forez fut intégrée dans un éphémère département de Rhône-et-Loire (1790-1793) qui reprenait les limites territoriales de la généralité de Lyon. Ce département eut une histoire très courte car, suite au Soulèvement de Lyon contre la convention

 

Fichier:Blason ville fr Lyon (Rhone).svg

 

HERALDIQUE

 

Les armoiries attribuées à l'ancienne province du Lyonnais sont identiques à celles de la ville de Lyon, la province du Lyonnais ayant utilisé celles de sa capitale, Lyon.

 

Les armoiries de la ville de Lyon, ancienne capitale des Gaules, reflètent l'histoire riche de la ville à travers les différentes périodes qu'elle a traversée et le pouvoir qui exerçait son autorité sur la ville. Le blason de la ville n'a été établi sous sa forme actuelle que depuis 1859 qui reprend la forme qu'elles avaient à la fin de l'Ancien Régime après avoir connu plusieurs changements.

 

Devise :

 

« De gueules au lion rampant armé,

lampassé d'argent au chef d'azur

chargé de trois fleurs de lys d'or »

 

 

Armoiries des comtes de Forez :

de gueules au dauphin d'or

 
 

nationale, il fut scindé en deux : à l'est le département du Rhône (Lyonnais et Beaujolais) ; à l'ouest, le département de la Loire (Forez, partie du Beaujolais et des Monts du Lyonnais) avec, pour chef-lieu, la ville de Feurs en 1793, puis Montbrison en 1795 et enfin Saint-Étienne depuis 1855.

 

Personnalités marquantes de la période : Joannès Caton, Jules Garnier, Noël Pointe-Cadet seul ouvrier élu député à la convention

 
         
   
LEGENDES DU CALVADOS
 

ORBEC

   
  LA CROIX AUX LYONNAIS 
       
 

Orbec rue Croix des Lyonnais, CPA collection LPM 1900

 
   
 

Légende de Normandie

La Croix de pierre dite croix au lyonnais

 

Au sud-est de la ville d’Orbec, à l’embranchement des chemins de Vimoutiers et du Sap, git depuis nombre d’années, une grosse pierre taillée à huit pans, ayant à son centre une perforation de forme carrée. C’est le pied d’une croix dont l’existence est attestée par le témoignage des contemporains. D’ailleurs les tronçons de la tige qui subsistent encore dans une maison voisine, ainsi que nous nous en sommes assuré, et dont l’un s’adapte parfaitement à l’ouverture dont nous venons de parler, ne peuvent laisser aucun doute à cet égard.

C’est cette croix qui a donné à la rue longue et étroite qui conduit à cet endroit, le nom qu’elle porte encore aujourd’hui.

Quelle est l’origine de cette croix ? quel évènement se rattache à son érection ?

Aucune histoire authentique ne pouvant le révéler la tradition orale est la seule source où nous avons dû puiser.

Nous avons donc interrogé les vieillards de la contrée, car la vieillesse qui vit de souvenirs est naturellement raconteuse. Quoique les octogénaires auxquels nous nous sommes adressé nous aient diversement rapporté ce qui leur a été transmis à ce sujet, voici néanmoins la version la plus vraisemblable :

 

Parmi ces ouvriers nomades qui se plaisent à parcourir le pays pour y faire, comme dit le vulgaire, leur tour de France, ceux de la ville de Lyon fréquentaient jadis plus particulièrement, dit-on, notre cité ; s’ils appartenaient à diverses professions, il paraît certain que les scieurs de long étaient les plus nombreux à cette époque.

Deux de ces derniers, bien qu’ils ne fussent unis par aucun lien de parenté, y vivaient néanmoins depuis quelques années, dans une étroite amitié et ce doux sentiment qui les rendait heureux, n’avait jamais été troublé par aucune de ces causes si graves et si malheureuses dont les funestes effets ne sont que trop fréquents de nos jours.

Malgré la différence d’âge et de caractère, autant le plus jeune était vif, gai, expansif, autant le plus âgé était calme, sérieux et réfléchi, nos deux Lyonnais n’en vivaient pas moins comme deux bons frères, en communauté et en parfaite harmonie ! Ils avaient les mêmes goûts, simples et honnêtes, également laborieux, affables, prévenants, serviables entre eux et avec tout le monde. Ils l’étaient surtout envers leurs camarades auxquels ils donnaient le bon exemple et qui savaient leur rendre justice ; aussi ces compagnons modèles jouissaient-ils à un haut degré de l’estime et de la bienveillance des habitants.

 

Malgré ces éminentes qualités, les deux amis avaient encouru la haine de quelques ouvriers envieux de leur bonne réputation, jaloux des sentiments affectueux que leur témoignait la population ; tant il est vrai qu’on rencontre toujours de l’ivraie parmi le bon grain.

 

Nos deux Lyonnais qui s’aimaient comme Oreste et Pylade, et ne se quittaient jamais, allaient assez habituellement le dimanche et les jours de fête à la campagne, chez quelques bons cultivateurs de leurs amis qui les recevaient toujours avec plaisir.

 
       
 

Là du moins, ils pouvaient passer tranquillement ces jours de repos, sans avoir à redouter ni les embarras, ni les dangers presque inséparables des réunions publiques.

 

D’ailleurs il leur semblait que l’air frais qu’ils respiraient aux champs les disposait mieux au travail du lendemain ; car, à cette époque, les ouvriers fêtaient le dimanche et ne chômaient pas le lundi !

 

Cependant, un jour, cédant aux instances de quelques camarades et contrairement à leurs goûts, ils se laissèrent entraîner à une fête de village. C’était dans la saison la plus belle et la plus chaude de l’année ; il y avait un grand concours de personnes de tout âge et de tout sexe ; mais les ouvriers d’alentour qui semblaient s’être donné rendez-vous, y étaient surtout très-nombreux. Aussi les jeux, la danse et les divertissements de toute sorte furent-ils très-animés.

 

Nos deux compagnons y prirent une part assez active ; mais surtout à la danse qu’ils préféraient aux autres plaisirs. Le plus jeune s’y fit remarquer par sa souplesse et sa gaîté.

 

 

Orbec rue Croix des Lyonnais

CPA collection LPM 1900

 
       
 

Ce nouveau triomphe fut un nouveau grief aux yeux de ses rivaux toujours jaloux de ses succès. L’un d’eux, plus passionné que les autres, lui chercha querelle. La préférence accordée par une jeune fille que celui-ci convoitait depuis longtemps, en fut la cause sinon le prétexte.

 

Violemment provoqué, le scieur de long, malgré le calme et la prudence qu’il mettait ordinairement en toutes choses, ne put se contenir cette fois. Des paroles acerbes furent d’abord échangées entre les deux adversaires. Des propos on en vint aux faits. Une rixe à laquelle prirent part deux autres ouvriers, méchants acolytes du provocateur, jeta le trouble et le désordre au sein de cette nombreuse réunion jusqu’alors si paisible, bien que si joyeusement agitée !

Cependant, grâce à l’intervention efficace de quelques sages assistants, la rixe fut étouffée et le calme se rétablit. Mais la colère comprimée de l’agresseur n’en devint que plus violente et la vengeance qu’il méditait plus acharnée !

 

Les deux amis eussent volontiers pris part aux réjouissances qui recommencèrent, mais la nuit approchant, ils jugèrent plus prudent de se retirer.

 

Orbec rue Croix des Lyonnais

CPA collection LPM 1900

 
         
 

Ils avaient à peine fait quelques pas, que leurs ennemis, qui épiaient leurs démarches, quittèrent presque en même temps qu’eux l’assemblée et les suivirent. Ils les eurent bientôt atteints. Leurs quolibets provoquants auxquels ils ne répondirent que par le mépris, n’empêchèrent pas les Lyonnais de continuer tranquillement leur route ; mais ils se tenaient sur leur garde, bien résolus à repousser la force par la force, en cas d’attaque directe, car le courage et la force égalaient en eux la prudence et la sagesse.

 

Ils étaient arrivés à peu de distance de la ville lorsqu’un individu qui avait pris les devants, par un chemin raccourci, était posté là, fondit sur eux à l’improviste et frappa si violemment avec un lourd bâton le plus jeune des deux camarades, qu’il tomba à terre étourdi par le coup. Se précipiter sur l’agresseur, le désarmer et le terrasser, fut de la part de l’autre, l’affaire d’un instant ; mais les deux premiers provocateurs de l’assemblée, étant aussitôt accourus, ils se ruèrent sur le Lyonnais resté valide.

 

Ces trois hommes se battirent avec acharnement. Malgré sa taille athelétique et son bouillant courage, le Lyonnais ne put soutenir longtemps cette lutte trop inégale ; frappé à la tête d’un coup mortel par le lâche qui avait déjà tant maltraité son jeune ami, il tomba pour ne plus se relever !!...

Effrayés du résultat de leur sanglante victoire, les trois assassins d’origine étrangère prirent lâchement la fuite. En vain la justice déploya-t-elle contre eux toute l’activité de son zèle ; ils parvinrent à se soustraire à ses poursuites, et cet horrible meurtre resta impuni !

 

Quant au jeune Lyonnais qui était encore gisant, il ne fut tiré de la stupeur où l’avait jeté le coup qu’il avait reçu, que par le cri de douleur que poussa la victime en expirant !

Qu’on juge de son affliction et de son désespoir, lorsque revenu à lui, il trouva sans vie son malheureux ami.

Malgré les consolations qu’on s’empressa de lui donner et les soins qui lui furent prodigués, on ne put lui conserver les jours, tant sa douleur fut vive et profonde. Cependant, avant de mourir, il exprima le voeu que le peu d’argent qui lui restait, fruit de son travail et de ses économies, fût consacré à l’érection d’un monument expiatoire.

Ce voeu du moribond fut accueilli avec sympathie par les habitants, heureux de s’associer aux généreux sentiments qui avaient inspiré cette pieuse idée !

Une croix de bois fut donc élevée sur le lieu même du crime. En grand vénération parmi la population, elle fut surtout, de la part de la classe ouvrière, l’objet d’un culte particulier !

Le temps qui détruit tout ne respecta pas cet humble monument. Afin qu’il fût plus durable, on le remplaça par une croix en grès de Saint-Laurent quelques années seulement avant la Révolution ; mais le vertige qui bouleversa tant de têtes pendant cette tourmente, n’épargna pas notre localité : les plus effervescentes suivirent le torrent. Dans leur folie elles ne respectèrent pas même leur propre ouvrage.

La croix de pierre fut brisée par les mêmes mains qui l’avaient si religieusement élevée quelques années auparavant !!!