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GRADÈLE : petite groseille. B. GRADELIER : groseillier à grappes. B. GRADILLE : petite groseille. - A St. -Lo, gradille signifie oseille,selon MM. Du méril. GRADILLIER : groseillier à grappes. GRAFFINER : gratter légèrement. On trouve ce verbe dans Rabelais. GRAILLONNÉ : sal, malpropre ; qui sent le graillon. MM. Duméril. GRAILLOT : miette, reste. GRAINIR : grener ; monter en graine. GRAISSET : sorte de lampe en fer. Ferrand dit, dans sa Muse normande :
De malheur je n'avions ni graisset ni candèle.
GRANCHE : grange. Du latin barbare granchia, dans une charte latine de 1294, rapportée par Vallois (Notit. Gall. , Praef., p. 17 ). GRAND, E : grand-père ; grand'mère. Mon grand, pour mon grand-père. GRANMENT : grandement, beaucoup. GRANGE (s. f.) : pièce de toile, sur laquelle on bat le sarrasin, dans le canton de Carrouges. A. GRANGETTE : sorte de cage ou de piège pour prendre des oiseaux. GRAPE FRANCHE : crabe de la meilleure qualité. B. GRAPE ENRAGÉE : crabe commun. B. GRAPPER (SE) : s'attacher à. B. GRASSE-POULETTE (Chenopodium album). B. GRAU (s. m.) : boue liquide. Voyez BOUILLON. B. GRAVÉ, en parlant des effets de la petite vérole : marqué de petite vérole. GRAVOIS : gros gravier. GREC, QUE : avare, rusé. B. GRECQUERIE : trait d'avarice. R. GREDIL : gril. Du latin craticula. S.-I. GREDIR : frissonner. Voyez CRÉTIR. GREDIN : avare, ladre. GREDINER : faire les choses avec une excessive mesquinerie. Gredinerie en est le substantif. GRÉDOLE : branche sèche tombée d'un arbre. M. GRÈGE (s. f.) : affinoir. (Manche.) GRÉGIR : froncer. GRÊLAIRE : malheureux. De grêle, gracilis. S.-I. GRÊLÉ (de petite vérole). Voyez GRAVÉ. GRÊLÉ : ruiné comme un champ que la grêle a dévasté. GREMIR : écraser. Peut-être de grain. Alors l'origine de ce verbe serait la même que celle d'un Lithospermon qu'on appelle gremil, et que Ménage dérive de granum milii : grain de mil ou de millet. En effet, gremir c'est, pour ainsi dire, réduire en grains aussi petits que ceux du mil. En patois du Jura, gremer. A. GRENONS ; GUERNONS : moustaches. De crinis. GRESI LLE (s. f.) : grésil ; petite grêle. A. GRESILLÉ DE : tout couvert de. GRÉSILLON : grillon. GRÉSIR (v. n.) : grelotter de froid. L. GRESSET : petite grenouille verte, qui monte sur les arbres. GRETTE (s. f.) : chenevotte. De cannabis, chanvre. A. GRÈVE : grive. B. GRIAU (s. m.) : ce qui reste du lard, dont on a fait fondre et extrait la graisse. Voyez CRETON et RILE. GRIBICHE (s. f.) : grigou féminin. Voyez GRIPI. L. GRIBICHON : même sens que GRIBICHE. GRICHE (s. f.) : grimace de mécontentement. Du verbe grincer. B. GRICHER : faire la griche ; témoigner du mécontentement par une attitude boudeuse. GRICHET ; GRINCHET : grincement de dents, pour exprimer la moquerie. GRICHEUX : grondeur. GRICHIR : pleurer. (Manche.) GRICHU, E : dont la figure exprime la mauvaise humeur. B. GRIFFER : égratigner. De griffe. Voyez ÉGRIMER ; ÉGRINFLER. GRIGNR : froncer. Voyez GRÉGIR. GRIGNE (s. L) : partie de la croûte du pain qui est la plus brisée et la plus savoureuse. En patois du Jura, gregnon : croûton. Voyez BAISEUL GRIGNER : grincer. GRILLER (v. n.) : glisser. GRIMAUD : refrogné, e ; de mauvaise humeur. Dans notre français actuel, grimaud est un terme de mépris, que l'on applique ordinairement aux écoliers paresseux. Furetière le dérive de grammaticus, élève de grammaire. Ménage, qui ne s'arrête pas en si beau chemin, dit que l'italien grimaldo, qui vient du latin rimari, chercher, est la source du mot français grimaud. Je ne partage pas ces opinions. Comme le grimaud est refrogné, se ride le front, je pense qu'il faut en chercher l'étymologie dans le substantif italien grimo, ride, d'où vient aussi. grimace , etc. GRIMELIS : mélange, fouillis. GRIMELOTÉE (s. f.) : oeufs brouillés. On dit aussi des oeufs à la grimelotée. GRENIELU, E : marqueté de petite vérole. C'est ce qu'en Suisse on appelle cretu (voir la Nouvelle-Héloïse, part. IV, lettre 8). Grimm, en celtique-breton, signifie grimace, et a donné naissance au grimo des Italiens. C'est de grimm que nous avons tiré notre vieux mot grimelin, qui voulait dire un polisson ; mais, comme notre mot patois grimelu ne se prend pas en mauvaise part, il y a lieu de présumer qu'il vient du celtique-écossais gram (en composition, grim), qui signifie raboteux : tel est, en effet, le visage marqué de petite vérole. En patois du Jura, gremoulu : raboteux, couvert d'aspérités. A. GRIMER : égratigner. De grin, ci-après. GRIN : griffe ; ongle. Enfoncer ses grins dans : enfoncer ses ongles dans. GRINCHER : égratigner ; donner des coups de grin. GRINDEAU : tourne-pierre (Strepsilus interpres). B. GRINGALET : homme chétif de corps et d'esprit. Patois du Jura. GRIPER : grimper. Par syncope. Patois Walon. GRIPI : la femme du Diable ; méchante femme. De grip, l'une des filles du géant Géirrod, dans la mythologie scandinave. GRIPILLON (s. m.) : touffe de petites branches provenant d'une végétation extravasée ; branches chiffonnées qui se forment en bouquet dans le poirier et dans le pommier, à peu près comme fait le gui. GRIPONNER : voler, dérober. S.-I. GRISON : quartz ; caillou d'une excessive dureté.
GRIVELOTÉ : grivelé, tacheté de blanc et de roux ou de noir, comme la grive. L. GROBIS : important, fier (bis grossus),. MM. Duméril. GROC ; GROG (s. m.) : aspérités que présente la boue durcie par la gelée, qui rendent le chemin raboteux et la marche difficile. A. GROISELÉ : demi-cuit, en parlant d'un fruit. A. GROISELLE : groseille, fruit du groseillier épineux ; groseille à maquereau. Marot a dit :
De ses traités non valant deus groiselles.
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GROISELIER : groseillier épineux. GROLLE (s. f.) : corneille ; corbeau. Grailli, dans le patois de Grenoble. GROLLER : tousser ; expectorer ; remuer. GROLLES (s. f.): mauvais souliers. Ce mot est usité en Savoie. GROMACHER ; GROMENCHIER ; GROMENCHER : grommeler. GRONNÉE : plein un tablier. De giron. En patois Lorrain, on dit giromée. Syncope. L. GROS, en parlant du cidre : pur, sans addition d'eau. L. GROSSET : rondin. GROSSIER : gros et fort. GROU : eau fétide, eau bourbeuse. Du bas latin groua, marais. GROUAIGE. Voyez GARROUAGE. A. GROUCER : réprimander ; - remuer légèrement, Groa, disent MM. Duméril, signifie à la fois mettre en mouvement et se mettre en colère. GROUE : gelée, glace. Voyez GROC. A. GROUÉ ; GUÉROUÉ : gelé en parlant de linge mouillé qu'a frappé la gelée. On dit aussi la boue est grouée. GROUÉE (s. f.) : fruits à pressurer, tombés avant leur maturité et que l'on recueille. Voyez DÉTÉ et TUIS. S.-I. GROUER : égrainer ; faire tomber les fruits d'un arbre. De crouler. GROUET ; GROUETTE : gros gravier. Terre de grouette : terre mêlée d'une grande quantité de gros gravier. GROULONNER : renâcler. (Manche.) GROUSSER ; GROUCER : murmurer, gronder. C'est dans ce dernier sens que l'emploie l'auteur de la Danse aux aveugles. Du latin glocitare, glousser. L. GROUSSER : remuer légèrement. B. (1) GRULÉE : bouillie de gruau d'avoine. A. GUAI : grivois. S.-I. GUAI : glui. Voyez GLEU. GUAITER : soigner, s'occuper de. S-I. GUANCHER (v. n.) : déviér ; aller de travers ; broncher. GUÉ, E : ruiné, e. De gueux. A. GUÉDÉ : farci, rempli de, gonflé. B. GUÉDER (SE) : se mouiller et se crotter. Voyez BODER, GUÉNÉ, VADELER. GUÉDINER, ou plutôt, GRÉDINER : frissonner de froid. Voyez CRÉTIR. GUÉDOT : porc ; qui aime à être guédé de nourriture. GUÉNÉ : crotté et mouillé. Volez GUÉDÉ. GUÉNER (SE) : se crotter et se mouiller. A. GUENETTE : femme ou fille de mauvaise vie. Du français gouine. GUENIPPE : femme déguenillée. De guenon. GUÉNONNER (v. n.) : se morfondre ; croquer le marmot. L. GUERBIÈRE : bouche démesurément grande, dans laquelle on pourrait faire entrer une gerbe. GUERDONNER : récompenser. Joinville écrit guerte-donner. Basselin (Vau-de-Vire IV de mon édition) dit :
Fi de beauté Qui son amant de desplaisir guerdonne !
GUÉRIGAT (s. m.) : gaîté folle ; rut des animaux. L. GUERMENTER (SE) : se mêler de. Voyez DÉMENTER. GUERNE (s. f.) : poule. Employé dans un vieux recueil d'anciennes chansons normandes inédites, que nous publiâmes, en 1821, à la suite des Vaux-de-Vire de Basselin (p. 155-196). Du latin gallina. Voyez GAU. GUERNEMENT : garnement. S.-I. GUERNIR : garnir. S.-I. GUERNOTTER ; GRENOTTER : grelotter. GUEROUÉE : gelée. Voyez GROUE. GUERPELÉ : qui a peu de cheveux ; qui n'est guère poilu. Homme de mauvaise mine. GUERVÉ : gruau. (Vire.) GUÉSETTE : fillette inconséquente et légère, de conduite équivoque, courant partout. Du celtique-breton ghezett, jument. GUESTES : façons prétentieuses. De gestes. L. GUESTIER, ÈRE : façonnier prétentieux. GUÊTRUER : gazouiller. (Manche.) GUEU : Dieu. De got, dans les langues du Nord. GUEULATION : repas de gourmands voraces. De gula. L. GUEUSARD : mauvais sujet ; homme sans probité. De gueux. GUIAFFE : soufflet. En patois Lorrain, gaffe et giffe. Voyez JAFFE. L. GUIAFFER : souffleter ; donner une GUIAFFE. L. GUIAMAIS : jamais. L. GUIBET : moucheron. Wibez, en Roman. Vovez BIBET. A. GUIBOLE : jambe mal faite. A. GUIBRAIE (s. f.) : cadeau venant de la foire de Guibray. GUICHON : sorte de tasse ou de bol, soit en terre cuite, soit en bois de hêtre : cette dernière est une jatte. B. GUICHONNÉE : quantité contenue dans un guicbon. GUIDOT : sorte de filet. GUIE : diarrhée. Voyez JILE. A. GUIENLEU : étrennes. C'est la corruption des mots druidiques : Au gui l'an neuf. GUIFRE (s. f.) : bouche, gueule. S.-I. GUIGNE (s. f.) : but où se place celui qui guigne au jeu de cligne-musette. L. GUIGNER : regarder du coin de l'oeil. Le verbe guigner signifie se cacher les yeux aux jeux de cligne-musette et de Colin-Maillard. Du vieux verbe cuigner : regarder du coin de l'oeil ; du latin cuneus, coin. On trouve cuin dans Nicot. Voyez BONER, et GUINCHER. L. GUIGNER : jeter des pierres. (Valognes.) GUIGNETTE (s. f.) : obscurité. Marcher à guignette ; flâner à guignette. Du verbe cligner. GUIGNEUR ; GUIGNEUX : qui se moque, en regardant du coin de l'œil. GUILDROU ; GU ILLEDOU (Courir le) : courir les mauvais lieux. En patois du Jura, guilledru. GUILÉE : averse. De gîler : jaillir. GUILER : crier d'une voix perçante. Voyez V IPER. GUILLEMUCHE , GUILLEMUCHETTE : le jeu de la climusette ou cligne-musette. L. GUILLER : crier d'une voix perçante. A. GUILLOT : ver blanc qui attaque la viande, le fromage et quelques fruits. A. GUIMBELET : gibelet ; vrille. GUIN : pou. A. GUINCHER : regarder du coin de l'oeil ; cligner. Dans l'Orne, le verbe guincher exprime l'action de lancer ridiculement des oeillades amoureuses. En patois de Grenoble, guinchié signifie viser pour tirer un coup de fusil. Voyez GUIGNER. GUINCHOTTER : guincher fréquemment. GUINE (s. f.) : croûton. Voyez GRIGNE. B. GUITIS ; GUITUS : gosier. GUT ; CUT (s. m.) : cligne-musette , jeu d'enfants. Le but où il faut se rendre. Du Roman cute : cachette, lieu secret. A.
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