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En 1818, l'avocat Louis-Joseph Dineur emploie le terme « vélocipède » lorsqu'il dépose une demande d'un brevet importation de 5 ans au nom de son client Karl Drais qui cherche à commercialiser sa draisienne, présentée l'année précédente à Mannheim. Il a auparavant hésité à utiliser « machine à courir », traduction de l'allemand « Laufmaschine ». Le 5 avril 1818, le Journal de Paris confirme cette appellation en l'utilisant, associée à « draisienne », pour annoncer une course au jardin du Luxembourg.
La draisienne comportait deux parties principales, le cadre assez bas pour que les pieds puissent toucher le sol et le train de direction relié au cadre par un pivot commandé par un timon directeur (dénomination du guidon).
Le vélocipède tombé dans un relatif oubli fut amélioré par l'artisan serrurier Pierre Michaux qui invente avec son fils Ernest la pédale en 1861, une machine appelée « vélocipède-Michaux » ou michaudine, vendue pour un minimum de 250 francs (soit une année de salaire d'ouvrier manuel). |
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L'engin connaît un beau succès dans la haute société : le fils de Napoléon III se met en tête de convertir toute la cour au « vélocipède », au point qu'on le surnomme « Vélocipède IV ». Le vélocipède est amélioré dans les années 1869-1870 notamment par des bandages en caoutchouc plein (premier brevet pris le 24 novembre 1869 par Clément Ader) remplaçant le cerclage de fer et par des roues aux rayons métalliques en tension (brevet n° 86705 pris le 4 août 1869 par E. Meyer). Parmi ces inventions, le vélocipède à vapeur à propulsion par la roue arrière construit par Louis-Guillaume Perreaux, avec les établissements Michaux, dont un modèle existe au musée d'Île-de-France à Sceaux préfigure la moto : c'est le permier cyclomoteur.
Des courses sur piste et sur routes sont organisées, la première course de fond ayant relié Paris à Rouen le 7 novembre 1869 à l'initiative du bi-hebdomadaire Le Vélocipède illustré dirigé par Richard Lesclide et du fabricant la Compagnie parisienne des vélocipèdes. L'éclosion d'une presse spécialisée, notamment Le Vélocipède Illustré est un témoignage de cet engouement.
La guerre de 1870 met fin à cette euphorie, qui traverse la Manche au profit des industries britanniques.
En 1886, Thomas Stevens publie le récit du premier tour du monde en vélocipède : en fait il s'agit d'un grand-bi. En 1892, Frank Lenz se lance à son tour dans l'aventure comme correspondant du magazine Outing avec un engin plus moderne entraîné par une chaîne et disposant de roues équipées de pneumatiques. Mais il disparaît en Turquie orientale. |
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Par la suite, les améliorations se multiplient : La chaîne et les pignons permettent d'installer le pédalier sous la selle.
Dès 1889, les vélos peuvent rouler sur des boudins de caoutchouc gonflés d'air et fixés à la jante. Système plus confortable mais peu pratique : réparer ou changer un pneu crevé est une opération longue et délicate.Édouard et son frère André Michelin inventent un nouveau système de pneu avec chambre à air, qui est breveté en 1891.
On raconte que l'idée leur serait venue après avoir rencontré un cycliste anglais demandant une réparation lors de son passage à Clermont-Ferrand. Le nouveau pneu est mis à l'épreuve de la réalité la même année par Charles Terront qui sort vainqueur de la première course cycliste Paris-Brest-Paris.
Ainsi équipé, le vélo prend son envol auprès d'une bourgeoisie en mal de sensations fortes, entraînée par quelques mordus célèbres comme Alfred Jarry ou Émile Zola. |
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En mai 1892, La Bicyclette : journal d'informations vélocipédiques est fondé à Paris, puis en décembre, Le Vélo, un quotidien, fait son apparition, bientôt au milieu de dizaine d'autres périodiques sur le même sujet, dont l'ancêtre est Le Véloce-sport, lancée à Bordeau en mars 1885, et qui fut influencé par la mode venue d'Angleterre.
Au premier Congrès internationale de l'automobile, en 1900, Georges Forestier rappelle le rôle du cyclisme ayant préparé et facilité la naissance de l'automobile.
Peu à peu le « vélo », produit en séries de plus en plus importantes, quitte le statut de loisir élégant pour devenir un engin de randonnée, de sport et même de transport : en 1914, plusieurs millions de Français l'avaient adopté, mettant à profit la dernière grande invention vélocipédique, le dérailleur promu et amélioré dans les années 1900 par le grand randonneur stéphanois promoteur du cyclotourisme Paul de Vivie au surnom évocateur : « Vélocio ». Pendant la Grande Guerre, le vélo connaît des applications utilitaires. |
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Le Vélocipède illustré
Le Vélocipède Illustré est un bimensuel français dans sa première période de publication français spécialisé dans le cyclisme, fondé en 1869 par Richard Lesclide dit « Le Grand Jacques », et disparut vers 1901.
Édité à Paris, il fut fondé par Richard Lesclide, pionnier du journalisme sportif et futur secrétaire de Victor Hugo. Son premier numéro date du 1er avril 1869, soit un mois à peine après l'apparition, le 1er mars précédent, du tout premier journal consacré au cyclisme, Le Vélocipède, fondé à Voiron par A. Favre, fabricant de vélocipèdes et géré par L. Fillet, mais qui cesse sa parution dès le 15 mai.
Cette publication disparaît en 1872, et reparaît en 1890.
Périodes de publication
Lancée le 1er avril 1869, à un rythme hebdomadaire puis bi-hebdomadaire, du 3 juin 1869 au 4 septembre 1870, la revue reparaît sous le titre « La Vitesse » du 16 juillet au 27 août 1871 puis du 2 mai au 24 octobre 1872 sous l'en-tête initial de Vélocipède illustré.
Elle reparaît en 1890, sous l'égide de son fondateur âgé de 67 ans, Richard Lesclide, sa femme Juana Richard Lesclide en est rédacteur en chef sous le pseudonyme de « Jean de Champeaux », et en prendra la direction à la mort de son mari en 1892.
Paul Faussier, journaliste sportif, membre de la Société vélocipédique métropolitaine et qui organisa la première course de « voitures sans chevaux » le 28 avril 1887 entre Neuilly et Versailles en deviendra le rédacteur en chef.
Elle cessera de paraître vers 1901.
Contenu
Le périodique de 4 pages au grand format est en majorité consacré à la vélocipédie sous tous ses aspects, circulation, voyages, courses et innovations. Il comprend, par ailleurs, des rubriques sur les spectacles et des articles scientifiques n’ayant qu’un rapport lointain avec la vélocipédie, par exemple sur les moteurs électriques.
Nous suivons l’évolution technique très rapide du vélocipède primitif de 1868 à roues en bois cerclées de fer au véloce (diminutif courant) de 1870 aux roues à rayons métalliques en tension à bandages en caoutchouc et le foisonnement d’inventions. Le tour du monde à vélocipède publié en feuilleton est un récit, quelque peu délirant, de Richard Lesclide qui nous emmène de Paris à la Sibérie jusqu’au Kamtchatka.
Des publicités de constructeurs de vélocipèdes et d’accessoires (roues, bandages en caoutchouc, compteurs, lanternes) figurent en dernière page.
Le Vélocipède Illustré organisa notamment la première course cycliste ville à ville de l'histoire : le fameux Paris-Rouen du 7 novembre 1869.
En 1871 et 1872, l’élan était brisé : le journal avait perdu ses correspondants étrangers et une partie de ses abonnés tués au combat ou éloignés de la vélocipédie par les circonstances. La disparition d’une partie des constructeurs entraîna le déclin de la publicité. |
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