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Le marchand de coco était un petit métier de France et Belgique, notamment parisien et bruxellois. Il disparut au début du XXe siècle. Le coco, appelé aussi à ses débuts tisane, est une boisson rafraîchissante qui résulte de la macération de bâtons de réglisse dans de l'eau citronnée. Cette boisson commença à se vendre dans les rues de Paris à la fin du XVIIIe siècle.
Gagne-petit, le marchand de coco, en tablier blanc, portait une fontaine en tôle peinte sur le dos et quelques gobelets à la ceinture. Il s'annonçait au son d'une clochette et criait : « Coco, coco, coco frais ! Qui veut du coco ? » ou : « A la fraîche ! à la fraîche ! Qui veut boire ? » ou bien encore : « A la fraiche, qui veut boire ? deux coups pour un liard !
Timothée Trimm Le Petit Journal du 10 juillet 1866
Une des boissons les plus populaires se nomme, à Paris, LE COCO
C'est un mélange d'eau, de citron et de jus de réglisse ; il est contenu dans des fontaines de fer blanc portées sur le dos par les débitants.
M. André Pasquet, dans un très intéressant article publié dans le Siècle, nous apprend comment le Coco prit naissance. | Marchand de coco par Pauquet en 1841 CPA collection LPM 1900
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« Le coco, boisson favorite du promeneur économe, fit sa première apparition en place publique vers la fin du dix-huitième siècle.
Un grand gaillard, vêtu d'un habit écarlate galonné sur toutes les coutures et garni de grelots, vint établir, par une chaude journée de juin, sa fontaine ambulante sur la place de Grève, et se mit à débiter une tisane sucrée moyennant un liard le verre.
Or, cette boisson était si limpide, si fraîche, si écumeuse, et le pompeux limonadier servait les pratiques avec une telle célérité que tout Paris accourut sur la place de Grève pour lui voir d'un coup de main ouvrir ses trois robinets à la fois et servir trois verres du même coup. Il fit en moins de quelques années une fort belle fortune. Tels furent les brillants débuts du Coco.
J'ajouterai à la note de mon confrère que le Coco continua à être débitée à un liard le verre jusqu'en 1846.
À cette époque, il fut porté à deux liards. Aujourd'hui que les liards ont disparu et que les centimes ne servent que d'appoint à la poste et chez les boulangers, le coco se vend un sou.
Le plus illustre des marchands de coco, de 1830 à 1848, fut le père La Rose, ainsi nommé parce qu'il portait une rose au-dessus de sa fontaine. C'était, sur les boulevards de Paris, un personnage populaire.
Il donnait à boire gratis aux gamins qui n'avaient pas d'argent.
Clairville, Dennery, Grangé, l'ont fait figurer souvent sur le théâtre dans leurs revues et pièces féeriques, et son entrée en scène était infailliblement accueillie de frénétiques applaudissements.
Le brave père La Rose fut frappé par une balle égarée en remplissant, en temps d'émeute, sa fontaine à une source publique.
C'était, pour lui, tomber au champ d'honneur... | ||||||||