VIEILLES PROVINCES DE FRANCE
   
  LE LANGUEDOC    -5
         
 

Languedoc (Toulouse) : Cette province est conquise à la bataille de Vouillé (RF: 508), le comté de Toulouse est réuni par alliance en 1271.  

 

Le territoire du Languedoc (région où l'on parle la langue d'oc) est rattaché au domaine royal au XIIIe siècle à la suite de la croisade contre les Albigeois mettant fin au catharisme. Le territoire sous contrôle des États de Languedoc s'est ensuite progressivement réduite à l'ancienne province du Languedoc. Vers la fin du XIVe siècle, pays des trois sénéchaussées, auquel le nom de Languedoc allait être réservé, désigne les deux sénéchaussées de Beaucaire-Nîmes et de Carcassonne et la partie occidentale de celle de Toulouse, conservée au traité de Brétigny. Le pays de Foix, qui relève de la sénéchaussée Carcassonne jusqu'en 1333 puis de celle de Toulouse, cesse d'appartenir au Languedoc. En 1469, le roi Louis XI modifie la limite occidentale du Languedoc : il incorpore une partie de la sénéchaussée de Toulouse1 au duché de Guyenne, apanagé à son frère, le prince Charles ; en contrepartie, il incorpore au Languedoc quelques communautés d'habitants du diocèse de Comminges, situées sur la rive droite de la Garonne, connues comme le Petit-Comminges. En 1779, Louis XVI incorpore à Languedoc le comté de Caraman.

 
         
 

Sur le plan administratif, la province du     Languedoc était un pays d'états qui conserva, jusqu'à la Révolution française, ses états provinciaux ( les états de Languedoc ) et était divisée en diocèses civils. C'était un pays de taille réelle, un pays de petite gabelle et, en matière de traites, une des provinces réputées étrangères. C'était aussi un gouvernement militaire ( le gouvernement de Languedoc ) et une intendance ( l'intendance de Languedoc ) comprenant deux généralités; la généralité de Montpellier et celle de Toulouse. Aujourd'hui, le territoire de l'ancienne province de Languedoc correspond principalement aux régions françaises de Midi-Pyrénées et de Languedoc-Roussillon, mais il intègre aussi des parties de la région Rhône-Alpes, avec l'Ardèche, et de la région Auvergne avec une partie de la Haute-Loire.

 

 
 
         
 

 Histoire

 

Le Languedoc correspond en grande partie à la région originelle des peuples celtiques appelés Volques. Ce territoire devient la Narbonnaise première à la conquête romaine, puis plus tard la Septimanie. Les Wisigoths, qui s'y installent au Ve siècle, suite au fœdus passé avec Rome, lui donnèrent le nom de Gothie. Dans le VIIIe siècle, les Sarrasins l'occupèrent un instant, mais ils en furent chassés par Charles Martel, Pépin et Charlemagne. Le Languedoc forma dès lors sous la domination des Francs le duché de Septimanie, qui devint bientôt indépendant ; il se confondit au Xe siècle avec le comté de Toulouse. À la suite de la croisade contre les Albigeois, Amaury VI de Montfort, à qui le comté avait été dévolu, le céda au roi de France Louis VIII, et cette cession fut confirmée en 1229 par un traité entre Raymond VII et S. Louis.

 
 

 

«Carte du Languedoc» par Oie blanche

 
Gouvernements généraux de Languedoc, de Foix et de Roussillon,
 
     
 
 
 
  Formation du Languedoc

 

Les Wisigoths sont ariens, comme la plupart des peuples de l'Empire romain à cette époque. Les relations de Clovis avec la papauté trinitaire fournissent des arguments aux Francs pour prétendre annexer la région au VIe siècle. S'ensuit une longue période trouble où la région est dispersée. La Septimanie, les alentours de Narbonne, reste sous domination wisigothe et a des relations paisibles avec les Musulmans, ce qui donne son prétexte à l'expédition punitive de Charles Martel en 719, qui ravage l'Occitanie.

 

Charlemagne léguera Toulouse à l'un de ses fils sous le titre de Royaume d'Aquitaine en 778, avec tout le Sud, du Rhône à l'Atlantique en vue de fédérer la reconquête hispanique. L'administration de cet immense territoire est confiée aux Comtes de Toulouse.

 

La dynastie des Comtes de Toulouse, Duc de Narbonne n'aura de cesse de repousser les Maures et de reconquérir les territoires perdus pour reconstituer la Narbonnaise. De cette compétition féodale naîtra le Languedoc de la Garonne au Rhône, de Toulouse à Saint-Gilles.

 
 
         
 

Raimond IV, dit Raimond de Saint Gilles, (1042–1115) augmentera sa principauté, par mariage et par héritage, du comté de Rouergue, de Nîmes, de Narbonne, du Gévaudan, d'Agde, de Béziers, et d'Uzès. Il sera un des principaux acteurs de la première croisade en prenant part à la prise de Jérusalem (1099), et fondera le comté de Tripoli (Liban) en 1102. De ce contact avec l'Orient naîtra une véritable civilisation dite aujourd'hui « occitane », des troubadours, de l'amour courtois.

 

Mais ses fils et successeurs ne parviennent pas à maintenir leur autorité dans le Languedoc et, s'ils restent suzerains, l'autorité revient à différents nobles :

   -Vicomtes d'Agde

   -Vicomtes de Béziers

   -Vicomtes de Carcassonne

   -Seigneurs de Montpellier

    -Vicomtes de Narbonne

    -Vicomtes de Nîmes

 

Quatre de ces vicomtés (Agde, Béziers, Carcassonne et Nîmes) sont tenues par la maison Trencavel, qui possède en outre la vicomté d'Albi. Petit à petit, le sud de la région passe sous la suzeraineté du comte de Barcelone, également roi d'Aragon, qui devient par mariage comte de Gévaudan et seigneur de Montpellier.

 

L'hérésie cathare

et l'annexion au domaine royal

 

Ce foisonnement va laisser apparaître le dualisme de l'hérésie cathare, réprimée à partir du XIIe siècle par l'Église catholique. L'ordre mendiant des frères prêcheurs est créé à Toulouse par Saint Dominique pour donner un nouvel élan à la vraie foi, face à l'hérésie. Pour témoigner de cette renaissance, les reliques de Saint Thomas d’Aquin sont exposées à Toulouse en l’église des Jacobins, magnifique témoignage d'architecture gothique languedocienne. L'hérésie sert de prétexte au Roi de France pour annexer les régions méridionales en déclenchant la croisade des Albigeois : Bataille de Muret (12 septembre 1213). Toulouse est assiégé par Simon de Montfort et prise en 1215. Le dernier foyer cathare, Montségur, tombera en 1244.

 
 

Blason de la région Languedoc

 

- Ecartelé,
- Aux trois premiers de gueules,
- Au quatrième d'or aux quatres pals de gueules,
- Chargé d'une croix cléchée et pommetée de douze pièces aussi d'or brochant sur le tout.

 

 

 
         
 

En 1229, Alphonse de Poitiers, fils de Louis VIII de France et frère de Louis IX de France, hérite du comté de Toulouse en se mariant avec Jeanne, la fille du comte de Toulouse, Raimond VII. À la mort de Jeanne sans enfants la région est administrée pour le compte du roi de France en trois sénéchaussées : Toulouse, Carcassonne et Beaucaire. Plus tard le Languedoc est administré en deux généralités : Montpellier et Toulouse. L'intendant siégeait à Montpellier et le Parlement à Toulouse. En 1271 le comté de Toulouse est finalement réuni au domaine royal, par Philippe le hardi.

 

De là naît le Languedoc royal qui persiste jusqu'à la Révolution française. Il conserve ses coutumes, sa langue et une administration spécifique. Ce Languedoc historique correspond à l'ancien comté de Toulouse et incorpore le Vivarais, le Velay, le Gévaudan.

 

Le Languedoc, une des premières grandes provinces rattachées à la couronne, perd son autonomie immédiate, tout en voyant naître quelques décennies plus, en 1346, un organe politique d'importance dans la vie de la province qui jouera un rôle notable dans la relation qu'entretiendra le Languedoc, en tant que Pays d'états, avec le roi et le pouvoir central : les États de Languedoc [dont il est possible de visualiser la gravure d'une séance solennelle en note. La province de Languedoc va influencer profondément par sa culture latine, directement issue de sa Langue d'Oc, une France royale encore marquée par son héritage culturel germanique. La province a toujours été garante de la cohésion du territoire royal, dans les périodes les plus troubles comme la guerre de Cent Ans où elle repousse la domination anglaise en Aquitaine, comme devant les pressions de l'Empire romain germanique sur les rives du Rhône qu'elle contient.

 

1346 : Création des États de Languedoc

1348 : Épidémie de peste dans tout le midi.

1443 : Création du Parlement de Toulouse ; compétence juridique sur l'étendue des régions actuelles de Midi-Pyrénées, Languedoc, Ardèche, Le Puy-en-Velay.

 

Époque moderne

 

XVIe siècle : La Réforme et les guerres de religion1620-1622 : Lors de la première rébellion huguenote, la région souffrit énormément des troupes royales de Louis XIII venues pacifier la région.1627-1629 : nouvelle prise d’armes des protestants du Languedoc. La répression est dirigée par le prince de Condé et le duc d’Épernon qui détruisent les récoltes, massacrent les protestants et procèdent à des dragonnades.

 

1666–1688 : Creusement du Canal royal du Languedoc ou canal du Midi, reliant Toulouse à Sète, par Pierre Paul Riquet.

 

L'expression Midi devait ravir le Roi Soleil pour désigner suivant le méridien de Paris la province du Languedoc où le soleil est au zénith quand il est midi à Paris comme à Versailles.

 

Au XVIIIe siècle l'intendance du Languedoc couvre deux généralités : Montpellier et Toulouse.

 

En 1790-1791, lors de la création des départements, l'intendance du Languedoc donne naissance aux départements de l'Ardèche, du Gard, de l'Hérault, de l'Aude, du Tarn, de la Lozère, d'une grande partie de la Haute-Loire et de la Haute-Garonne et d'une petite partie de l'Ariège et des Pyrénées-Orientales (Fenouillèdes).

 
     
 

Danse en Languedoc CPA collection LPM 1960

 
         
 

Danse en Languedoc CPA collection LPM 1960