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La Vire à Troisgots |
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La Vire prend sa source aux confins de la Manche, de l´Orne et du Calvados à Saint-Christophe-de-Chaulieu dans l´Orne.
Lorsqu´elle atteint Pont-Farcy (Calvados), elle a déjà parcouru 46 kilomètres. C´est ici qu´elle s´assagit, domptée par les barrages établis au XIXe siècle pour y faciliter la navigation. Près de 70 km plus en aval, elle se jette en baie des Veys pas très loin d´Isigny-sur-Mer.
C´est en 1835 que la Vire est classée voie navigable. De 1836 à 1861, de grands travaux de canalisation sont entrepris. Entre Fourneaux et les Claies de Vire, il y avait 14 moulins. A l´époque, gabares et chalands, tirés par des hommes ou des chevaux depuis la berge, transportaient de la chaux, de la brique, de la pierre à bâtir, de la tuile, du sable… Inséparable de l´histoire de la ville, la Vire a donc longtemps joué un rôle économique essentiel. Elle permettait le transport des marchandises tandis que son eau était indispensable à l´activité des artisans fort nombreux à Saint-Lô : tisserands, tanneurs, lavandières... La Vire, concurrencée par le développement du chemin de fer, est rayée de la nomenclature des voies navigables en 1926.
Aujourd´hui, la rivière offre ses berges à la promenade : du pied des remparts, l´ancien chemin de halage des gabares conduit en pleine nature à la découverte de plusieurs manoirs nichés au cœur de paysages verdoyants. Les activités de loisirs comme la pêche, le canoë-kayak, l´escalade, la promenade à pied, à cheval, en VTT.
La Vire offre ses rives verdoyantes à la pratique de la promenade et de la randonnée. Aujourd´hui réhabilité, cet ancien chemin de halage est désormais accessible aux cavaliers, aux vététistes et aux marcheurs. D´un port fluvial à l´autre, les maisons éclusières, les échelles à poissons et les déversoirs se succèdent. De Pont-Farcy à Carentan, le chemin suit les méandres de la Vire puis le canal Vire-Taute offrant un parcours de 66 km, dont 50 sont aménagés.
Hydrologie Comme sa grande sœur, l'Orne, la Vire est caractérisée par un régime pluvial océanique marqué par des étiages estivaux très prononcés (2,34 m³/s en août à Saint-Lô pour une moyenne annuelle de 12,6 m³/s). Le débit du fleuve est plus soutenu à l'embouchure, après l'apport de ses principaux tributaires (l'Elle et l'Aure). Ce fleuve tranquille n'est pourtant pas à l'abri d'excès dont certains conduisent à des inondations catastrophiques; ainsi en 1843, des nombreux orages entrainèrent un débordement de la Vire dans Saint-Lô provoquant d'importants dégâts dans les bas quartiers. |
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Communes traversées
Calvados : Vire Pont-Farcy Isigny-sur-Mer
Manche : Tessy-sur-Vire Troisgots Condé-sur-Vire Sainte-Suzanne-sur-Vire La Mancellière-sur-Vire Saint-Lô Rampan Pont-Hébert La Meauffe Cavigny |
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Affluents
Les principaux affluents de la Vire (de l'amont vers l'aval) sont :
La Virène (13 km) à Saint-Germain-de-Tallevende en rive gauche L'Allière (18 km) à Vire en rive droite La Breuvogne (17 km) à La Graverie en rive gauche La Souleuvre (18 km) à Campeaux en rive droite La Drôme (17 km) à Pont-Farcy en rive gauche La Jacre (13 km) à Fervaches en rive droite Le Joigne (13 km) à Saint-Lô en rive gauche L'Elle (32 km) à Airel en rive droite L'Aure (82 km) à Isigny-sur-Mer en rive droite |
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La Vire à Saint-Lô |
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Barrage de Candol
Comme beaucoup de cours d'eau de faible importance, la Vire a longtemps été navigable et constituait une voie de communication indispensable aux populations riveraines pour l'acheminement et la commercialisation de leurs productions. Si une navigation fluviale est attestée dès le Moyen Âge, peu de choses nous sont connues. En revanche, dès le XVIIe siècle, on sait que de nombreuses embarcations sillonnaient le fleuve, de Pont-Farcy à la mer (soit 69 kilomètres), acheminant vers l'aval cidre, beurre, bois, destinés à être vendus dans toute la partie nord du Royaume et remontant la tangue ( sable vaseux utilisé comme engrais) de la baie des Veys vers l'intérieur des terres.
L'apogée de la navigation sur la Vire fut atteint entre 1835 (classement du fleuve dans la nomenclature des voies navigables) et 1926 (rayé de cette même nomenclature). Durant cette période de près d'un siècle, chalands, barges, gabarres, halés par chevaux et hommes, transportaient produits agricoles et matières premières (brique, pierre, tuile, charbon anglais...et toujours la tangue). De nombreuses améliorations furent apportées pour faciliter la remontée ou la descente du fleuve : entretien d'un chemin de halage courant sur la totalité du cours, construction de 18 dérivations éclusières compensant les ruptures de pente, creusement du Canal de Vire et Taute ( de la Vire à la Taute serait une terminologie plus juste ) assurant la liaison entre Saint-Fromond et Carentan. Ce canal fut creusé et aménagé entre 1835 et 1839 (il comportait 3 écluses et 7 ports) et servait à faciliter l'acheminement de la tangue à partir de Carentan.
Les années précédant la Première Guerre mondiale virent l'apogée de son trafic (entre 12 000 et 15 000 tonnes par an), puis la voie navigable, tout comme la Vire, périclita sous la double concurrence de la voie ferrée et de la route, fut abandonnée en 1938 avant d'être rayée de la nomenclature des voies navigables en 1957. Ces deux voies d'eau souffraient de leur gabarit étroit (23,10 m sur 4,20 m, 1,30 m de mouillage pour la Vire, 20,40 m sur 4,20 m, 1,10 m de mouillage pour le canal de Vire à Taute), très éloigné du gabarit Freycinet.
La Vire fut également jalonnée de moulins (14 au total qui, aujourd'hui, ont cessé toute activité) destinés à moudre les grains, tandis que certaines portes éclusières virent l'installation de mini centrales hydroélectriques. L'une de ces dernières est encore en fonctionnement, lorsque le niveau et le débit de la Vire le permettent, à Candol (au Sud-ouest de Saint-Lô). |
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Barrage de Candol |
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La baie des Veys
La Vire se jette dans la baie des Veys, site naturel remarquable à la fois partie intégrante duparc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin et protégé dans le cadre des acquisitions du conservatoire du littoral
Cet espace présente une multitude de milieux naturels qui en font toute la richesse: cordons dunaires, marais littoraux, prairies humides, herbus, polders, slikke, vastes plages. Cette variété en fait une zone d'accueil privilégiée pour les oiseaux migrateurs, tout particulièrement les canards ou petits échassiers au nombre desquels se retrouvent le grèbe castagneux, le canard colvert, le foulque macroule, le vanneau huppé. Certaines espèces font l'objet d'une attention particulière en raison de leur rareté ou de leur rôle dans les écosystèmes nationaux ou internationataux : canard souchet, canard pilet, bécasseau variable, sarcelle d'hiver, barge rousse, pluvier grand-gravelot, sterne caugek ou encore canard siffleur.
A côté de cette avifaune, la présence récente d'une petite troupe de phoques veau-marin s'inscrit dans le cadre d'un repeuplement des estuaires du nord de la France par cette espèce de mammifères marins
La baie présente également un grand intérêt pour la flore comme l'a prouvé, en 1998, la découverte de 4 nouvelles espèces dans cette région de France; trois d'orchidées: l'Orchis à fleurs lâches, l'Orchis moucheron et l'Epipactis des marais, une de fougère: l'ophioglossum vulgatum. A leurs côtés, plus modestement, poussent de multiples fleurs, plantes et arbustes: rumex des marais, mouron délicat, ruppia des marais, saxifrage à trois doigts, tamaris d'Angleterre et, parmi tant d'autres, plusieurs types de renoncules. |
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L'estuaire de la Vire en Baie des Vey |
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