VIEILLES PROVINCES DE FRANCE
   
  LA SAINTONGE    -10
         
 

La Saintonge est une ancienne province française dont les limites ont plusieurs fois varié avec le temps. Partie intégrante de la province romaine d'Aquitaine durant l'antiquité (Saintes devenant la première capitale de ce vaste ensemble), elle est ensuite placée selon les époques dans la mouvance des rois et ducs d'Aquitaine, des comtes d'Anjou puis des comtes de Poitiers ramnulfides, avant d'être de nouveau intégrée au duché d'Aquitaine pour plusieurs siècles.

 
         
 

Apparaissant comme une marche frontalière entre les domaines capétien et plantagenêt durant le bas Moyen Âge, elle est secouée par des luttes incessantes entre 1152 et 1451, ses seigneurs hésitant souvent entre l'attachement anglo-aquitain et le lien avec Paris.

 

Tout montre que l'attachement anglo-aquitain y a été prédominant jusque vers la moitié du XIVe siècle. Néanmoins, les erreurs de conduite de Henry de Grosmont, comte de Derby (« chevauchée » de 1346) puis du Prince Noir contribuent progressivement à affaiblir le pouvoir anglo-aquitain, et la province passe définitivement sous le contrôle du roi de France en 1451 (prise de Montguyon).

 

La Saintonge (anciennement écrite Xaintonge) est, selon certains auteurs, aujourd'hui à cheval sur cinq départements

la Charente-Maritime (excepté sa partie nord-ouest qui appartient à la province d'Aunis et du Pays d'Aulnay, qui appartient au Poitou), un quart ouest de la Charente (cantons des Terres chaudes : canton de Cognac-Nord, canton de Cognac-Sud, Jarnac, Châteauneuf), l'extrême-sud des Deux-Sèvres (Frontenay-Rohan-Rohan et jusqu'aux faubourgs sud de Niort) et de la Vendée (elle incluait une partie du Marais poitevin). Dans le nord de la Gironde, le pays Gabay, de langue saintongeaise, dépendait quant à lui de la Guyenne.

 
 
       
   

 

«Carte de l'Aunis» par Oie blanche

 
         
 

Les frontières avec l'Angoumois, l'Aunis, la Guyenne ou le Poitou ont cependant varié au cours des siècles. Les cartes anciennes placent ainsi Cognac et Merpins en Angoumois, avec aussi parfois Jarnac, à l'inverse de Barbezieux et Chalais, longtemps en Saintonge et aujourd'hui en Charente. De même, au XVIIe siècle, les paroisses de Braud et d'Étauliers (pays Gabay) sont placées en Saintonge par Nicolas Sanson (Gouvernement général de Guienne et Gascogne, 1650) et Johannes Blaeu (carte du gouvernement de Guienne et Gascogne, 1662), mais ce n'est plus le cas au siècle suivant, la limite entre les deux provinces passant alors au nord de Saint-Ciers La Lande ou de Braux.

 

La Guerre de Cent Ans

 

Aux XIe siècle et XIIe siècle les sires de Châtellaillon jouent un rôle important sur ce territoire, qui passe sous domination anglaise en 1152, par le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri Plantagenêt. Il fut repris en partie (rive droite de la Charente) à Jean sans Terre entre 1204 et 1210,

 
 
         
 

Le 1er août 1242, à la suite de la célèbre bataille de Taillebourg, le roi Louis IX impose les dures conditions du traité de Pons au roi d'Angleterre.

 

En 1270, à la mort d'Alphonse de Poitiers, conformément au traité de Paris de 1259, la partie sud de la Saintonge limitée par la rive gauche de la Charente est rendue au duc d'Aquitaine, roi d'Angleterre. En 1371, elle est reconquise dans sa quasi-totalité par Bertrand Du Guesclin, et en 1375, elle est officiellement réunie à la couronne de France par le roi de France Charles V. Cet acte symbolique ne met cependant nullement fin à l'anarchie qui règne dans les campagnes (écumées par des brigands, les Écorcheurs) ni aux combats entre Français et Anglo-Aquitains, qui se poursuivent dans le sud de la province (siège de Montendre en 1402 ; prise de Montguyon - prélude à la conquête de la Guyenne - en 1451, sous la conduite de Jean de Dunois).

 

Blason -D'azur à la mitre d'argent

accompagnée de trois fleurs de lys d'or