HISTOIRE DE PECHES
  PECHE AUX LANCONS
         
 

La pêche aux lançons, collection LPM CPA 1900

 
     
 

Les lançons sont des poissons côtiers, fréquentant l'estran jusqu'à des profondeurs de 30 à 40m.

 

Ils vivent en bancs, enfouis dans le sable ou ils se déplacent avec agilité ou nageant en pleine eau. Ils se nourrissent de larves, de tout petits crustacés, mollusques et vers.

 

La faucille à pêcher le lançon, encore appelée "dard à lançon", représente la "faufille à glai" des cultivateurs pour couper le blé, réutilisée par les pêcheurs à pied pour pêcher le lançon, en coupant le sable, avec un fer émoussé. La houët ou butoir à pommes de terre pouvait aussi être utilisée à cet activité, qui faisait se renconter sur la grève gens de mer et gens de terre aux temps des grandes marées.

 

Cet outil est utilisé au moins depuis la 1ère moitié du 20ème siècle selon les témoignages recueillies sur la côte du Penthièvre et du Goëlo. Les pêcheurs à pied distinguent le lançon roux du lançon vert appelé "erbrolle" ou 'dio", lançon bleu debout dans l'eau, à la verticale.

 
 
   
 
       
   

 

Vue générale d'une faucille

ou dard à pêcher leslançons

 
         
 

Le lançon pouvait servir d'affare, écrasé avec une vieille mécanique à faire de la chair à saucisse, enveloppé dans deux feuilles de choux pour être conservé. Il était aussi conservé pour la consommation locale, en suspension, fumé dabns la cheminée.


Le lançon est aussi utilisé comme affare pour la pêche au maquereau, broyé avec de la farine d'arachide.
  

 
         
 

La pêche aux lançons

 Par

Joël AUBERT et Jean LEPIGOUCHET

 

Sur la côte Ouest du département de la Manche mais aussi sur les côtes du Calvados aux environs de Ouistreham et sans doute ailleurs, une curieuse pêche attire à l’automne quelques dizaines de passionnés qui arpentent de beaux bancs de sable à la recherche des lançons qui s’y regroupent par milliers.

 

A partir de la mi-septembre, le lançon commence à remonter sur les bancs de sable et il est parfois possible de le pêcher à sec, soit avec une pelle, soit avec une fourche type DDE, soit encore avec un râteau. C’est une grande partie de plaisir car le lançon sorti du sable n’a qu’une envie, c’est d’y retourner au plus vite et il faut faire preuve d’adresse et de rapidité pour l’attraper.

 

Le râteau utilisé dans le département de la Manche, doit obéir, comme d’habitude, à des règles strictes : largeur 80 cm, longueur des dents 13 cm espacées de 4 cm.

 

Dans l’eau, on le prend également au râteau mais aussi avec une senne (engin soumis à autorisation), petit filet au maillage fin (réglementairement le fond du filet a une maille de 4 x 4 mm, soit 8 mm maille étirée qu’on appelait autrefois étamine quand le filet était en coton et qui était sans doute encore plus fin).

 

Selon les habitués, le meilleur moment se situe deux jours avant la lune, pleine ou nouvelle et

un coefficient de 65 suffit. Le temps n’a pas l’air d’influer sur la pêche sauf peut-être en cas de

grosse tempête. C’est toutefois une pêche très aléatoire car l’on peut faire une très bonne pêche un jour et bredouille le lendemain.

 

Comme souvent, la pêche de nuit est meilleure car le lançon a tendance à être plus à la surface du sable. Encore faut-il connaître les bons coins !   La consommation : éviscérés pour les plus gros, soit frits sur la poêle ou en friteuse, soit salés frais pendant 2 heures et grillés ensuite au barbecue.

 

Il est beaucoup utilisé comme appât pour la pêche aux paillots (hameçons individuels), sur les

palangres pour la pêche du bar, du cabillaud voire du turbot et aussi à la ligne en pêche au vif.   Signalons d’ailleurs cette pratique, malheureusement une nouvelle fois très réglementée, qui consiste à récupérer un tambour de lave-linge que l’on amarre à la bouée de mouillage de son bateau pour en faire un vivier à lançon.

 
     
 

La pêche aux lançons
A  André Theuriet


Par les beaux jours d’été,

Garçons et jeunes filles Vont,

armés de faucilles,

Découvrir les équilles

Sous le sable argenté.

 
Leur instrument de fer,

Qu’une alerte main guide,

D’un mouvement rapide

Fouille le sol humide

Qu’a délaissé la mer.  


Le poisson mis à nu

Sur le terrain se glisse ;

Son corps gluant et lisse

Trompe la main novice

Du pêcheur ingénu. 


Filles et grands garçons

Parfois, dans la nuit brune,

Sous les rayons de lune

S’en vont sur la lagune

A la pêche aux lançons ; 


Et chacun vient fouiller,

Sous le ciel gros d’orage,

Le terrain de la plage,

En traçant un sillage

Que l’on voit brasiller. 


Heureux les poissonniers

Dont les doigts sont agiles !

Leurs pêches sont faciles,

Et les lançons mobiles

Remplissent leurs paniers. 


C’est un vivant tableau

Que cette nuit de fête,

Où la moisson est prête,

Même si la tempête

Souffle au large sur l’eau ;

 

Si l’on entend parfois,

Au milieu des bouffées,

 

 

Vers les grottes des fées

Des plaintes étouffées,

Des bruits confus de voix ;

 

Dieu garde du danger

Les naïves pêcheuses :

Les haltes sont fâcheuses,

Près des houles creuses,

A l’heure du berger.  

   
 
 
 
     
 

La pêche aux lançons, collection LPM CPA 1900

 
         
   
     
 

 

 

 
     
 

 

La pêche aux lançons

Joël AUBERT (Créances – 50)
et Jean LEPIGOUCHET (Granville – 50)


Sur la côte Ouest du département de la Manche mais aussi sur les côtes du Calvados aux environs de Ouistreham et sans doute ailleurs, une curieuse pêche attire à l’automne quelques dizaines de passionnés qui arpentent de beaux bancs de sable à la recherche des lançons qui s’y regroupent par milliers.

 

 

La pêche aux lançons, collection LPM CPA 1900

 

A partir de la mi-septembre, le lançon commence à remonter sur les bancs de sable et il est parfois possible de le pêcher à sec, soit avec une pelle, soit avec une fourche type DDE, soit encore avec un râteau. C’est une grande partie de plaisir car le lançon sorti du sable n’a qu’une envie, c’est d’y retourner au plus vite et il faut faire preuve d’adresse et de rapidité pour l’attraper.


Le râteau utilisé dans le département de la Manche, doit obéir, comme d’habitude, à des règles strictes : largeur 80 cm, longueur des dents 13 cm espacées de 4 cm.


Dans l’eau, on le prend également au râteau mais aussi avec une senne (engin soumis à autorisation), petit filet au maillage fin (réglementairement le fond du filet a une maille de 4 x 4 mm, soit 8 mm maille étirée qu’on appelait autrefois étamine quand le filet était en coton et qui était sans doute encore plus fin).


Selon les habitués, le meilleur moment se situe deux jours avant la lune, pleine ou nouvelle et
un coefficient de 65 suffit. Le temps n’a pas l’air d’influer sur la pêche sauf peut-être en cas de
grosse tempête. C’est toutefois une pêche très aléatoire car l’on peut faire une très bonne pêche un jour et bredouille le lendemain.


Comme souvent, la pêche de nuit est meilleure car le lançon a tendance à être plus à la surface du sable. Encore faut-il connaître les bons coins !

 

La consommation : éviscérés pour les plus gros, soit frits sur la poêle ou en friteuse, soit salés frais pendant 2 heures et grillés ensuite au barbecue.


Il est beaucoup utilisé comme appât pour la pêche aux paillots (hameçons individuels), sur les
palangres pour la pêche du bar, du cabillaud voire du turbot et aussi à la ligne en pêche au vif.

 

Signalons d’ailleurs cette pratique, malheureusement une nouvelle fois très réglementée, qui consiste à récupérer un tambour de lave-linge que l’on amarre à la bouée de mouillage de son bateau pour en faire un vivier à lançon.


La pêche aux lançons, collection LPM CPA 1900