VIEILLES PROVINCES DE FRANCE
   
  LA NORMANDIE    -4
         
 

Normandie (Rouen) : Duché carolingien de Normandie créé en 911 pour Rollon (DR: 1204). Avait pour fiefs la Petite Bretagne, puis la Grande Bretagne après 1066.


La Normandie est une ancienne province française. Elle est aujourd'hui un espace géographico-culturel dont trois collectivités territoriales portent le nom en partage :  

- Les deux régions administratives, sous souveraineté française, de Haute-Normandie et de Basse-Normandie

- Le duché de Normandie, composé des bailliages de Jersey et de Guernesey, sur lequel les monarques de Grande-Bretagne exercent la souveraineté sous le titre de « duc de Normandie ».

 
         
 

 Histoire

 

Historiquement, la Normandie était un ancien duché du royaume de France, qui comprenait une partie continentale, devenue par la suite province de France, et une partie insulaire (Îles Anglo-Normandes), qui demeure possession du roi d’Angleterre, et est encore aujourd’hui dépendance de la couronne britannique. Fondé en Neustrie par Rollon, le duché occupa tout d’abord la basse vallée de la Seine en 911, puis Le Mans et Bayeux en 924, le Cotentin, l’Avranchin et les îles de la Manche en 933. Duché de 911 à 1204, la partie insulaire (Anglo-normande) de la Normandie, hormis Chausey, a formé les bailliages de Jersey et de Guernesey tandis que sa partie continentale française) a formé une province historique française de 1204 à 1790.  

 
 
       
 

Très stables, les frontières continentales de cette ancienne province concordent assez fidèlement, hormis quelques territoires incorporés aux actuelles Eure-et-Loir, Mayenne, Oise et Sarthe lors de la création des généralités et quelques communes enclavées échangées avec la Mayenne après la création des départements à la Révolution, avec le Calvados, l’Eure, la Manche, l’Orne et la Seine-Inférieure.

 

Blason de la Normandie

 

L’écu rouge à deux léopards jaunes tournant la tête de face, blasonné de gueules à deux léopards d’or l’un sur l’autre est l’emblème héraldique de la Normandie continentale.

 
«Carte de la Normandie» par Oie blanche
 
         
 

Dans les îles Anglo-Normandes, les deux bailliages de Jersey et de Guernesey qui constituent la Normandie insulaire portent un blason à trois léopards, comme celui de Richard Ier d’Angleterre, dit plus tard Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre et duc de Normandie. Lequel des deux blasons est le plus ancien demeure un sujet de polémique et de recherche historique pour certains.

 

Henri II Plantagenêt aurait porté comme comte d’Anjou un long bouclier bleu chargé sans doute de 8 lionceaux d’or (comme on peut encore l’admirer au Mans sur la plaque funéraire de son père Geoffroy Plantagenêt) puis les aurait réduits à deux lions, la taille des boucliers s’étant raccourcie. Le premier sceau de son troisième fils Richard Cœur de Lion ainsi que des témoignages contemporains attestent qu’il fit d’abord usage d’un écu à un seul lion. De retour en Angleterre en 1194, il adopta un nouveau sceau à trois lions/léopards posés l’un sur l’autre. L’une des hypothèses discutable, est que Richard aurait introduit le troisième léopard tiré du blason de sa mère Aliénor d'Aquitaine.

 
 
         
 

Les ducs d’Aquitaine n’ayant qu’un seul léopard. Mais il est fort probable qu'il y ait plutôt adjoint celui du sceau de la ville de Rouen (Créé au XIème s. à partir du Hrifsklímsli: "monstre agrippeur", le léopard était partie intégrante du sceau de la ville au début du XIIème siècle), pour remercier les Normands, d'avoir aider à verser sa rançon (ce que les possessions des Plantagenet en France avaient refusé de faire).

 

Toutefois, on ne connaît pas de représentation héraldique à deux léopards avant Richard autre que l’écu de son frère Jean sans Terre comme comte de Mortain avant son accession au trône,ce qui tendrait à accréditer le fait que ce blason à 2 léopards était l’écu héraldique originel de la ville de Mortain (le blason actuel aux fleurs de lys étant une création française issue de l’écu de la branche capétienne donc française d’Evreux-Navarre). Lorsque la Normandie continentale est passée sous contrôle français, Philippe Auguste a importé l’héraldique royale, tandis que le duché de Normandie insulaire (îles Anglo-Normandes) a conservé le blason à trois léopards, emblème familial que les Plantagenêts n’avaient pas de raison de modifier.

 

Parmi les ducs de Normandie issus des Capétiens, Jean le Bon porta les armes des Valois (de France ancien à la bordure de gueules), et son fils Charles, duc de Normandie et dauphin de Viennois porta un écartelé de Valois et de Viennois. Au XIVe siècle, les armoriaux présentent déjà l’écu à deux léopards d’or pour la Normandie. Mais il a fallu attendre 1465 pour voir officiellement apparaître les deux léopards dans les armes d’un duc de Normandie, avec Charles de France, jusqu’en 1466. Nanti du titre de duc de Normandie de 1785 à 1789, le fils de Louis XVI a, quant à lui, porté un écartelé de France et de Normandie à deux léopards. Notons que Robert d’Alençon, comte du Perche (+1371) semble avoir parti ses armes d’Alençon ancien brisé d’un châtelet et de Normandie à deux léopards.

 

 

Blason de la Normandie

 traditionnel en France

 

 

 

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