LES TRANSATLANTIQUES
   
  LA LORRAINE 
         
 
 
 

La Lorraine CPA collection LPM 1900

 
         
 

Nom

La Lorraine 

Type

Paquebot transatlantique postal

Lancement

1900

En service

11.08.1900 : mis en service sur la ligne Le Havre – New York
25.07.1914 : dernier voyage sur la ligne avant la guerre    
12.08.1914 : réquisitionné,

converti en croiseur auxiliaire sous le nom de Lorraine II
1914 : patrouilles en Italie et Tunisie
1915 – 1918 : Adriatique
1917 : utilisé comme transport de troupes, sous son nom d’origine  
25.09.1917 : déréquisitionné
05.1918 – 19.01.1919 : assure la traversée Bordeaux – New York
22.02.1919 : reprend le service sur la ligne Le Havre – New York
05.1922 : travaux sur les cabines
01.10.1922 : dernier voyage Le Havre – New York
Fin 1922 : vendu à la démolition à Penhoët, Saint Nazaire.

Longueur

170,00 m

Largeur

18,26 m

Jauge brute

11168 tonneaux

Port en lourd

4202 tonnes

Propulsion

2 hélices

Type de moteur

2 à pilon, triple expansion 4 cylindres

Puissance

22 000 ch

Vitesse

20 nœuds

Chantier

Chantiers de Penhoët

Pavillon

France

 
 
     
 

La Lorraine est le premier d’une série de deux navires, le second étant La Savoie. C’est, à l’époque, le plus grand paquebot français.

 

Sa carrière fut entachée très tôt par plusieurs avaries techniques et par quatre abordages. (le terme abordage correspond ici à la collision entre 2 navires et non à une attaque de pirate).

 

Le 21 juillet 1900, le Journal des Transports rapporte que « Les essais préliminaires de ce grand paquebot de la Compagnie Générale Transatlantique ont eu lieu sur les bases au large de Belle-Ile. Les essais officiels auront lieu dans quelques jours et l’on espère que les 22 nœuds exigés seront dépassés. »

 

Le navire est mis en service le 11 août 1900 sur la ligne qui relie Le Havre à New-York. La Compagnie baptise symboliquement le bateau « La Lorraine » en 1902 (la Lorraine est alors sous occupation allemande). Il faudra attendre mars 1905 pour que la TSF soit installée à son bord. Il faut bien comprendre qu’en ce début de XXe siècle, la TSF n’est pas obligatoire dans les paquebots. C’est le naufrage du Titanic dans la nuit du 14 au 15 avril 1912 qui sera un argument majeur pour rendre obligatoire l’équipement des navires en matériel de TSF et ainsi mettre en place une réglementation maritime.

 

En août 1914, il est converti en croiseur auxiliaire et rebaptisé LORRAINE II. Il participe alors au transport aux Dardanelles (Turquie actuelle) des troupes de la première division du corps expéditionnaire en mars et avril 1915, puis de la seconde division en mai. Début 1916, il participe avec « La Savoie » au transfert de 46 000 soldats serbes de Corfou à Salonique. A la suite de cet événement, plusieurs officiers, officiers-mariniers et marins de la Lorraine-II qui se distinguèrent seront décorés.

 

Il est remis en service sur la ligne Le Havre—New York en février 1919, et vendu à la démolition à Penhoët fin 1922.

 
     
 
 
 

La Lorraine CPA collection LPM 1900

     
         
 

La dernière traversée avant la guerre…

Cet article est extrait du journal

L’Ouest-Éclair (éd. de Caen) n° 5719 du Mardi 18 août 1914.

 

« PARIS, 15 août. ― Le transatlantique Lorraine vient de rentrer au Havre après une traversée émouvante. Un des passagers, M. Désevaux, chef d’orchestre du bord, a bien voulu nous en faire connaître quelques péripéties.

 

Lorsqu’on sut à New-York que la Lorraine allait regagner la France, emportant 450 mobilisés et bravant les croiseurs allemands, il y eu dans la ville une explosion d’enthousiasme. On acclamait les Français dans la rue ; au café, on leur jouait la " Marseillaise ". Les dames apportaient aux mobilisés des cigares et des gâteaux. Le commandant du navire, le capitaine Maurras, réunit son équipage et demanda à ses officiers s’ils étaient d’avis de partir. Tous furent unanimes : " Avec vous, nous sommes sûrs de passer." Et le commandant déclara : " Je ferai voir aux prussiens ce que c’est que de bonnes hélices."

 

Le paquebot leva l’ancre le 5 août à midi. Les forts américains le saluèrent d’une salve. A bord, les équipages anglais et américains rangés sur le pont poussaient des hourras. Les remorqueurs de l’Hudson et de la baie saluaient à coup de sifflet. Majestueusement, le grand transatlantique s’en allait vers le devoir et vers le danger. A six heures, on aperçut le croiseur allemand Dresden. La Lorraine l’eut vite distancé, mais elle ne tarda pas à être avertie de la présence de deux autres navires allemands, le Strasbourg et la Carlsruhe qui guettaient son passage. Les deux bateaux communiquaient par T.S.F.

Les télégraphistes de la Lorraine interceptèrent leurs messages et l’on put ainsi repérer leur position : ils étaient tous deux à 25 milles du transatlantique et cherchèrent à s’en approcher pendant deux jours et demi. Le dernier jour, les ordres leur enjoignirent de se rapprocher à dix milles. Cette manœuvre aurait sûrement fait surprendre la Lorraine, mais celle-ci à la faveur du brouillard sut s’échapper. Elle avait couru un terrible danger, car les ordres transmis d’un navire allemand à l’autre portaient de couler le transatlantique.

 

A bord, malgré cette chasse émouvante, l’équipage demeura parfaitement calme. Les mobilisés seuls donnèrent quelque inquiétude. Le voisinage des ennemis enthousiasmait les marins au point qu’ils perdaient toute prudence ; ne s’avisèrent-ils pas un jour de sonner le clairon, la charge.

 

La Lorraine va prochainement quitter Le Havre pour se joindre à notre flotte de guerre comme croiseur auxiliaire. »

 
     
 
La Lorraine CPA collection LPM 1900
 
 
 
 
 
La Lorraine CPA collection LPM 1900