LEGENDES DE SEINE MARITIME
  YMARE
   
  LA CROIX D'YMARE


     
 

Ymare CPA collection LPM 1900

 
         
 

LA CROIX D’YMARE

Léon COUTIL

Inventaire des menhirs et dolmens de France (1897)

 

M. de Vesly a recueilli le récit suivant d’un vieux domestique de ferme.

 

Deux ouvriers travaillant à l’installation de chemin de fer Paris-Rouen en 1843 firent le pari, après boire, de soulever la table d’Ymare, de la déposer à terre et de la remettre en place.

 

La pierre pesait 485 kilos et ces hommes étaient habitués à porter des pierres.

 

Pendant une partie de la nuit, les habitants d’Ymare entendirent les «ah !!! » poussés par les maçons ; ils ne savaient quoi penser de tout ce bruit.

 

Enfin les plus hardis Ymarois se dirigent vers l’endroit d’où partaient les cris cadencés des ouvriers.

 

Ils arrivèrent aux communaux et à la Table de Pierre.

 

Ils furent vite mis au courant de ce qui se passait.

 

Alors ils firent éloigner les horsains et avec la plus grande facilité remirent sur ses supports la table enchantée

 

Henri LAMIRAY - Notes

 

Je ne puis oublier que ce monument est encore l’objet d’une curieuse pratique.

Lorsqu'on a touché à la Table ou à la Croix, on est certain de revenir mourir dans son pays ; ainsi, en 1870, et même pendant nos campagnes de Tunisie, du Tonkin et de Madagascar, des mères forcèrent leurs enfants à toucher la croix avant de partir.

 
     
 

 Le dolmen d'Ymare, en Seine-Maritime, fait partie de ces éléments réquisitionnés par le catholicisme. De petite taille (sa table de 1,35 m par 0,80 m ne s'élève qu'à 80 cm de hauteur), son inscription dans le christianisme est triple :
    - gravure d'une croix (50 cm x 40 cm) dans la partie gauche de la dalle horizontale ;
    - christianisation de sa dénomination : il est aussi appelé "Croix de Rouville" ;
    - inclusion dans des pèlerinages pour obtenir des guérisons diverses