LES PROVERBES ILLUSTRES

DE GERBAULT                   -1906

  -Série de 18 vignettes édité par De Ricqués & Ci
 
   

Henry Gerbault fréquente l'atelier d'Henri Gervex et celui du sculpteur Paul Dubois à l'École des beaux-arts de Paris, puis il entame une carrière de dessinateur humoristique, après s'être essayé sans succès à la peinture. Il est repéré par des journaux satiriques et bientôt publié par La Vie parisienne, Fantasio, Le Rire, Gil Blas, L'Assiette au beurre, L'Art et la Mode et La Vie moderne, Le Monde illustré, Lecture pour tous, et quelquefois pour L’Illustration, notamment pour les textes d'Étienne Grosclaude

 

Ses sujets favoris sont les femmes parisiennes de la Belle Époque, les grincheux, les soldats, les belles-mères, le tout teinté d'ironie légère, de malice et non sans un certain érotisme. Il publia de nombreux albums – dont des bandes dessinées – des affiches, et connut le succès de son vivant.

 

En 1919, son épouse étant malade, c'est sur les conseils de son médecin qu'il se retire à Roscoff, louant aux époux Séjat, propriétaires de l'hôtel des Bains de Mer, une maison situé 14 rue Courbet où il aménage, au premier étage, son atelier. Ce couple sans enfant, s'occupera de ceux du village. Il participe volontiers à la vie locale : c'est lui qui soumet, en 1927, l'idée à la municipalité de réaliser des chars pour la Fête des Fleurs, sur le thème des Contes de Perrault. Il meurt en 1930 et repose avec sa femme au cimetière de Roscoff.

   

 

 

 

 

 

 

 

Aux innocents les mains pleines

Un bon tirens vaut mieux que deux tu l'auras

Jamais grand nez n'a déparé beau visage

Qui à bu boira

Qui n’entend qu’une cloche

Qui aime bien, chatie bien

Il n' y a pas de sot métiers

Rien ne sert de courir, il faut partir a point

On a souvent besoin d'un plus petit

Des goûts et des couleurs, il ne faut

Aux grands maux les grands remédes

Chose défendue, chose désirée

Qui dort dîne

Qui se ressemble s'assemble

Un peu d'aide fait grand bien

Abondance de bien ne nuit pas

Plus fait douceur que violence

Attendez moi sous l'orme

 
 
   
 

LES PROVERBES ILLUSTRES DE GERBAULT     

  -1 Attendez moi sous l'orme
 
 
 
 
     
   
     
 

 

 

 
     
 

 

L'ormeau est un coquillage univalve, muni d'un pied puissamment musclé qui lui permet de se fixer aux ro-chers. Sa coquille ovale (ou en forme d'oreille) est percée d'une rangée de petits trous et l'intérieur est tapissé d'une superbe nacre très colorée.

 


 Ormeau

Nom usuel 
Goufigue
Noms régionaux

Oreille de mer, Ormel

Ormais, Aoudeilleta

Abalone

Nom en anglais  Ear shell
Taille commune 14 cm (Europe)
Taille maximale 9 à 12 cm
Durée de vie 5 à 20 ans
Profondeur De -2 à -20 m
Sédentaire

Oui, bien qu’il puisse se déplacer

En diminution (braconnage)
Pêche autorisée Du 30 septembre au 1 mai, 3 jours avant et 3 jours après une pleine lune ou nouvelle lune.
Tailles mini 9cm

Quantités

Limité à 12 individus (par jour et par pêcheur).

Moyens et outils autorisés

Pêche à pied uniquement, à la main (recommandé), couteaux, croc, tournevis, pêche sous-marine interdite.
 
 

 

L'ormeau ou goufigue apprécie une eau très propre. Les individus sont dispersés et l'on s'estimera heureux d'avoir la chance d'en ramasser quelques-uns au cours d'une partie de pêche. Ce mollusque gastéropode est fixé sous les gros rochers, là où la mer ne se retire que quelques fois par an à l'occasion de grandes marées.


Cuisson des ormeaux

 

Avant de consommer les ormeaux, il faut le préparer : les extraire de leur coquille et ne conserver que le pied blanc, (ou muscle). Les viscères sont formidables pour corser une soupe de poisson ou de crabes.

 



 

Les pieds doivent être tapés pour les attendrir. Il faut les placer dans un torchon et les battre avec un maillet, voire un rouleau à pâtisserie.

 

Du calme, n'allez pas en faire de la bouillie ! Placez les ensuite environ 24 heures au frais, par exemple sur une assiette protégés d'un film plastique. Il faut ensuite les passer rapidement à la poêle avec du beurre, un peu de sel et de poivre. Il existe d'autres recettes d'ormeau, mais je ne conçois pas de le manger autrement que nature, juste ainsi retourné.

 

Fichier:Abalone 300.jpg

Là où ils n'ont pas été surexploités, les ormeaux peuvent former d'importantes colonies

 
   
  LES ARBRES ET LEURS USAGES
   
  L'ORME
         
   
         
 

L'orme était autrefois abondamment planté dans les régions de bocage pour servir de bois d'œuvre (Il pouvait être émondé tous les 7 ans environ, ce qui augmentait encore sa résistance à la courbure dans les charpentes). Résistant à l'eau quand il est immergé, à l'instar du chêne et de l'aulne, il a été notamment utilisé pour les moyeux de roues à aubes des moulins à eau, comme pilotis et pour les affûts de canon.

 

Facilement bouturable, il a aussi beaucoup été planté en ville dès François Ier et Henri IV, puis le long des boulevards et mails, comme arbre d'alignement pour former de l'ombre. Il était planté en quinconce autour des fermes et châteaux de nombreuses régions, dont du nord de la France, ce qui a suggéré en 1825 la réflexion suivante à F.J. Grille (dans sa Description du département du Nord) :

 

    « une observation dans l'intérêt des propriétaires. Comme ces arbres demandent beaucoup d'espace pour se développer et de place pour étendre leurs racines, on devrait les planter de préférence en ligne et sur les routes, comme l'ordonna Colbert dans ses règlements d'administration publique ; comme l'indiquait François de Neufchâteau dans ses circulaires, lorsqu'il était ministre de l'intérieur ; comme MM. Laine et Decazes en ont depuis renouvelé l'invitation. Si l'on veut planter en bosquets, du moins faut-il mettre les pieds à de grandes distances les uns des autres, afin d'obtenir les produits les plus beaux et le plus entier développement. »

 

FJ Grille en décrivait, il y a près de 200 ans dans le nord de la France, une véritable mise en culture, qu'il suggère d'étendre à d'autres variétés ;

 

    « on cultive surtout deux variétés d'ormes (dans le département du nord) : l'une a feuilles lisses, qu'on y appelle orme de Hollande; l'autre à petites feuilles, qu'on nomme orme pyramidal. Mais que d'autres espèces on pourrait y naturaliser! La Grande-Bretagne seule en compte cinq : l'orme champêtre, qui est le plus solide, le plus durable, le mieux à l'épreuve de l'humidité, mais qui croît lentement ; l'écorce de liège, qui croît plus vite, mais dont la qualité est bien inférieure ; l'orme des montagnes, c'est celui d'Écosse, qu'on transporte à présent dans presque toutes les contrées de l'Europe ; l'orme lisse, orme d'Essex, qui peut acquérir une grosseur considérable, et dont le cœur, très-estimé, est employé dans le charronnage ; enfin, l'orme de Hollande, le plus petit de tous, dont le bois est très-inférieur à tous les autres, et qui n'est le plus souvent bon qu'à brûler. Le bois d'orme dure des siècles quand il reste dans un état constamment sec ou humide ; mais il dépérit s'il est exposé aux variations de l'atmosphère et à la succession de l'humidité et de la sécheresse. On peut citer en preuve les pilotis sur lesquels est établi le pont de Londres : ils existent depuis six cents ans, et ne paraissent pas avoir souffert le moins du monde. »

 

On l'a utilisé en Amérique du Nord pour ses « effets de tunnel ». L'orme d'Amérique avait en effet des qualités idéales pour une telle utilisation :

 

    croissance rapide ;

    large adaptation à différents climats et types de sols ;

    bois résistant au vent ;

    croissance évasée ne nécessitant pas de gros élagage.

 

Autres emplois

 

    La dureté de l'orme en a fait un bois de travail de choix, notamment pour des vis, roues, galoches (voir sabot), coques de bateaux d'échouage (flobarts).

    L'orme est également beaucoup élevé en bonsaï, principalement en utilisant l'orme de Chine (Ulmus parvifolia). Parvifolia signifiant « petites feuilles », cette espèce se prête d'autant plus facilement au bonsaï.

    Utilisé comme bois d'arc, il servit à la fabrication des arcs.