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D’après l’essai de Pierre BRUNET Sur l’histoire des paysages de Basse Normandie CRBN, DIREN 2002
Les haies font partie de la culture rurale de la Manche. Ce patrimoine vivant témoigne du contrat passé entre des générations d'hommes et la nature.
Ce patrimoine est précieux, il ne pourra pas être conservé dans un musée. Les haies ne pourront pas, non plus, être en décalage avec les systèmes économiques et sociaux. C'est la gestion et l'évolution des haies qui fera que ce patrimoine restera ou non vivant. | ||||||||
Les premières limites parcellaires apparaissent sur l'île de Tatihou au début du deuxième millénaire avant Jésus-Christ. Il est probable que les premiers enclos trouvent leur origine à cette époque.
Le peuplement du bocage normand des XIème et XIIIème siècles, s'est effectué en hameaux familiaux. Des haies sont installées le long des chemins pour éviter la divagation des bêtes. Elles entourent les cultures céréalières.
Un bocage partiel apparaît.
Le bois était aussi utilisé comme combustible. A partir du XVIème siècle, lesparcelles cultivées en céréales se convertissent en prairies permanentes. Cette transformation en herbages s'accompagne encore d'un embocagement.
Au XVIIIème siècle, le passage de la famille patriarcale aux familles conjugales entraîne la délimitation de nouvelles parcelles.
Les haies se multiplient.
Pour les secteurs plus forestiers, comme les secteurs de Brix et de Ger, les défrichements conservent des clos entourés de haies constituées d'essences forestières. La tendance s'inverse seulement à partir des années 1950, les remembrements détruisent le bocage des communes pionnières. Puis, dans les années 1970, les premières replantations de brise-vent modernes sont réalisées. Personne ne peut dire ce que le paysage de demain sera. Tout comme on a observé des haies disparaître et se dégrader, on distingue aujourd'hui des comportements plus sélectifs avec des replantations. | ||||||||
Tatihou, Photo du conseil général de la manche | ||||||||