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L’HISTOIRE DU TELEPHONE DANS LA MANCHE Yves LECOUTURIER Ancien directeur du musée de la Poste et des techniques de communication à Caen. | ||||||||
| Un financement difficile Un réseau fragile La réalisation du réseau Une longue hésitation 1898–1904 La chance manquée de 1897 Graham Bell | |||||||
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Bréhal, la poste. CPA collection LPM 1900 | ||||||||||
Si la Manche est aujourd’hui le département le plus avancé en matière de réseaux numériques ce n’est pas le fruit du hasard. Son attachement au développement des moyens modernes de télécommunications remonte à la seconde moitié du XIXe siècle. Elle doit son succès à la volonté d’une poignée d’élus, qui ont cru avant les autres à l’importance du téléphone pour désenclaver notre département. C’est grâce à des hommes comme Gaudin de Villaine sénateur de la Manche sous la IIIe république, ou Emmanuel Liais conseiller général de Cherbourg pour ne citer que ces deux personnalités, que les choses purent avancer. Ce qui nous rapproche aujourd’hui de ces hommes, c’est le combat que mènent aujourd’hui avec la même ferveur le sénateur du Sud Manche, Philippe Bas, et Bernard Tréhet, conseiller général de la Manche. Tous deux sont engagés dans la voie du progrès. Avec les différences qui les caractérisent, ils ont le talent nécessaire pour faire avancer notre département en lui donnant les moyens technologiques et industriels indispensables pour affronter les défis qui s’annoncent. | ||||||||||
La Manche fut l’un des premiers départements français à connaître un système de communication instantanée: dès 1798 une ligne de télégraphie aérienne reliant Paris à Brest traversait le sud du département et en 1835 un embranchement Avranches Cherbourg complétait le réseau. Toutefois, ce système étant exclusivement réservé à l’Etat, les Manchots durent attendre l’arrivée du télégraphe électrique après1850 pour communiquer autrement que par lettre. Le 10 mars 1876 l’américain Graham Bell échange la première conversation à distance: le téléphone est inventé. Dès l’année suivante, cette innovation arrive en France et commence à se développer en 1879 : l’administration autorise la création et l’exploitation de réseaux téléphoniques. La Société Générale du Téléphone installe les premiers abonnés à Paris, Lyon, Marseille et Bordeaux. En 1882, l’Administration décide de réaliser elle-même des réseaux dans quelques villes dont Caen en 1886. Mais très vite l’Etat se heurte au problème du financement, aucun crédit n’étant alloué pour investir dans le téléphone. L’initiative en revient alors aux notables locaux et départementaux par le système des avances remboursables: | Graham Bell | |||||||||
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La ville ou le conseil général avance à l’Etat les sommes nécessaires à l’établissement, l’entretien et l’exploitation du réseau et les recettes servent à rembourser. Confié aux notables départementaux, le téléphone ne va se développer que très lentement: ainsi Caen n’est reliée à Paris qu’en 1898.
Hormis l’installation de quelques lignes d’intérêt privé reliant par exemple le bureau au domicile, le département reste à l’écart du mouvement. Près de vingt ans après l’invention du téléphone, le 20 août 1895, le conseiller général de Mortain Gaudin de Villaine déposait un voeu tendant à étudier l’organisation dans la Manche d’un réseau téléphonique départemental et communal. | ||||||||||
Donville-Les-Bains, la poste. CPA collection LPM 1900 | ||||||||||