HONNEUR A NOS OISEAUX DE FRANCE              4/5
   
         
 

 

 

GAGET

MARTINET

VEDRINES

 
 
     
 
  GAGET
 
     
   
 
     
 
 
     
 

MARTINET
 
 
 
 
 
     
 

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Robert MARTINET  -   Brevet n° 78

 

Robert MARTINET est né de parents français à Ancon (Pérou) le 24 décembre 1885. Passionné de sports, il s'adonne spécialement au football et à la course à pied. Avec son esprit si vif, l'aviation doit le séduire. Il fait son apprentissage à l'école Henry Farman à Mourmelon.

 

Martinet ne tarde pas à se révéler. Il n'y a pas 17 jours qu'il vole seul pour la première fois, que les essais accomplis par lui sont des performances remarquables. Bien vite, il dépasse l'heure en vol et obtient son brevet de pilote sous le N° 78, le 17 mai 1910.

 

Un jour, il a l'idée de venir de Mourmelon à Paris et, le 23 mai, il s'élève à quatre heures du matin du camp de Châlons et prend la direction de Paris.

 

Malheureusement, il est contrarié pendant son voyage par un épais brouillard et, ne sachant plus où il est, Martinet atterrit à Neufmoutiers.

 

Cette randonnée de 140 km avait été accomplie à une vitesse approchant de 100 km à l'heure.

Après s'être signalé par ce raid, Martinet gagne le 6 juin la Course Angers-Saumur et remporte de beaux succès au meeting d'Anjou et au Grand Prix de Caen.

 

Martinet est l'inséparable coéquipier de Legagneux. Ensemble, ils fondent l'aérodrome de Corbelieu près de Compiègne avec école de pilotage sur appareils Henry Farman.


Il accompagne Legagneux dans la plupart de ses grandes randonnées et, avec lui, Martinet prend part à la Course Paris-Bruxelles-Paris. En avance sur le vainqueur Wynmalen, ils semblaient l'emporter, lorsque, débordés par la foule à l'escale de Saint-Quentin, ils endommagent leur appareil et doivent abandonner.

 

Il participe encore au meeting de la Baie de la Seine et à la Grande Semaine de Bordeaux. Au meeting de Dijon, il enlève tous les prix.

 

Martinet prend part aux grandes manoeuvres aériennes de 1911 et au Grand Prix de l'Aéro-Club à Angers.

 

Il reçoit la Légion d'Honneur en 1912.

 

Lieutenant-aviateur pendant la guerre, sa brillante conduite au front lui vaut la croix de guerre, mais Robert Martinet trouve la mort au cours de la campagne en Orient.

 
     
 
  VEDRINES
 
     
 
 
     
 

Jules Védrines fut d'abord un ouvrier, puis un metteur au point aux Usines Gnôme (Moteur), avant de devenir mécanicien du pilote-acteur anglais Robert Loraine (en). Cette expérience lui donne le désir de devenir aviateur. Il passe son brevet de pilote le 7 décembre 1910 à Pau.

 

Le 11 mars 1911, il effectue à bord d'un Morane-Borel le vol Toulouse-Carcassonne et devient ainsi le premier aviateur de l'Aude1.

 

Le 23 mars 1911 il survole Paris et, à basse altitude, le cortège de la Mi-Carême, sur lequel il lance une pluie de fleurs.

 

Embauché chez Morane, il gagne la course Paris-Madrid, course de 1197 kilomètres à vol d'oiseau organisée par le journal Le Petit Parisien, le 26 mai 1911 avec un monoplan Morane-Saulnier A à moteur rotatif Gnome de 70 chevaux et empoche la coquette somme de 100 000 francs pour cet exploit, soit la moitié de la dotation totale prévue pour cette course2.

 

D'origine creusoise, Jules Védrines était marié à une Bussiéroise, née Amélie Mélanie Noémie Lejeune, du Hameau dit "Le Mont", commune de Bussière-Dunoise. Il eut de cette union quatre enfants : Jeanne, Henri, Suzanne, Emile. En 1911, Jules Védrines a atterri à Bussière à bord de son Morane-Borel alors qu’il participait au rallye aérien Paris-Pau, en partie à cause du brouillard et en partie pour voir sa famille. Une stèle a été érigée à l’endroit même où Védrines a atterri. Celle-ci représente une aile du Morane et, en son centre, le visage stylisé et évidé de Védrines qui laisse voir au travers la bourgade de Bussière-Dunoise, une partie du moteur et une demi- hélice.

 

Le 13 janvier 1912, à Pau, il bat le record de vitesse pure en avion : sur un « Déperdussin » de type monoplan à moteur Gnome de 100 chevaux et bougies Oléo, il atteint la vitesse de 145,177 km/h3. Le 22 février 1912, il joue une nouvelle fois de l'accélérateur, parvenant ainsi à couvrir 159,303 kilomètres en une heure avec un monoplan Déperdussin à moteur Gnome de 140 chevaux4. Le 21 avril 1912 il s'écrase rue de l'Yser à Epinay-sur-Seine au cours d'un trajet Douai-Madrid. Il est grièvement blessé, mais tiendra plus tard son propre rôle dans un film réalisé aux studios Éclair : Le Roman de Védrines. Deux ans plus tard, du 20 novembre au 29 décembre 1913, il réalise la première liaison aérienne France-Égypte (avec escales) à bord de son monoplan Blériot. Il part de Nancy le 20 novembre et arrive au Caire le 29 décembre. Il est également le premier pilote à se poser à l'aéroport international de Beyrouth au Liban.

 

Le 1er avril 1914, son frère Émile se tue en avion à Reims.

 

Pendant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé dans l'aviation à l'âge de trente-deux ans. Il signe ses avions d'une tête de vache ou de l'inscription « la vache », sans doute en souvenir de ses origines limousines et aussi peut-être en guise de provocation. Il se spécialise dans des missions difficiles, voire impossibles, comme aller déposer des espions français derrière les lignes allemandes puis venir les récupérer. Le 31 août 1916, Védrines se laisse photographier par Carlo Verbessem, pilote de chasse belge; très fier, il est aux commandes d'un triplan Astoux sur le terrain de la base "belge" de Villesauvage (sic) comprenez Ville Sauvage à Étampes. En remerciement de la dédicace accordée par Védrines, Verbessem lui accorde un chapitre dans son journal de guerre (complété par Robert Sainte, celui qui va le publier en 1999). Plusieurs photos de cet avion conçu par l'ingénieur Astoux (publiées dans le journal de guerre de Carlo Verbessem), considéré par les Français comme une arme secrète et d'avenir, furent réalisées par Verbessem mais les essais de celui-ci ne furent pas concluants. Celui-ci possédait un trop tortueux mécanisme actionnant les ailes; pas de freins, comme sur les premiers modèles d'avion, etc.

 
     
 

Après la Première Guerre mondiale, il est décoré pour ses talents d'instructeur — il fut entre autres l'instructeur du jeune Georges Guynemer. Le 19 janvier 1919, il se pose à bord d'un « Caudron G III » sur le toit des galeries Lafayette du boulevard Haussmann, malgré l'interdiction de la préfecture de Paris. Il empoche ainsi le prix de 25 000 francs offert pour cet exploit, mais devient le premier délinquant aérien de l'histoire de l'aviation. Une plaque commémore l'évènement.

 

Il meurt à Saint-Rambert-d'Albon le 21 avril 1919, avec son mécanicien Guillain, lors de l'inauguration de la ligne Paris-Rome, à bord d’un bimoteur Caudron C-23 rempli de 1 600 litres d’essence. Il est enterré au cimetière parisien de Pantin après des funérailles grandioses.

 

Intéressé par la politique, il s'était lui-même présenté aux élections cantonales de Limoux en 1910 et aux élections législatives de 1912, sans plus de succès. Son fils, Henri Védrines, sera député de l'Allier.

 
Le petit journal illustré