QUELQUES FROMAGES |
Fromage Coeur de Neufchatel |
|
Des contrées humides de Haute-Normandie, le Coeur de Neufchâtel est un fromage de fabrication artisanale qui peut revêtir plusieurs formes. Le plus répandu surprend par sa forme originale de coeur, La légende veut que les jeunes filles de Neufchâtel-en-Bray offraient ce fromage à leurs galantes conquêtes durant la Guerre de Cent Ans. Les religieux préféraient y voir les ailes d'un ange.
Vaste sujet de discorde mais aussi de rêverie amoureuse. Proche cousin du Camembert par sa texture et son goût. Certains le préféreront plus fait, avec un goût plus corsé et une croûte ou foncé.
Sous la croûte fleurie du fromage Coeur de Neufchatel, se cache une pâte lisse et moelleuse (on la dit "moussée") à la saveur délicate mais soutenue. AOC depuis 1977, le fromage Cœur de Neufchatel prend la forme d'un coeur de 8 à 9 cm dans la plus grande dimension, de 2,5 à 3cm d'épaisseur pour un poids d'environ 170g. Accompagné d'un vin rouge charpenté et d'un pain frais croustillant le Coeur de Neufchatel est une pure merveille. | CPA collection LPM | |
| ||
faut attendre plusieurs siècles avant de retrouver un document mentionnant le fromage Coeur de Neufchatel. Vers 1543-1544, pour la première fois, le fromage de Neufchâtel est cité nommément, dans les comptes de l'abbaye de Saint-Amand, à Rouen.Sous Louis XIV, l'assèchement de nombreux marécages de la région permet une forte augmentation du nombre de bovins. Ceci, associé à l'introduction de la race normande, donne à la production laitière et par là même, fromagère un essor important. Dès cette époque, il est présent sur les marchés parisiens.
Au XVIIIème siècle, sa renommée s'étend à toute la Normandie et même à l'étranger. Il est très réputé de l'autre côté de la Manche. A cette époque, l'abbé de Marolles le classe en bonne position dans sa liste des fromages de France les plus célèbres. |
| |
C'est au XIXème siècle que le fromage Coeur de Neufchatel connaît son apogée. Le premier consul Bonaparte, en visite dans la région, se vit offrir un panier de ces fromages. Vers 1870, la production s'intensifie. Un fermier, Isidore Lefebvre, qui n'arrivait pas à satisfaire la demande, eu l'idée de collecter les pâtes prêtes à être moulées et de les affiner dans les caves de sa fromagerie de Nesle-Hodeng. A la suite de ces herbagers-collecteurs-affineurs apparaissent, au début du XXème siècle, des collecteurs-affineurs, telle la fromagerie Lhernault qui fabrique encore aujourd'hui à Neufchâtel. Le savoir-faire des fermiers ne s'est pas perdu pour autant. Ils sont encore plusieurs dizaines à transformer eux-même leur lait. Depuis la deuxième guerre mondiale la production a bien diminué. Nombre d'éleveurs laitiers ont en effet préféré livrer leur lait aux laiteries (Gervais, Coopérative Beurrière d'Aumale, Picault).Cependant, pour assurer sa notoriété et son identité, le neufchâtel bénéficia, avec d'autres fromages, d'un label de qualité suite à un arrêté de 1949. Mais ces labels sont annulés en 1953. C'est pourquoi, afin de soutenir et développer la production, le Comice Agricole de l'arrondissement de Neufchâtel créa en 1957, le Syndicat de Défense du Label de Qualité du Fromage de Neufchâtel. Celui-ci obtint l'Appellation d'Origine Contrôlée par le décret du 3 mai 1969, ébauche de celui du 11 janvier 1977, modifié ensuite par celui du 29 décembre 1986, protégeant ainsi le neufchâtel de toute imitation.En 2006, 1532 tonnes ont été fabriquées par 23 producteurs fermiers, 4 artisans et 2 transformateurs laitiers. |