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18. DIGITALE (Digitalis purpurea), appelée aussi Gant de Notre-Dame.
– Cette jolie scrofulariée est assez commune à l’état sauvage, surtout dans les bois et souvent cultivée dans les jardins. La médecine l’emploie beaucoup pour en extraire le principe actif, la digitaline, très efficace dans certaines maladies de cœur.
L’emploi inconsidéré de ce médicament a amené de nombreux empoisonnements. De même la digitale elle-même a été employée dans un but criminel, pour se débarrasser de quelqu’un dont on voulait la mort. Celle-ci peut arriver après l’ingestion de 10 grammes de feuilles sèches ou de 40 grammes de feuilles fraîches. Leur nocivité n’est détruite ni par la cuisson, ni par la dessiccation. Les animaux heureusement ne la broutent pas : dans les montagnes, les chèvres elles, mêmes, si voraces, la respectent, comme si elles avaient conscience de ses dangers. |
PLANCHE IV 18 Digitale | |||||||
Du côté du système nerveux on note de la pesanteur de la tête, de la céphalalgie, des bourdonnements d’oreilles et parfois des hallucinations ; on constate aussi une action déprimante sur le système musculaire. Quand la quantité ingérée est suffisante pour produire la mort, l’anxiété et la douleur épigastrique sont poignantes, les nausées et les vomissements incoercibles, les vertiges s’accentuent, la peau se refroidit, il y a de l’affaissement, des hoquets. Le pouls est irrégulier, fréquent, puis lent, pour redevenir fréquent à la deuxième période. Parfois on voit des mouvements convulsifs. Il ne faut point oublier que la marche de l’empoisonnement par la Digitale est insidieuse ; il est rare que la mort arrive rapidement ; pour cela, il faudrait que la quantité ingérée ait été élevée. Le plus souvent, elle est lente à venir, on l’a vue survenir huit et même dix jours après le début des accidents, alors qu’on croyait les malades sauvés (Ch. Cornevin). | ||||||||
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Jadis, la Digitale pourpre, était considérée comme une plante magique associée à la magie blanche. En vieux pays celte, les femmes badigeonnaient les interstices du dallage de leurs chaumières avec une préparation à base de gants-de-Notre-Dame. Les forces souterraines néfastes ne pouvaient alors plus faire irruption.
Plante médicinale des pathologies cardiaques, la digitale pourpre est plus prisée que la digitale jaune parce qu'elle contient plus de principes actifs que cette dernière.
La Digitale pourpre est une bisannuelle haute de 30 cm à 2 mètres. Elle fleurit de juin à septembre. Son pollen est dispersé par le vent.
C'est une plante velue d'apparence blanchâtre à la tige creuse mais solide. Ses feuilles sont crénelées-dentées et leur face inférieure est ridée en réseau.
Ses fleurs (1 sur le croquis ci-contre) sont pourpre clair, parfois blanches, tachées de pourpre foncé à l'intérieur de la corolle. Ces dernières sont longues de 4 à 5 cm. Elles sont placées en grappes pendantes le long de la tige (B sur le croquis ci-contre).
La première année, la plante produit seulement une rosette de feuilles
Elle érige son épi floral à partir de la deuxième année.
La Digitale pourpre est une espèce de soleil ou de demi-ombre. Elle apprécie les sols frais, pauvres et plutôt acides : les coupes forestières, les clairières, les lisières, les bords de chemins ou les landes. |
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