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Pont-L'Abbé jour de marché CPA collection LPM 1900 | ||||
De 1950 à 1970 : vers le développement
La priorité du département après la guerre est la reconstruc-tion et la reconstitution du cheptel.
La loi de 1946 renforce la position de l’exploitant : droit de préemption en cas de vente, prolongation illimitée du bail. Avec cette loi, l’exploitant peut moderniser son exploitation.
L’époque d’après-guerre marque ainsi une amélioration des conditions de vie des agriculteurs :le prix du lait est multiplié par 4, le quintal de blé passe de 576 F en 1945 à 1 900 F en 1948.
Après la guerre, les jeunes acquièrent la conviction que la modernisation de leur exploitation pourra améliorer leurs conditions d’existence et dans la Manche, ils prennent conscience de la nécessité de modernisation grâce notamment aux réunions de la Jeunesse Agricole Chrétienne. Mais le département est en pleine reconstruction (11 000 exploitations seront recons-truites dans les années 50), mais la plupart des exploitations possèdent encore souvent des parcelles exiguës (0,25 ha en moyenne) et la mécanisation progresse lentement : de 40 en 1950, le nombre de tracteurs n’atteint que 3 260 en 1958.
Dans les années 50, la population active agricole manchoise représente 54 % de la population active totale, soit deux fois la moyenne nationale. Mais sur ce chiffre, 55 % des agriculteurs sont des fermiers contre 45 % de propriétaires, statut auquel aspirent la majorité.
Aussi, l’argent économisé sert-il davantage à acheter des terres et des engrais que de moderniser l’exploitation ; d’autant que le prix de ces terres est élevé : entre 50 et 85 000 F l’hectare.
En outre, le remembrement qui permettrait d’accroître la taille des parcelles a du mal à se faire accepter des paysans qui crai-gnent de se voir spolier des terres qu’ils ont acquises à force de privations. Ainsi, le premier remembrement dans la Manche a eu lieu en 1958 et n’a concerné que 135 échanges amiables, et jusque dans les années 70, c’est surtout le sud de la Manche qui est concerné, là ou les labours sont restés importants.
A l’approche des années 60, on prend conscience de l’importan-ce d’une bonne formation agricole. Sont ainsi créées en 1957 l’école d’élevage de St Lô Thère et l’école d’agriculture de St Hilaire du Harcouët.
En matière de production, l’effectif bovin remonte à 667 000 en 1958 (contre 546 000 en 1929) malgré des épidémies de fièvre aphteuse et de bruxellose. La production moyenne par vache s’établit autour de 2 700 litres de lait par an.
Les années 60 verront la consolidation de l’agriculture man-choise. Celle-ci s’inscrit dans un cadre plus global de modernisation de l’agriculture en France. Ainsi, la loi d’orientation de 1960 souhaite établir la parité entre l’agriculture et les autres activités économiques et la rendre compétitive dans un cadre européen : création de fonds d’orientation et de régularisation des marchés agricoles, intervention de la SAFER achetant des terres pour les rétrocéder à des exploitants désireux de s’agrandir. En 1962, c’est la loi Pisani qui encourage l’exode agricole : création du Fonds d’Action Sociale pour l’Aménagement Agricole et de l’Indemnité Viagère de Départ pour favoriser le départ des plus de 65 ans.
En outre, à partir de 1962, il y a transfert à la CEE d’une par-tie des domaines d’intervention de l’Etat.
Dans la Manche, la mécanisation se développe. En témoigne la chute du nombre de chevaux progressivement remplacés par les tracteurs (de 58 000 chevaux en 1952, on passe à 20 500 en 1967).
Le nombre d’exploitants agricoles se situe autour de 40 000 et la production laitière poursuit sa croissance.
A cette époque, les coopératives laitières se regroupent et l’écrémage à la ferme disparaît, les producteurs livrant le lait entier à la collecte. | ||||
Blainville-Sur-Mer construction d'une pécherie CPA collection LPM 1900 | ||||