LES PLANTES QUI TUENT
  DAPHNE
         
 

7. DAPHNÉ (Daphne Mezereum) appelé aussi  Bois-joli, Bois-gentil, Faux-Garou, Lauréole gentille.

 

– Cette plante, qui appartient à la famille des Thyméléacées, croît spontanément dans les montagnes ; on la cultive aussi dans les jardins à cause de la précocité de ses fleurs.

Toutes les parties du Daphné sont âcres et vénéneuses, mais les fruits ont occasionné le plus d’accidents, car ils sont une tentation pour les enfants qui, parfois, les ont mangés et en ont très vivement ressenti les effets. La dessiccation n’enlève pas, au Daphné, ses propriétés vénéneuses. L’écorce, appliquée sur la peau, agit à la façon des vésicants et la thérapeutique l’emploie dans ce sens. Si l’on mâche une partie quelconque de ce végétal, on éprouve à la bouche, à la langue et au palais, une sensation de brûlure et si la quantité ingérée a été suffisante, il y a empoisonnement, dont les symptômes sont ceux des narcotiques combinés aux drastiques (purgatifs énergiques). 

 
PLANCHE II  7.daphné
 
     
 

Un quart d’heure à vingt minutes après l’ingestion des baies, par exemple, il y a de la prostration, du malaise, de l’hébétude. (d). Un peu plus tard, se montrent des frissons, de la pâleur : il y a perte de connaissance, dilatation des pupilles en même temps qu’insensibilité à la lumière. Tuméfaction de la bouche et des lèvres ; coliques et quelquefois nausées.

 
     
 

Si la quantité ingérée n’est pas suffisante pour amener la mort, il y a généralement une amélioration marquée après d’abondantes évacuations ; néanmoins l’assoupissement persiste quelque temps encore.

 

Si le dénouement doit être fatal, les douleurs intestinales deviennent d’une violence extrême, il y a dysenterie et évacuations de débris de la muqueuse intestinale en même temps que convulsions musculaires, cardialgie, troubles respiratoires et circulatoires ; la mort arrive au milieu de souffrances atroces. Il ne faut guère qu’une douzaine de baies pour empoisonner un enfant. Le Bois joli est tellement âcre que les bestiaux qui ont commencé à le brouter s’arrêtent promptement et s’empoisonnent très rarement (Ch. Cornevin.)

Caractères botaniques du Daphné.

 

– Petit arbuste de 50 à 90 centimètres. Feuilles lancéolées, sans poils, plus pâles en-dessous qu’en dessus, apparaissant après les fleurs. Fleurs roses (b), sans queue, odorantes, disposées le long de la tige (a) en un faux épi, terminé par un bouquet de feuilles jeunes. Fleurs hermaphrodites. Huit étamines. Baies (c) ovoïdes, rouges, avec un pépin

 

Flora von Deutschland Österreich und der Schweiz (1885) Otto Wilhelm Thomé