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COSTUMES GAULOIS SOUS LA DOMINATION ROMAINE D’après un article paru en 1842
HOMMES
La quatrième révolution qui s’opéra dans le costume des Gaulois le changea tout à fait. La Gaule ayant été soumise par les Romains, une partie de ses habitants, les principaux personnages surtout, adoptèrent l’habit en même temps que les moeurs et le langage de leurs vainqueurs ; mais le peuple conserva plus de nationalité ; et l’usage des braies se prolongea même au-delà du règne de Charlemagne.
Le luxe parvint à un tel excès, qu’hommes et femmes se chargeaient de bijoux, et portaient des anneaux, des colliers, des pendants d’oreilles, des bracelets, des ceintures, des agrafes et des boucles d’or, de pierreries et de perles. Les paysans, les soldats et le bas peuple portaient aussi des bijoux, mais ces bijoux étaient d’argent.
Sous Constantin (306), l’orarium, bandoulière de lin blanc qu’on passait par-dessus la tunique pour s’essuyer le visage, était d’un usage général ; on y ajouta bientôt de l’or et des pierreries. |
Costume d’un chef gaulois CPA collection LPM | |||
Ensuite on inventa le sudarium, espèce de mouchoir qu’on tenait à la main. L’orarium fut enfin remplacé par une longue bande très riche, que l’on tournait plusieurs fois autour du corps.
FEMMES
Elles portèrent longtemps des bas et des mules d’étoffe blanche. Leur bonnet était une espèce de calotte ; mais elles se coiffaient souvent en cheveux, et en ajoutaient aux leurs beaucoup de faux tirés du Nord, parce que les blonds ardents étaient presque toujours de mode. L’écume de bière, qui servait de ferment pour le pain, passait aussi pour excellent cosmétique, et les dames gauloises s’en lavaient fréquemment le visage, afin d’entretenir la fraîcheur de leur teint. | ||||
La tunique des femmes du peuple était plus courte que celle des femmes riches ; elles avaient ordinairement un petit tablier, et leur manteau était fermé ou fendu. Les plus pauvres ne portaient qu’une tunique et allaient nu-pieds. Les jeunes mariées s’habillaient en jaune.
GURRIERS ET ARMES
Sous Théodose (379), toutes les troupes avaient adopté l’épée espagnole, qu’on suspendait à sa droite ; quelques soldats avaient en même temps l’épée romaine ou un sabre. | Famille Gauloise Dessin d'Édouard Zier | |||
Vers le Bas-Empire, les Gaulois eurent des cavaliers qu’on nomma cataphractaires ; ils étaient entièrement couverts de fer, et combattaient avec la lance et la hache.
Les armes ordinaires étaient la lance et l’épée. Les boucliers de la cavalerie venaient de l’épaule à la hanche ; ceux de l’infanterie, de l’épaule au genou. Ils étaient en cuir, ou en bois garni de fer, carrés, hexagones, ronds ou ovales ; on les ornait du monogramme sacré, qui fut remplacé par la croix. Les cuirasses étaient en cuir, ou faites par écailles ou bandes de fer. Les casques étaient de cuivre, de fer, ou de cuir garni de fer.
CARACALLES
La caracalle telle que les Gaulois la portaient, courte et dégagée, de manière à ne pas gêner ni les mouvements du corps ni la marche, convenait bien à la vie militaire ; pour l’accommoder aux habitudes civiles, Antonin la fit fabriquer ample et traînante. Pendant un voyage de quelques jours à Rome en 213, pour y célébrer des jeux et y distribuer des vivres et de l’argent aux prétoriens et aux peuple, il comprit dans ses libéralités une distribution de caracalles. Tout le monde voulut essayer des nouvelles tuniques, qu’on nomma antoniennes : de la ville la mode gagna les provinces, et l’antonienne s’introduisit dans l’usage habituel. Vêtement simple et peu coûteux, elle servit plus tard de modèle au costume des cénobites chrétiens de la Thébaïde. Mais tandis que le nom de l’empereur romain passait par honneur au vêtement gaulois, celui du vêtement gaulois passa par dérision à l’empereur romain. Dans les conversations de l’intimité, dans les correspondances secrètes, on n’appela plus le fils de Sévère que Caracallus ou Caracalla. L’histoire même, en dépit de sa gravité, consacra ce sobriquet burlesque, qui est définitivement resté à Antonin.
Fêtes annuelles en l’honneur de l’ancien costume national
Aussi, afin de perpétuer le souvenir de l’ancien costume, instituèrent-ils des fêtes annuelles, pendant lesquelles les uns portaient des jupes flottantes, assez semblables à celles des Écossais ; les autres chaussaient les sandales de bois que leurs pères avaient inventées, et que pour cette raison on appelait gallicae, ce que nous avons traduit par galoches : ceux-ci s’affublaient de tuniques blanches, à l’instar des anciens druides ; ceux-là ornaient leur chevelure d’une poussière d’or. Pour compléter la fête, ils passaient une partie du jour et de la nuit dans les festins. Ces grands repas et ces déguisements ont peut-être donné lieu aux espèces de saturnales qui se pratiquaient encore au XIXe siècle ; mais on peut assigner encore au carnaval d’autres origines. Gaulois | ||||