HISTOIRE DE CHERBOURG
  SECONDE GUERRE MONDIALE
         
 

Cherbourg Quai Alexandre III. CPA collection LPM 1900

 
 
 
 

SECONDE GUERRE MONDIALE

TEXTE ISSU DE WIKIMANCHE

 
     
 

En 1940, la ville est protégée par cinq forts, mais est sous-équipée du fait du transfert des moyens pour la défense du bassin de la Seine. Deux jours après les premiers bombardements, les Allemands arrivent le 17 juin 1940 dans les faubourgs de Cherbourg. Durant deux jours, le port devient le « Dunkerque normand », où les soldats britanniques rembarquent à la va-vite. Le fort de l’Est de la digue est détruit par la marine française. Le 18 juin, les habitants quittent leurs maisons pour rejoindre les hauteurs d'Octeville. Au soir, les derniers combattants se rendent. Le lendemain, le conseil municipal déclare Cherbourg « ville ouverte » et Erwin Rommel reçoit la reddition de la place des mains du préfet maritime, le vice-amiral Le Bigot, qui a pris le soin de détruire auparavant les sous-marins en construction à l'arsenal : le Praya et le Roland-Morillot. La vie s'organise entre occupation allemande et raids alliés sur le Cotentin.

 

Quatre années plus tard, Cherbourg, seul port en eau profonde de la région, est l’objectif premier des troupes américaines débarquées à Utah Beach. La Bataille de Cherbourg doit donner aux alliés un support logistique pour le ravitaillement humain et matériel des troupes. En mai 1944, lors de la seconde évacuation de la ville, 14 000 Cherbourgeois sont déplacés, envoyés notamment dans le Loiret. Les troupes américaines encerclent la ville le 21 juin. Après de furieux combats de rue et les tirs nourris des cuirassés contre les batteries allemandes le 25, après une âpre résistance du fort du Roule, le général Karl von Schlieben, l’amiral Walter Hennecke et 37 000 soldats se rendent le 26 à 16 h au général Joseph Lawton Collins. L’arsenal et les forts de la digue résistent une journée de plus. À l’occasion du 14 juillet 1944, la place du Château, rebaptisée place maréchal Pétain sous l’Occupation, devient place De Gaulle, tandis que le quai de l’Ancien Arsenal va être nommé quai Lawton Collins (général du VIIe corps américain).

 

En un mois, les troupes américaines du Fourth Major Port of Embarkation et celles françaises du Corps des Transports remettent en état le port, complètement rasé par les Allemands et les bombardements, qui peut alors accueillir les premiers liberty ships. Dès lors et jusqu’à la victoire de 1945, le débarquement journalier des approvisionnements et du matériel militaire fait de Cherbourg le plus grand port du monde. Le trafic y sera le double du port de New York. L’essence traverse la Manche via le pipe line sous-marin PLUTO (Pipe Line Under The Ocean).

 

Le 24 décembre 1944, le cargo belge Léopoldville, chargé de 2 237 soldats américains de la 66e division d’infanterie, les Black Panthers, est torpillé par un sous-marin allemand au large de Cherbourg. On dénombre 763 morts et 493 disparus.

 

Cherbourg est rendue à la France par les Américains le 14 octobre 1945. Elle est citée à l’ordre de l’armée le 2 juin 1948 et reçoit la Croix de guerre avec palme : « Ville patriote qui a joué un rôle considérable dans les batailles menées en 1944 sur le front occidental, libérée les 26 et 27 juin par les troupes de la première armée américaine, s'est aussitôt mis au travail avec ardeur ; ses spécialistes, ses ouvriers de l’arsenal et ses dockers t aidant les Américains ont permis l’utilisation rapide du port, malgré les dégâts qu’avaient subis ses installations, les épaves échouées dans les passes, et les mines qui y pullulaient, a été pendant des mois le déversoir en hommes et en matériel de tout le potentiel de guerre américain. »


 
 

Cherbourg rue de la Fontaine, Collection CPA LPM 1950