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Cherbourg le pont tournant CPA collection nLMP 1900 | ||||||||
La ville subit trois vagues de peste en 1504, 1514 et 1517, puis à nouveau en 1554.
Le 28 avril 1532, Cherbourg reçoit en grande pompe la visite de François Ier et du dauphin.
À cette époque, Cherbourg nous est décrite par Gilles de Gouberville comme une ville fortifiée de 4 000 habitants, protégée par des ponts-levis aux trois portes principales, gardées en permanence et fermées du coucher du soleil jusqu’à l’aube. À l’intérieur des remparts, le château, lui-même protégé par de larges fossés et muni d’un donjon et de douze tours, occupait le sud-est de la ville. À l'extérieur et au sud des remparts, le fau-bourg, le long de la Divette, était fréquenté par les matelots | ||||||||
Pendant les guerres de religion qui divisent la Normandie dans la deuxième moitié du siècle, « Cherbourg est la seule ville du pays où les Huguenots n'ont point de prêche public, et où l'hérésie n'infecte aucune famille ». En 1562, alors que les protestants se rendent maître de la plupart des villes normandes, Montgomery prépare le siège de Cherbourg, et Matignon sa défense. L'affrontement avorte pourtant par la signature de l’édit d'Amboise du 19 mars 1563. En 1574, les Réformés prennent Falaise, Argentan et Vire. Aidé des Anglais, Montgomery débarque en mars à la Hougue à la tête de plusieurs milliers d'hommes, et prend Valognes, Carentan, Saint-Lô et Domfront. Incapable de dé-fendre tout le Cotentin, Matignon concentre ses forces dans la forteresse de Cherbourg, consolidée et fortement gardée, contraignant les protestants à se contenter de ravager une fois de plus l’abbaye du Vœu, située hors des remparts.
En remerciement de ses services, Henri III nomme Matignon lieutenant-général de Normandie et gouverneur de Cherbourg en 1578, puis maréchal l’année suivante. Matignon renforce les défenses cherbourgeoises en fortifiant les faubourgs. | Jacques II de Goyon, comte de Matignon Gouverneur de Cherbourg en 1578 |
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À sa mort, son fils re-prend la charge de gouverneur de la place, et ses descendants vont assumer la charge jusqu'à la moitié du XVIIIe siècle. En 1588, les bourgeois demeurent également fidèles à la couronne quand la Normandie, à l'exception de Caen et Dieppe, est tenue par la Ligue catholique. De même, ils sont d’une fidélité sans faille à Henri IV, mettant en échec, le 4 avril 1591, les projets de frondeurs normands menés par Du Tourp. Le Roi récompense la ville en lui octroyant des privilèges en 1594. | ||||||||
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Cherbourg en 1900 Cpa collection 1900 | ||||||||
En juillet 1346, 40 000 soldats d’Edouard III, débarqués à la Hougue, prennent les places du Cotentin mais se heurtent à la défense de Cherbourg dont les faubourgs sont une fois de plus saccagés. Le château, fortement réparé par Philippe V en 1347 et 1348, est cédé en 1354 par Jean le Bon à Charles le Mauvais qui fait renforcer les fortifications à plusieurs reprises entre 1359 et 1369, et, lors d’un séjour bourgeois de la taille pour leur vaillance, autorise le port de l'épée et crée en 1366, dispense les des pairs et des barons. En février 1378, il cède le château pour trois ans à Richard II, en échange d’une troupe de 1 000 hommes (500 archers et 500 hommes d’armes) et de 22 000 marcs d’argent, se gardant toutefois la seigneurie. Bertrand du Guesclin assiège vainement la cité cette même année et, après plus de six mois, retire ses troupes sur Valognes, Montebourg, Saint-Sauveur-le-Vicomte, Carentan et Saint-Lô
Richard II rend la ville à la France en 1394 du fait de son mariage avec Isabelle de Valois. Charles le Noble revendique alors les terres normandes de son père décédé, Charles le Mauvais, ce que lui refuse le conseil général réuni en 1397, ces possessions étant jugées trop proches de l’Angleterre ; il reçoit en dédommagement le comté de Nemours, érigé en pairie, et deux cents mille écus d'or. Il conserve toutefois la possession de Cherbourg, en dehors du fait jugé par le conseil général, puis la concède à Charles VI en1404 contre le versement d’une nouvelle forte somme d’argent. En juillet 1413, Pierre des Essarts, gouverneur de Cherbourg et prévôt de Paris, est décapité après avoir été accusé à tort de vouloir enlever le roi.
Alors qu'à partir de 1415, les châteaux normands tombent tous un par un aux mains des troupes d’Henri V, Cherbourg résiste vigoureusement jusqu'à l’automne 1418, quand son commandant, Jean d'Angennes, la livre affamée par plusieurs mois de siège. L'église de la Trinité est édifiée sur les ruines de l'église paroissiale.
En 1429, encouragé par le récit des victoires de Jeanne d'Arc, un chanteur ambulant, Phelippot le Cat, tente de libérer Cherbourg avec l’aide de révoltés réfugiés dans la forê de Brix, et les défenseurs du Mont Saint-Mi-chel. Mais le complot est découvert par les Anglais, qui tranchent la tête du trouba-dour sur la place du Château, le jour du sacre de Charles VII
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Le Traité d'Arras confirme en 1435 la possession anglaise.
En mars 1450, Thomas Kiriell débarque à Cherbourg à la tête de 3 000 soldats pour reprendre le Cotentin et le Bessin. Dernière possession anglaise en Normandie suite à la bataille de Formigny, la forteresse est une fois de plus assiégée. Les troupes françaises parviennent à tromper les Anglais en atta-quant la forteresse par la grève, à l’aide de batteries sur pilotis, la poudre et les canons enveloppés dans des peaux enduites de suifs pour les rendre imperméables. Le 12 août, les remparts cèdent sous les attaques, et Jacques Cœur négocie la reddition qui intervient deux jours plus tard, par le verse-ment de 2 000 écus à la garnison, et la libération du fils de Thomas Gower, com-mandant anglais u château. Jean de Bueil, fait amiral de France après la mort lors de ce siège de Prigent de Coëtivy, reçoit le gouvernement de la place. Il répare les murailles et complète le système défensif par une tour à trois batteries du côté de l'embouchure de la Divette, la tour dite « des Sarrasins ». En raison des souffrances de la population cherbourgeoise, et contre le dépeuple-ment de la place forte, Louis XI exempte les habitants d'impôts en 1464, règle conservée jusqu'au règne de Louis XV. La Royauté fait du 12 août, chute de la dernière possession anglaise sur le territoire français qu'était Cherbourg, une fête nationale | ||||||||
Ancienne ville de Cherbourg et son château en 1689 | ||||||||
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Cherbourg au XVIe siecle | ||||||||
Une place forte convoitée Texte issu de WIKIPEDIA
Pillée et ravagée par plusieurs raids normands entre 841 et 895, affligée par la peste et la famine à la même époque, Cherbourg est rattachée au Duché de Normandie avec le Cotentin, en 933, par Guillaume Longue-Épée. En 938, une flotte de 60 voiles menée par le roi danois Aigrold, déchu par son fils et chassé de ses terres, y débarque et Aigrold s'installe dans le Cotentin avec le consentement de Guillaume Longue-Épée. Il établit sa résidence à Cherbourg jusqu'à retrouver son trône. Il revient ensuite à la tête de vingt-deux vaisseaux pour aider Richard Ier de Normandie, encore mineur, contre Louis IV qui est fait prisonnier en 945. Richard II dote en 998 le château de Cherbourg d’une église ou chapelle collégiale – aux chanoines de laquelle sont données les seigneuries de Tourlaville et Octeville. Richard III renforce les fortifications du site, avec celles des autres grandes places fortes du Cotentin, face aux menaces anglaises. Le château est mentionné en 1026, comme élément de la dot, lors du mariage du duc et d'Adèle de France. En 1053, afin de lever l'excommunication qui pèse sur lui suite à son union avec sa cousine, Guillaume le Bâtard choisit Cherbourg avec Rouen, Caen et Bayeux, comme les quatre places importantes du duché pour recevoir une rente à perpétuité dédiée à l'entretien d’une centaine de pauvres. Jusqu'alors, l'hospice, bâti près du ruisseau de la Bucaille vers 436 par saint Éreptiole, vivait de dons privés. Le prieur de l'hôtel-dieu reçoit le fief de Lardier, qui comprend l'essentiel de la cité, le titre de seigneur de Cherbourg, et la charge de la défense du château. En 1066, le comte de Cherbourg, Gerberot et ses deux fils sont aux côtés de Guillaume lors de la bataille de Hastings. Suite à la mort d’Henri Ier en 1135, et à la dépossession du trône d'Angleterre de Mathilde par Étienne de Blois, Cherbourg est assiégée par les troupes du comte de Boulogne en 1139, et ne se rend qu'après deux mois de résistance avant d'être reprise par Geoffroy d'Anjou en 1142. L'épouse de celui-ci fonde trois ans plus tard l’Abbaye du Vœu. Parmi les quatre villes normandes les plus peuplées, Cherbourg n'est en revanche, sous les ducs, qu'un port de faible importance, même si l’octroi par le duc du droit de tonlieu à la cathédrale de Coutances en 1056 prouve l'existence d’activités maritimes. L'essentiel du transit transmanche se fait entre Barfleur et Southampton, Ouistreham et Hastings, Dieppe et Douvres. Au XIIIe siècle, Barfleur perdant de son poids après le naufrage de la Blanche-Nef, Cherbourg devient le port de transit des troupes d’Henri II. En 1150, à l'époque où Cherbourg devient bailliage portuaire, le duc de Normandie Henri Plantagenet lui accorde le privilège de commercer une fois par an avec l’Irlande.
Plusieurs bourgeois de la ville participent aux Croisades, parmi lesquels Vigan (ou Wigan), comte et amiral de la flotte de Richard, qui s'illustre dans la prise d'Acre, la bataille d'Antipatride en 1191 et la conquête de Chypre, et comme cosignataire du traité de paix de Messine entre Richard Cœur-de-Lion et Tancrède. Lors de la conquête de la Normandie par Philippe Auguste, Cherbourg tombe sans combattre en 1204. La ville est saccagée en 1284 et 1293, l’Abbaye et l'Hôtel-Dieu pillés et incendiés, mais le château, où la population est retranchée, résiste. Suite à ces ravages, Philippe le Bel fait fortifier la cité en 1300. Par sa position stratégique, à la fois clé du Royaume avec Calais pour les Français et tête de pont de l’invasion pour les Anglais, la ville est très disputée durant la guerre de Cent Ans. Disposant de l’un des plus forts châteaux du monde selon Froissart, elle change six fois de propriétaires suite à des transactions ou des sièges, jamais par les armes. | ||||||||
Cherbourg au XVIe s. | ||||||||